08 avril 2017

Olivia Nguonly - equiperedaction@lexismedia.ca

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©TC Media - Olivia Nguonly

« Je vise l'intelligence du client versus toute l'industrie qui nous entoure et je pense que les gens ont soif de ça, du commerce écoresponsable, et qu'ils sont contents de trouver un repère ailleurs qu'en ville », constate celle qui a été formée par le maître-boulanger Mathieu Chartier de la boulangerie La Grigne à Joliette.

Je vise l'intelligence du client versus toute l'industrie qui nous entoure et je pense que les gens ont soif de ça, du commerce écoresponsable, et qu'ils sont contents de trouver un repère ailleurs qu'en ville -Mélissa Voghell, boulangère

Avant d'ouvrir sa boulangerie artisanale à Saint-Sulpice, Mélissa était designer d'intérieur, un métier, qui croit-elle, ne lui permettait pas de poser des gestes concrets envers l'environnement.

« J'ai travaillé quelque temps à Montréal, alors que j'habitais sur la Rive-Sud et j'avais le sentiment de passer à côté de ma vie familiale. Je savais que mes parents étaient fatigués », se souvient celle qui réside aujourd'hui à quelques kilomètres de sa boulangerie.

Sur un coup de tête et «naïvement», comme elle le reconnaît elle-même, la femme qui avait 27 ans à l'époque s'embarque dans l'aventure de la boulangerie avant même de savoir comment concocter les pâtes issues d'une fermentation longue qui la distinguent aujourd'hui de ses pairs.

De 4h à 18h, « plus tôt lorsque je fais des viennoiseries », spécifie l'artiste du pain, Mélissa est fidèle au poste devant ses fourneaux. « Il ne faut pas compter ses heures. Pour moi, cela a été une question de cœur: j'ai choisi ma famille, c'était le retour de ce que mes parents m'avaient donné. »

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La boulangerie La Fille du Boulanger est située au 744, rue Notre-Dame à Saint-Sulpice.

Comment ça marche?

La boulangerie Luclair de la rue Notre-Dame est donc devenue celle de La Fille du Boulanger, et les achats de petits trésors farineux sont passés de la vente libre traditionnelle aux commandes par téléphone ou en ligne.

Son concept avant-gardiste lui permet de limiter les pertes à la fin de la journée et est aussi gagnant pour ses clients, qui paient selon elle le juste prix de leurs achats. « Faut se mettre en tête que la perte, le client la paie. »

Quelques variétés de pain sont tout de même offertes en vente libre, mais la priorité est vraiment dirigée vers les réservations.

« Il faut être prêt à s'investir, avance Mélissa Voghell lorsqu'il est question d'opérer un commerce de façon différente et novatrice. Je dis souvent ''non'' à mes clients à l'avant, car je n'ai plus de pains en vente libre. Mais je leur explique aussi pourquoi et comment je fais les choses. »

Et la manière dont la jeune femme fait les choses, c'est en étant avant tout transparente. « J'ai créé des liens avec mes clients. Ils me font confiance et moi, je sais d'où viennent mes farines et de quel type il s'agit. Pour moi, il faut qu'il y ait le moins d'ajouts possible et que mes clients puissent acheter tous les ingrédients à l'épicerie. »

Des «tu devrais faire plus de pains à l'avance, parce que tu perds de l'argent », oui, elle en a entendu, mais elle en entend moins aujourd'hui, partage celle qui se dit plus assumée dans sa mission.

« Je leur explique que je ne perds pas de l'argent, je perds ma planète et si je ne fais pas un commerce différent, personne ne le fera », conclut la fille du boulanger.

La boulangerie La Fille du Boulanger est située au 744, rue Notre-Dame à Saint-Sulpice. À noter que le commerce sera fermé exceptionnellement du 16 au 24 avril. Pour commander ou s'informer: 450 589-1522 ou au www.lafilleduboulanger.ca