Repentigny sera prête pour faire face à cette nouvelle réalité

Légalisation du cannabis

©(Photo Hebdo Rive Nord - archives)

LÉGALISATION. La décision du gouvernement libéral de Justin Trudeau de légaliser le cannabis à compter du mois de juillet prochain crée beaucoup d'émoi du côté du gouvernement provincial de Philippe Couillard, mais il en est de même en ce qui a trait aux municipalités. Plusieurs questions demeurent en suspens, mais la directeur du Service de police de la Ville de Repentigny, Helen Dion, affirme que la municipalité sera prête à faire face à cette nouvelle réalité en juillet prochain.

Pour Mme Dion, il reste encore plusieurs points à attacher afin de se faire une tête sur ce qui s'en vient: «On ne connait pas encore les tenants et aboutissants du projet de loi n^o 157 [Loi constituant la Société québécoise du cannabis, édictant la Loi encadrant le cannabis et modifiant diverses dispositions en matière de sécurité routière] qui va être présenté par le gouvernement du Québec. Mais ce n'est pas parce que l'on ne connaît pas la loi que l'on peut rester les bras croisés face à ce nouveau défi, car la légalisation du cannabis représente, je pense, un défi pour l'ensemble des municipalités.»

La formation, un problème de taille

Un des problèmes majeurs qu'entrevoit la directeur du Service de la police de la Ville de Repentigny est la formation des policiers et l'équipement qui s'y rattache: «Présentement, dans mes équipes, j'ai des patrouilleurs formés afin de détecter le cannabis, mais pas autant que pour l'alcool au volant. De plus, dans notre travail au quotidien il n'existe pas de “machine” pour détecter le THC [le cannabinoïde le plus abondant et le plus présent dans la plante de cannabis] chez un individu, ça devient un problème majeur pour l'ensemble des corps de police. Il va falloir trouver cette “machine” pour nous aider à effectuer notre travail. Là, les seules choses que l'on a, ce sont différents tests pour confirmer si la personne a consommé du cannabis.»

La formation des policiers sera donc aussi un enjeu majeur de la légalisation du cannabis comme l’explique Helen Dion. «Ça coûte cher de former les policiers pour ce genre de truc. Il faut en moyenne trois semaines de formation pour chaque policier pour être en mesure d'intervenir dans ce genre de cas. C'est énorme dans un budget de fonctionnement, mais il va falloir faire avec la situation», précise-t-elle.

Les règlements municipaux risquent aussi d’être assez compliqués à appliquer mais la Loi n^o 157 va définir les principes. Par contre, il a été permis d’apprendre qu’il y aura des endroits à Repentigny où la consommation de cannabis sera interdite. «J’ai demandé aux élus de travailler dans ce sens, mais on va se fier à la loi, il y a encore beaucoup d'inconnus dans ce dossier», d'ajouter la directeur.

Cette légalisation entraînera sans doute une certaine augmentation des plaintes sur le grand territoire de la Ville de Repentigny notamment reliées à l'odeur à la consommation dans les logements, etc. Helen Dion affirme en être consciente et elle dit prendre le problème au sérieux. «Ça va devenir important de faire comprendre à tout le monde la loi, mais ça va prendre aussi un appel au civisme entre les résidents. C'est le plus grand défi auquel nous allons devoir faire face au cours des prochains mois», de conclure la directeur.

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