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09 avril 2018

Chantal Michaud à cœur ouvert pour la première fois

©Photo Hebdo Rive Nord-Nathalie Vigneault

Alors que son fils Toby Carrier a attenté à sa vie et celle de son mari, puis tué son autre fils Ismaël en mars 2009, Chantal Michaud a pris la voie du pardon. Elle s'est ouverte sur son cheminement pour la toute première fois devant public, à l'invitation de Cœur de femmes, le mardi 3 avril à L'Assomption.

«Ce qui est arrivé n'est pas arrivé pour rien, ça doit servir à quelque chose», indique d'emblée Mme Michaud en entrevue après sa conférence qui avait lieu à la salle du Cerf Blanc devant une quarantaine d'autres femmes.

Chantal Michaud savait qu'elle allait un jour parler publiquement de ce drame, mais ce n'était pas possible avant la fin des procédures judiciaires, dont le procès, un deuxième, a eu lieu en mai 2017.

À ce moment, elle s'est associée au mouvement chrétien «Je suis deuxième», en diffusant une vidéo dans laquelle elle raconte son histoire. Puis le téléphone s'est mis à sonner.

Mme Michaud ne cache pas ses convictions religieuses. «Humainement parlant, passer à travers tout ça sans une force plus grande, ce n'est pas possible», confie-t-elle.

Pour rappeler brièvement les faits qui ont déjà été largement médiatisés, c'est alors que Mme Michaud et son mari se préparaient à prendre l'avion pour un voyage dans le sud, le soir du 31 mars 2009, que tout est arrivé. Toby est apparu derrière sa mère dans la salle de bain, couteau à la main, puis lui a tranché la gorge avant de lui donner des coups de couteaux. Lorsque son mari est accouru, il a lui aussi subi l'assaut de Toby, avant que ce dernier ne s'en prenne à son frère Ismaël, qui a finalement perdu la vie. Entre temps, Mme Michaud a eu le temps d'appeler du secours.

Double deuil

La question que tout le monde se pose lorsque ce genre de drame survient est: pourquoi? Chantal Michaud a tenté de donner une partie des réponses, selon son point de vue, à l'assistance venue l'écouter ce soir-là.

«Il faut savoir que Toby avait commencé à s'assombrir disons depuis l'âge de 10 ans. Par la suite, ça s'est dégradé», raconte-t-elle. Quelques temps avant les événements, alors que Toby devait consulter pour une blessure au dos, sa mère lui a suggéré de parler de ses problèmes d'humeur à son médecin, ce qu'il n'a pas fait, raconte-t-elle.

Jamais la mère de trois fils n'aurait pu imaginer qu'un tel drame se produise au sein de sa famille.

Depuis, Mme Michaud traverse un double deuil, car elle a perdu, en fait, deux fils. Ce qui l'aide dans son deuil d'Ismaël, c'est sa foi. «C'est un gros morceau que j'ai perdu, a-t-elle dit le sanglot dans la voix. Mais je savais où Ismaël s'en allait, c'est ce qui me console aujourd'hui».

Encore unis grâce au pardon

Convaincue que Toby était en grande détresse au moment de poser ces gestes horribles, la chose à faire pour elle, ainsi que son mari, était de lui pardonner. «Je me suis demandée: "si jamais Toby l'avait fait en toute conscience, est-ce que mon pardon tient toujours?" La réponse était oui», a-t-elle déclaré.

©Photo Hebdo Rive Nord – Nathalie Vigneault

Nathalie Bernier, responsable de Coeur de femmes, Chantal Michaud et Monique Lépine, qui soutient Mme Michaud dans sa démarche.

«Malgré l'atrocité de ce qui s'est produit, on est restés unis, moi, mon mari et mon troisième fils Nathan. Unis par le pardon».

Ce qu'elle ne savait pas encore à ce moment, c'est que ce pardon a dicté toute la suite des choses. «Si Toby est toujours en vie en ce moment c'est parce que nous lui avons pardonné», dit celle qui imagine mal sa vie si elle avait refusé de lui pardonner.

«Le pardon n'efface pas les gestes, mais permet de guérir, et la personne blessée, et la personne qui a blessée», affirme Mme Michaud.

L'épreuve du système judiciaire

Dans ce drame, Chantal Michaud fut à la fois victime, témoin et mère de l'accusé. Les procédures judiciaires ont représenté une épreuve pour celle qui affirme avoir vu son fils Toby complètement transformé au moment des faits.

Elle croit depuis le début que Toby aurait dû obtenir des soins psychiatriques plus appropriés et rapidement. Or, la conclusion des deux procès a été la même: meurtre au 2e degré, avec peine d'emprisonnement à perpétuité et libération conditionnelle après 10 ans.

Un appel a été déposé par la Couronne, afin que la libération conditionnelle soit repoussée. S'il est rejeté, il lui reste un an de pénitencier. «Neuf ans après son incarcération, je suis en attente de récupérer mon fils, afin qu'il ait des soins et du support, dit-elle. On s'est engagé à cela auprès du juge et Toby est d'accord et le demande lui-même».

Commentaires

16 août 2019

Manon Beau

Bravo et merci je suis heureuse pour eux Tellement

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