Incapable d’accéder à sa rue, une malvoyante appelle au civisme

Problématique de stationnement

©Photo TC Media - Renée-Claude Doucet

REPENTIGNY. Chaque hiver, les sorties peuvent rapidement devenir un casse-tête pour Jocelyne Roux, une Repentignoise qui compose avec un importante trouble de vision. Celle qui habite dans un immeuble à condos sur la rue Lafontaine se butte plusieurs fois par semaine à une voiture qui bloque l’accès à sa rue.

L’immeuble où habite Mme Roux dispose d’une allée piétonnière reliant la porte d’entrée à la rue. Lorsqu’une voiture est stationnée directement devant l’allée, il devient impossible pour la résidente d’accéder à sa rue.

Comme il n’y a pas de trottoir, il n’y a aucun espace entre la voiture stationnée et le terrain. L’hiver, avec les bancs de neige, contourner la voiture ou se faufiler de quelque façon que ce soit demeure donc impensable. L’été, il y a une possibilité de piler dans les plates-bandes, mais pour Mme Roux, qui utilise une canne de marche pour se déplacer, cette alternative est loin d’être idéale.

En février, le voisin de Mme Roux, Claude Chartier, également président du syndicat des copropriétaires de l’immeuble, se rendait à la séance du conseil municipal afin d’exposer la situation à la ville.

«C’est la première fois que j’entends parler de cette problématique, a fait savoir David Legault, directeur général. Les immeubles de la rue Lafontaine ont été conçus pour plusieurs années. Je propose de prendre connaissance du dossier au niveau du Service d’aménagement du territoire pour voir de quelle façon le secteur a été aménagé et voir quelles sont les pistes de solutions. Nous allons également consulter le service de police », avait-il indiqué.

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David Legault, directeur général de la Ville de Repentigny, étudie les différentes pistes de solutions.

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Mme Roux et les résidents de son immeuble ont envisagé plusieurs scénarios pour régler cette fâcheuse situation. Ils espèrents une modification de la réglementation entourant le stationnement.

Pas de recours

Les résidents de l’immeuble n’ont que très peu ou pas de recours puisque la loi permet de stationner son véhicule devant une entrée piétonnière. «Il s’agit d’une question de civisme», appuie M. Chartier en soulignant que la situation touche principalement Mme Roux en raison de sa condition, mais que l’ensemble des résidents de l’immeuble en sont affectés.

La problématique devient particulièrement inquiétante en cas d’urgence, lorsque les ambulanciers doivent secourir un résident de l’immeuble, par exemple. «L’an dernier, un voisin a eu un malaise et les ambulanciers ont dû sortir la civière en escaladant le banc de neige», raconte M. Chartier.

La situation incommode aussi le facteur. S’il n’a pas accès à la porte d’entrée, il ne peut être en mesure de déposer le courrier dans les boîtes postales, ce qui peut entraîner des retards.

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Le voisin de Mme Roux, Claude Chartier, également président du syndicat des copropriétaires de l’immeuble, se rendait récemment à la séance du conseil municipal afin d’exposer officiellement la situation à la Ville.

Une deuxième sortie

Une deuxième sortie est accessible derrière ledit immeuble. Les résidents peuvent donc utiliser la porte arrière de l’immeuble et accéder à la rue par le stationnement. Mais pour Mme Roux, cette solution présente d’autres enjeux.

«Comme il n’y a pas de bordure de rue à l’arrière, je n’ai pas de guide pour ma canne. Il m’est donc difficile de marcher sur le côté du stationnement», partage-t-elle en expliquant qu’elle pourrait ainsi se retrouver au milieu des voitures. «De plus, à l’arrière de l’immeuble il n’y a pas de sonnette. Je ne peux donc pas sonner pour que l’on m’ouvre la porte à mon retour», ajoute-t-elle.

La Repentignoise a perdu la vue à la suite d’une importante chirurgie subie en 2013. L’opération a touché son nerf optique la rendant aveugle de l’œil droit. Sa vision de l’œil gauche est pour sa part évaluée à 10%. Aujourd’hui, elle ne voit que des ombres. Comme sa nouvelle condition est plutôt récente, elle n’a pas encore établi tous ses repères. Le moindre détail devient donc très important lorsque vient le temps de prévoir ses déplacements.

Récemment, Mme Roux a dû annuler une sortie alors que le transport adapté n’a pu arrêter devant chez elle en raison d’une voiture stationnée. «L’autobus ne pouvait pas passer par le stationnement arrière puisqu’il n’est pas en mesure de reculer. Comme il ne pouvait pas s’arrêter devant l’immeuble, il est repartie, et ce, même si j’avais déboursé un montant pour la réservation.»

Comme sa nouvelle condition est plutôt récente, Mme Roux n’a pas encore établi tous ses repères; le moindre détail devient donc très important lorsque vient le temps de prévoir ses déplacements.

Il est interdit de stationner devant une entrée de garage, par exemple. Tout le monde le sait, il n’y a pas de pancartes pour l’annoncer. Ça pourrait être la même chose pour les allées piétonnières -Claude Chartier, président du syndicat des copropriétaires

Solutions envisagées

Mme Roux et les résidents de son immeuble ont envisagé plusieurs scénarios pour régler cette fâcheuse situation. Ils ne demandent pas d’apposer des pancartes interdisant le stationnement devant chaque entrée piétonnière, mais plutôt de modifier la réglementation entourant le stationnement.

«Il est interdit de stationner devant une entrée de garage, par exemple. Tout le monde le sait, il n’y a pas de pancartes pour l’annoncer. Ça pourrait être la même chose pour les allées piétonnières», propose M. Chartier. D’ici la mise en place d’une solution définitive, les résidents de l’immeuble demandent aux visiteurs et citoyens de la rue Lafontaine de faire preuve de civisme.

Mme Roux et son conjoint, Louis Harpin, demande aux automobilistes de faire preuve de civisme en libérant l’accès à son entrée piétonnière.

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