Quand le iPad se met au service de l’éducation

Virage techno à l’école primaire Louis-Joseph-Huot

©Photo TC Media - Stephane Gregoire

ÉDUCATION. Un fauteuil en guise de chaise, un tableau interactif remplaçant l’ardoise traditionnelle, un iPad faisant office de cahier d’apprentissage… À l’école primaire Louis-Joseph-Huot, située dans le secteur Le Gardeur de Repentigny, le local de l’enseignant Sylvain Dufort pourrait se qualifier de classe 2.0.

Mordu de techno, l’enseignant de 5^e année propose à ses élèves une toute nouvelle manière d’apprendre. Depuis quatre ans, il intègre la tablette numérique de façon quotidienne à son enseignement et ce, pour l’ensemble des matières. À la lumière de la réussite de ses élèves, de nombreux avantages en découlent, notamment la motivation à l’école, et ce, autant chez les garçons que du côté des filles.

En classe, chaque étudiant dispose de sa propre tablette, qui est fournie par l’école. Les iPads sont également prêtées à d’autres classes, question que le maximum d’élèves en profitent. Éventuellement, la direction pourrait bien se procurer davantage de tablettes. Lorsqu’ils retournent à la maison, les élèves qui le souhaitent peuvent poursuivre leurs apprentissages sur leur tablette personnelle.

©Photo TC Media - Stephane Gregoire

En plus de se passionner pour la techno, l’enseignant Sylvain Dufort n’hésite pas à se glisser dans la peau de différents personnages pour capter l’attention de ses élèves.

Les applications

M. Dufort travaille avec différentes applications, selon la matière enseignée. En mathématiques, par exemple, les jeunes utilisent une application spécifique aux multiplications. «Ils peuvent ainsi avoir une validation immédiate de leur réponse», explique l’enseignant. Certaine application peuvent également enregistrer les forces et les faiblesses des jeunes, ce qui permet à l’enseignant d’ajuster ses interventions en fonctions des besoins des élèves.

Une autre application, pour les fractions cette fois, ressemble presqu’à un jeu. Les enfants doivent bouger la tablette selon la fraction affichée à l’écran, «souvent, ils n’ont même pas l’impression de travailler», ajoute M. Dufort. Et comme cet outil se déplace bien, il n’est pas rare que les élèves sortent du traditionnel contexte de classe pour s’installer confortablement dans le corridor ou encore sur un des divans du local.

De plus, les iPads favorisent le travail d’équipe et l’entraide. «Avec l’aide de l’infonuagique (cloud), on peut faire des travaux collaboratifs, et ça, c’est très enrichissant. Les enfants peuvent travailler sur le même document avec deux ou trois iPads en même temps», partage l’enseignant.

Tablette ou crayon?

Certes, les jeunes d’aujourd’hui naissent dans une aire techno et les emplois de demain seront assurément tous en lien avec le numérique. Mais qu’en est-il de l’apprentissage de l’écriture? Les parents ont-ils raison de s’inquiéter de la capacité à écrire de leurs enfants? Ces derniers sauront-ils utiliser la bonne vieille méthode papier/crayon?

La directrice de l’école, Nathalie Paquin, s’est penchée sur la question: «Je crois qu’il faut encadrer le nombre d’heures d’utilisation de la tablette et garder la base papier/crayon. Mais le iPad, je vois ça comme un plus. Il suffit de l’utiliser intelligemment. Nous avons accès à des applications qui favorisent la grammaire. C’est aussi un outil pour les enfants qui ont des difficultés au niveau de l’accès lexical, ça leur donne des choix de mots supplémentaires.»

La directrice de l'école, Nathalie Paquin, voit l'utilisation du iPad comme un plus.

Sortir le dictionnaire ne représente plus une corvée, les élèves ont le mot au bout du doigt. Ça les encourage à regarder plus de mots. -Sylvain Dufort, enseignant

M. Dufort abonde dans le même sens: «Nous avons vu que ça motivait énormément nos élèves à rédiger des textes, tout en favorisant la curiosité. En ce qui a trait aux dictionnaires, c’est très intuitif maintenant, donc les enfants regardent énormément de mots dans une journée. Sortir le dictionnaire ne représente plus une corvée, ils ont le mot au bout du doigt. Ça les encourage à regarder plus de mots.»

La direction et le personnel enseignant de Louis-Joseph-Huot s’assurent néanmoins de rencontrer l’ensemble des parents en début d’année afin de leur explication de quelle façon est utilisée le iPad.

Le travail collaboratif est mis de l’avant.

Commentaires