688 résidences à gicler au Québec, dont 40 dans Lanaudière

Mise aux normes des résidences pour aînés

NORMES. Un incendie dans une résidence pour personnes âgées de Terrebonne au début du mois de juillet a ravivé le souvenir du terrible incident qui a coûté la vie à 32 aînés de la Résidence du Havre de l'Isle-Verte en 2014. Le nombre de victimes étant incomparable, ce sont plutôt les nouvelles normes instaurées dans tous les centres d'hébergement pour personnes âgées par la Régie du bâtiment du Québec en 2015 qui ont refait surface.

Une nuit glaciale, des personnes âgées endormies, certaines à mobilité réduite, et un bâtiment non-conforme, plusieurs ingrédients étaient réunis à l'Isle-Verte pour qu'une tragédie ne prenne vie. Plus près de chez nous, à la résidence privée l'Oasis de Terrebonne, 43 résidents ont été évacués, deux étaient dans un état grave dont une dame de 94 ans, qui est finalement décédée à l'hôpital.

La participation gouvernementale proposée par la subvention est généreuse. […] Mais la difficulté majeure est simple […] : l'aide financière gouvernementale n'arrive qu'à la fin des travaux et est étalée sur cinq ans -Yves Desjardins, président-directeur général du RQRA

Selon les premières constatations, les gicleurs avaient été installés, mais il est encore impossible de déterminer s'ils étaient fonctionnels.

Les dirigeants visés par les normes mises en place un an après le tragique événement de l'Isle-Verte disposent de cinq ans pour procéder à l’installation de systèmes de gicleurs, soit jusqu’au 2 décembre 2020.

Deux CHSLD partiellement giclés

Du côté des centres d'hébergement du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de Lanaudière, on compte 14 centres d'hébergement sur le territoire, dont 12 sont complètement munis de gicleurs et deux le sont partiellement. Ces derniers sont situés au nord de la région.

« Au centre Parphilia-Ferland (Saint-Charles-Borromée), il reste une section à terminer. Pour le centre Saint-Eusèbe (Joliette), des gicleurs ont été installés où il était possible de le faire sans que la clientèle soit relocalisée. La planification pour terminer les travaux est en cours actuellement », détaille Pascale Lamy, chef du service des communications par intérim au CISSS de Lanaudière.

Elle ajoute qu'à la suite d'une analyse réalisée avec le service d'incendie de la ville, certains éléments assurent la sécurité pour la clientèle, tels que le fait que le bâtiment soit construit en matières incombustibles, que les détecteurs de fumée et thermiques soient présents dans le centre d'hébergement, que les boyaux d'incendie soient présents et entretenus et que la compartimentation des chambres soit présente. De plus, des colonnes montantes d'alimentation en eau seraient installées dans les cages d'escaliers.

En date du 1^er février 2017, dans Lanaudière, 40 résidences doivent toujours être équipées de gicleurs, selon les données fournies par le Regroupement québécois des résidences pour aînés (RQRA).

Pour l’ensemble du Québec et ses 1841 résidences, on parle de 706 résidences giclées, 197 partiellement giclées et 938 non giclées. « De ce nombre, il faut retrancher les petites résidences de 1 à 9 unités, qui sont exemptées des exigences pour l’installation de gicleurs. On parle donc plus de 688 résidences à gicler au Québec », chiffre Marie-Claude Dion, responsable des communications au RQRA.

«L'aide financière arrive trop tard»

Son président-directeur général, Yves Desjardins, détaillait le mois dernier dans un article que pour aider ses membres à se conformer à la nouvelle règlementation exigeant l'ajout de gicleurs, le RQRA a mis sur pied le Programme assistance bâtiment qui offre un accompagnement jusqu'à l'aboutissement des travaux et à l'obtention de la subvention gouvernementale.

Pour M. Desjardins, la mise aux normes constitue un enjeu de taille pour ses membres, qui doivent débourser jusqu'à environ 15% du coût du projet pour pouvoir faire soumissionner des entrepreneurs.

« La participation gouvernementale proposée par la subvention est généreuse. […] Mais la difficulté majeure est simple […] : l'aide financière gouvernementale n'arrive qu'à la fin des travaux et est étalée sur cinq ans », précise-t-il.

62 projets seraient en cours pour l'installation de gicleurs dans les dossiers du Programme assistance bâtiment du RQRA et 48 en attente de signature pour le démarrage. Près de 300 des 700 résidences membres du RQRA sont concernées par l’ajout de gicleurs.

Au cours de la dernière année, une résidence pour personnes âgées a fermé ses portes dans Lanaudière, mais impossible de savoir si cette fermeture avait un lien avec le coût élevé de la mise aux normes, puisque l'épuisement de ses propriétaires, le manque de rentabilité et les demandes de certification sont autant de raisons à envisager.

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