Après la tempête et le beau temps, place aux nids-de-poule

©TC Media - Olivia Nguonly

CIRCULATION. On ne vous apprend rien en vous disant que la saison des nids-de-poule bat son plein. Depuis quelques semaines, la multiplication des secousses qui rendent votre conduite automobile inconfortable vous avait sans doute mis la puce à l'oreille.

Chaque année, ces cavités qui font leur apparition dès la première période de dégel causent leur lot de tracas aux automobilistes et tiennent les employés des travaux publics fort occupés.

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À L'Assomption, la saison des nids-de-poule annuellement est synonyme de 12 000 heures d'opération, de 60 000$ en matériaux et main-d'œuvre et de deux équipes de quatre employés sur le terrain.

L'eau s'infiltre dans les fissures, puis elle gèle lors du prochain gel, ce qui a pour conséquence de faire gonfler l'asphalte et de soulever la chaussé. Lors du dégel suivant, la glace fond ce qui laisse une cavité sous la chaussée -Sylvie Bouchard, directrice des Services de travaux publics à la Ville de Repentigny

La tendance qui est observée toutefois, c'est que la saison des nids-de-poule débute plus tôt. « Le nerf de la guerre, ce sont les fissures, alors avec les nombreux gels et dégels, les variations de températures font en sorte qu'on a plus de cycles, et donc plus de nids-de-poule », observe Christian Demers, directeur du Service technique à la Ville de L'Assomption.

Il ajoute que les opérations de remplissage que l'on entame à présent dès le mois de janvier, en raison des hausses précoces de température, ne débutaient peut-être pas avant février il y a une dizaine d'années.

Formation des nids-de-poule

« L'eau s'infiltre dans les fissures, puis elle gèle lors du prochain gel, ce qui a pour conséquence de faire gonfler l'asphalte et de soulever la chaussé. Lors du dégel suivant, la glace fond ce qui laisse une cavité sous la chaussée », démystifie Sylvie Bouchard, directrice des Services de travaux publics à la Ville de Repentigny.

Une solution pour prévenir les nids-de-poule est justement de colmater les fissures avec de l'asphalte chaud à l'été ou à l'automne. « Ce n'est pas très esthétique, mais nous verrons ainsi moins de nids-de-poule au printemps », ajoute-t-elle.

À Repentigny, sur les 430 kilomètres de rue, on estime à près de 15 000 $ en matériaux seulement les dépenses engendrées annuellement pour remplir ces cavités problématiques, sans compter la main-d'œuvre.

Les chaussées les plus «trouées» seraient le boulevard Pierre-Le Gardeur et le boulevard Iberville.

« Une réfection complète du boulevard Pierre-Le Gardeur est par ailleurs à venir, annonce la directrice. Il est certain que plus vieille la route sera, plus elle sera endommagée. Les artères principales, quant à elles, voient circuler des autobus et autres véhicules lourds qui endommagent le circuit routier dont l'infrastructure n'a pas été faite à l'époque pour supporter de telles charges. »

60 000$ par an à L'Assomption

À L'Assomption, ce sont sur les grands rangs où la circulation est la plus abondante que les poules y font davantage leur nid. M. Demers pense au rang du Bas-de-L'Assomption, au rang Point-du-Jour et au Chemin du Roy. Le directeur croit d'ailleurs que la présence de terres agricoles et de machinerie n'a pas d'impact considérable sur la question.

Pour la ville de plus de 20 000 habitants, la saison des nids-de-poule annuellement est synonyme de 12 000 heures d'opération, de 60 000$ en matériaux et main-d'œuvre et de deux équipes de quatre employés sur le terrain.

Il est intéressant de savoir que sur les 200 kilomètres de route à L'Assomption, 34 kilomètres appartiennent au ministère des Transports, soit les routes 339, 341 et 343, dont le boulevard L'Ange-Gardien (prolongement de la 339), qui traverse le centre-ville.

À Repentigny et L'Assomption, il n'y a pas de logiciel mis en place, comme dans d'autres villes québécoises, afin de faciliter les signalements de nids-de-poule. Les bons vieux appels par téléphone à l'hôtel de ville demeurent toujours la meilleure méthode de communication. Mais de part et d'autre, on ne ferme pas la porte à un éventuel logiciel ou une application qui faciliterait la détection de ces indésirables sur nos routes.

Les deux directeurs s'entendent pour dire que lorsque les opérations nids-de-poule battent leur plein, il suffit de 24 à 48 heures pour qu'une cavité soit réparée à la suite d'un signalement.

Le saviez-vous?

- Les réparations de nids-de-poule se font avec de l'asphalte froid ou tiède.

- Ces types de réparations sont temporaires et urgentes, puisqu'à cette température, l'asphalte n'est pas adhésif à long terme. À l'été, il faut ainsi découper la partie où l'on a coulé de l'asphalte froid pour le remplacer par du chaud.

- Il faut distinguer les nids-de-poule de l'arrachement entre les couches de pavage, selon Christian Demers. « Les opérations de rapiéçage mécanisées se font à l'été dans le cas de l'arrachement, parce que la surface n'est pas assez profonde, ce qui aura pour effet que l'asphalte chaud n'adhéra tout simplement pas. »

- Si vous voyez plusieurs travailleurs et camions à un même endroit lors des opérations nids-de-poule sur une route de 70 km/h ou plus, c'est parce que des normes de protection doivent être respectées pour la sécurité des travailleurs.

Quels sont vos recours?

Le gouvernement provincial, les municipalités et les villes sont dégagés de toute responsabilité en cas de dommages matériels causés par l’état de la chaussée aux pneus ou au système de suspension d’un véhicule automobile. Malgré cela, il est toujours possible de poursuivre le MTQ, une municipalité ou une ville dans les cas d’imprudence, de négligence ou de faute de la part de l’autorité en question. Mais c'est à l’automobiliste qu'incombe le fardeau de la preuve. Vous devez ainsi démontrer que le mauvais état de la chaussée avait été porté à l’attention de l’autorité avant l’incident et que cette dernière a été négligente dans les moyens entrepris pour corriger la situation.

Source CAA Québec

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