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14 mars 2017

L'Assomption compte sur un agent évaluateur et bientôt deux

Conduite avec les facultés affaiblies par la drogue

©TC Media - Olivia Nguonly

SÉCURITÉ. C'est la fête et l'alcool coule à flot. Gab s'apprête à rentrer chez lui, il est «correct» pour conduire, dit-il à ses amis, « parce qu'il n'a pas bu, mais juste fumé deux-trois joints ». Erreur. Des policiers sont formés pour détecter la conduite sous influence de drogues.

À L'Assomption, le policier Luc Picard est agent évaluateur de drogues et possède tous les outils pour reconnaître un conducteur dont les facultés sont affaiblies, autant par l'alcool que les stupéfiants.

C'est tolérance zéro en matière de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue -Luc Picard, agent évaluateur de drogues

« C'est tolérance zéro en matière de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue. C'est un mythe de penser qu'on ne peut pas en détecter la prise et qu'il n'y a rien de prévu par la loi en terme de sanctions », soutient l'agent qui a suivi une formation de trois semaines en 2015 pour obtenir ses cartes de compétence à titre d'Expert en reconnaissance de drogues (ERD).

Cette année, un second policier du Service de police de L'Assomption/Saint-Sulpice suivra la même formation afin d'exécuter un travail complémentaire à celui de Luc Picard, sur le terrain.

Équivalence entre alcool et drogue

« Comme ça va en hausse [dans l'ensemble de la province], nous ne pensons pas que cela ira à la baisse. La demande est là », remarque le commandant Stéphane Gianetto, lorsqu'il est question de conducteurs pris en flagrant délit de conduite avec les facultés affaiblies par la drogue.

Au Canada, en 2016, les dossiers en lien avec la conduite avec facultés affaiblies étaient dans 36,3% des cas en lien avec la consommation abusive d'alcool et dans 37,1% des cas, le conducteur était intoxiqué par de la drogue. Au Québec, pour cette même période, les données sont similaires: 37,2% impliquaient des conducteurs ayant dépassé la limite d'alcool permise et 30,3% avaient consommé de la drogue.

« Il y a une équivalence entre l'alcool et la drogue, note l'agente Sophie Légaré. Des prises de sang effectuées sur certains conducteurs responsables d'accidents mortels ont révélé la présence de drogue [dans l'organisme]», continue-t-elle pour justifier l'arrivée d'experts sur plusieurs territoires à travers la province.

Un problème générationnel?

Une fois sur la route, l'agent Picard observe les comportements anormaux ou erratiques des automobilistes. Avec l'expérience, il sait distinguer un conducteur qui ne semble pas dans un état «normal».

Une fois soupçonné de conduire avec les facultés affaiblies, le travail de l'expert se met en branle et se décline en plus d'une douzaine d'étapes qui peuvent prendre d'une à cinq heures, selon le degré de collaboration du suspect.

Une série de questions lui seront posées pour établir si sa conduite erratique n'est pas due à une maladie, par exemple. Des tests au niveau des yeux, sa prise de pouls, son niveau de coordination visuo-motrice et des tests d'attention divisée seront entre autres effectués. Le tout se conclura par un interrogatoire et la prise d'un échantillon d'urine.

Sur le terrain, c'est auprès des jeunes, soit les moins de 19 ans, que le message passe le moins. Le cannabis et les stimulants sont les drogues les plus populaires auprès de ceux qui prennent le volant intoxiqués. Chez les 55 ans et plus, c'est plutôt l'abus de médicaments d'ordonnance qui entraîne une conduite dangereuse.

« Les conséquences de la conduite avec facultés affaiblies, autant par l'alcool que la drogue, ne sont pas seulement monétaires et légales. Il peut y avoir des victimes aussi », rappelle l'agente Légaré qui indique que les conseils pour la drogue et l'alcool au volant sont les mêmes: soit d'opter pour un conducteur désigné et ne pas prendre la route.

Légalisation de la marijuana

Avec la possible décriminalisation de la marijuana, les agents remarquent que la confusion règne déjà dans l'esprit de certains qui en croit sa consommation déjà légale, comme c'est le cas au Colorado. Dans l'état américain, l'augmentation des dossiers de capacités affaiblies par la drogue et les accidents de la route seraient déjà en hausse, fait remarquer Luc Picard.

Côté législatif, ici, la Cour suprême a rendu une décision en février dernier qui rendra plus facile de poursuivre une personne soupçonnée de drogue au volant. Dans son jugement, la Cour reconnaît et admet automatiquement le témoignage d'un policier aussi expert en reconnaissance de drogues.

Une bonne nouvelle pour l'agent Picard, qui doit composer avec un domaine en constante évolution. « Il y a toujours de nouvelles substances. Les compositions changent et elles sont difficilement détectables alors pour y parvenir, il faut vraiment se tenir à jour. »

Le programme de classification et d'évaluation des drogues a été créé à Los Angeles dans les années 70, mais ce n'est qu'en 2008 que les premiers agents évaluateurs sont en poste au Québec. Aujourd'hui, les examens et la formation menant à ce titre ont été uniformisés à l'ensemble des corps policiers partout à travers le monde.

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