08 février 2017

Olivia Nguonly - equiperedaction@lexismedia.ca

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©Despositphotos

Même si l'observation des comparatifs de 2016 à 2015 s'avère insuffisante pour conclure à une tendance du marché, selon Ozdilek Unsal, professeur à l'UQAM et directeur de programme en immobilier, on note des augmentations marquées à l'ouest du fleuve Saint-Laurent.

Les gens n'hésitent pas à aller un peu plus loin pour avoir un prix un peu plus intéressant -Ozdilek Unsal, professeur à l'UQAM et directeur de programme en immobilier

L'année dernière, comparativement à 2015, la hausse des ventes de maisons unifamiliales s’observe particulièrement dans les régions moins densément peuplées et un peu plus éloignées des grands centres. On parle ici des parties moins centrales des régions de Lanaudière, les Laurentides et la Mauricie, dévoile la plus récente étude de JLR Solutions foncières.

« Les gens n'hésitent pas à aller un peu plus loin pour avoir un prix un peu plus intéressant », remarque le professeur, qui rappelle que l'offre et la demande sont les facteurs qui expliquent la variation des prix.

25% plus de ventes dans Matawinie

Dans la MRC de L'Assomption, 1502 maisons unifamiliales ont fait l'objet d'une vente l'an dernier, ce qui représente 6% de plus qu'en 2015. Le prix médian, lui, a subi une légère hausse de 1% et se chiffre à présent à 245 000$.

Du côté des Moulins, 2018 propriétés du même type ont été vendues pour une valeur médiane de 270 000$, avec une hausse de 4% au niveau du prix et de 11% au niveau de la variation du nombre de ventes.

Dans Lanaudière, ce sont les MRC plus éloignées de la métropole, soit la MRC de Joliette et la MRC de Matawinie où les changements sont les plus marqués : la première a connu une augmentation de 13% (726 ventes) du nombre de ses ventes et la seconde 25% (1193 ventes), toujours de 2015 à 2016.

Le prix médian pour une maison unifamiliale dans les environs de Joliette est de 190 000$ contre 150 000$ dans la MRC de Matawinie.

Ozdilek Unsal remarque que l'attraction du centre, soit de la région métropolitaine, qui attirait de nombreux ménages en raison de la proximité à leur emploi ou l'accessibilité aux transports, n'a pas été retenu. « Les villes périphériques se sont rattrapées et nous sommes rendus au 3^e ou 4^e cercle en lien avec le phénomène d'urbanisation. »

Profil de l'acheteur

Le profil des acheteurs n'est pas non plus à négliger dans l'équation, selon M. Unsal. « Ce sont des nouveaux mariés ou des jeunes familles qui sous la contrainte du revenu peuvent seulement devenir propriétaires dans des villes plus éloignées en raison des prix moins élevés.»

Si on se fie aux dernières données mises en valeur par JLR Solutions foncières, ce type d'acheteurs au revenu familial moyen est prêt à s'éloigner des grands centres afin de réaliser son rêve de devenir propriétaire.

Et un phénomène en entrainant un autre, le spécialiste prédit que la croissance des ventes dans des régions plus éloignées, telles que la MRC Le Granit qui a connu une variation de 29% du nombre de ventes en 2016, amènera une hausse des services dans ces secteurs.

« Le phénomène de densité amène plus de services et provoque à son tour une augmentation des impôts fonciers sur la valeur de la propriété », souligne-t-il.

À moyen terme, les écarts de prix entre les maisons unifamiliales ne seront pas remarquables, croit le professeur, qui avance qu'une certaine stabilisation se vit depuis 2010 et que l'atteinte d'un équilibre régional va se poursuivre sur une décennie.

Et si les ventes ont crû dans la majorité des régions, par contre, l’année prochaine risque d’être un peu plus difficile étant donné les derniers resserrements hypothécaires qui limiteront la capacité d’emprunt de plusieurs ménages, conclut l'étude menée par JLR Solutions foncières.