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08 mars 2017

Renée-Claude Doucet - rcdoucet@medialo.ca

Quand le soutien-gorge devient le symbole de la femme assumée

Emma Dunn: profession corsetière

©Photo gracieuseté

JOURNÉE DE LA FEMME. À 14 ans, Emma Dunn se lance en affaires, reprenant la direction de la lingerie où elle travaille depuis l’âge de 12 ans. Quatorze ans plus tard, le succès de son entreprise a de quoi faire taire les mauvaises langues qui qualifiaient le projet de l’adolescente de «feu de paille».

Établie aux Galeries de la Marina depuis 2008, la Lingerie Emma compte une clientèle fidèle provenant des quatre coins du Québec et même de l’Ontario et des États-Unis. Dans la boutique qui compte aujourd’hui 5000 pieds carrés, les soutiens-gorge et les dessous côtoient les maillots de bain de tous les styles et couleurs. Une section présentant une ligne spécialisée en mastectomie a également été aménagée en 2015.  

«Je suis partie d’une boutique de 800 pieds carrés à L’Assomption, pour louer un local de 2 500 pieds carrés à Repentigny, raconte Emma. C’est sûr que c’est un coup de dés. Le risque est énorme. La business c’est comme le poker. On se lance et on y va à fond. Moi, j’ai toujours été une fonceuse de nature.»

La femme d’affaires a la chance de travailler avec 12 corsetières. «Nous sommes formées pour chaque compagnie que nous représentons. C’est très important de connaître la physionomie de la femme.»

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Pour Emma, le soutien-gorge représente le symbole de la femme assumée. «On peut deviner la personnalité d’une femme selon son choix de soutien-gorge: celle qui aime la dentelle, la sportive, la professionnelle…» Lorsque les clientes se rendent chez Emma, elles ouvrent une petite porte de leur intimité. La corsetière contribue à améliorer la vision que les femmes ont d’elles-mêmes tout en travaillant à l’acceptation de leur corps.   

On peut deviner la personnalité d’une femme selon son choix de soutien-gorge -Emma Dunn, corsetière

Négocier en scooter

Native de Repentigny, Emma est la cadette de quatre enfants. Dès l’âge de quatre ans, elle débute son parcours scolaire à l’école Marie-Clarac, à Montréal-Nord. Elle y est également pensionnaire; revenant à la maison la fin de semaine. Même si elle apprécie ce style de vie, Emma avoue qu’elle n’aime pas l’école.

«Je trouvais que c’était une perte de temps. J’avais une moyenne générale de 65%. Mais les religieuses m’ont toujours dit que même si on n’est pas bon à l’école, on a d’autres forces. Moi, ce sont les relations interpersonnelles qui m’alimentent.»

À 12 ans, Emma est de retour à temps plein dans le secteur pour compléter ses études secondaires. Un jour, sa mère l’amène à la lingerie Vénus, à L’Assomption, pour acheter son premier soutien-gorge. C’est alors que la magie opère. Emma sait déjà qu’elle veut y travailler.

«Comme la propriétaire avait besoin de quelqu’un, elle m’engage sur le champs, étant bien au fait de mon âge. Il faut dire que j’ai toujours été très mature, donc j’avais l’air plus vieille que 12 ans. Dès ma première journée, elle me laisse les clefs du magasin et me dit que je vais faire l’ouverture et la fermeture. Par la suite, elle ajuste mon horaire en fonction des vacances et des journées pédagogiques.»

Deux ans plus tard, sa patronne lui annonce qu’elle désire prendre sa retraite. Ses parents, tous deux entrepreneurs, lui proposent alors d’acheter la boutique pour elle. «Mais c’est toi qui t’en occupe», précisent-ils. Ils agissent donc en tant que prête nom jusqu’à ce qu’Emma ait 18 ans. «Au début, j’arrivais pour négocier avec des grosses compagnies comme Chantelle ou Simone Pérèle en scooter, c’était drôle.»

Danièle Henkel, un modèle

Si Emma connaît aujourd’hui le succès en affaires, c’est qu’elle a su persévérer. Elle confie également avoir eu la chance d’être bien entourée. Selon elle, les femmes n’ont aucune raison d’hésiter à se lancer dans l’entreprenariat.

«Des leaders naturelles, il y en a plein. La femme prend déjà soin des enfants, gère la maison et l’épicerie, en plus de travailler 40 heures par semaine… elle a beaucoup de responsabilités, donc pourquoi elle ne pourrait pas gérer une compagnie?»

Pour cette entrepreneure de 28 ans, la journée internationale des femmes a toujours sa raison d’être en 2017. «Quand on vient au monde, il y a une femme derrière nous, une maman. Ma mère est tout pour moi, elle m’a tout enseigné. C’est mon modèle.»

Emma peut également compter sur les conseils de Danièle Henkel, une autre femme qu’elle admire, avec qui elle entretient une amitié de longue date. La capacité de Mme Henkel à concilier le travail et la famille impressionne celle qui souhaite devenir maman dans la prochaine année.

Si fonder une famille s’établie comme sa priorité à court terme, l’expansion de son entreprise s’inscrit également à l’agenda d’Emma. Une et même plusieurs autres boutiques à son nom pourraient voir le jour d’ici cinq ans au Québec. Et dès le mois d’avril prochain, Lingerie Emma ouvrira sa boutique en ligne.

©Photo gracieuseté

Une et même plusieurs autres boutiques pourraient voir le jour d’ici cinq ans au Québec.

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