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06 mars 2017

« Je ne reviendrais même pas en arrière si j'avais le choix » - Cindy Loyer

Une grande brûlée livre un témoignage d'espoir à L'Assomption

TÉMOIGNAGE. Avril 1998, le ciel est clair et le temps doux, mais la route 155 qui mène de La Tuque à Shawinigan n'est pas moins dangereuse. Cindy Loyer est en direction de Trois-Rivières. Sur son chemin, elle croise un pickup chargé à bloc. Son conducteur en perd le contrôle, tente d'éviter la voiture en sens contraire. Impossible. C'est la collision, puis le brasier.

La femme qui restera coincée 15 minutes dans sa voiture en flamme gardera d'importantes séquelles physiques de l'accident. Elle viendra livrer un témoignage rempli d'espoir à L'Assomption le mardi 7 mars.

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À cette époque, mon apparence physique était très importante. Quand j'avais un bouton, c'était la fin du monde et je pouvais m'empêcher d'aller travailler ou d'aller à l'école si je n'étais pas satisfaite de mon apparence -Cindy Loyer, grande brûlée

« Je ne reviendrais même pas en arrière si j'avais le choix», lance à la surprise celle qui a de la joie de vivre dans la voix à l'autre bout du fil.

En 19 ans, la date du 22 avril n'a jamais été synonyme d'un événement malheureux pour la Latuquoise. « C'est une nouvelle vie, c'est positif. Je l'ai virée comme ça. Je suis la même Cindy, mais je vois la vie d'une nouvelle façon. Oui, c'est un accident, mais j'ai acquis de la gratitude. C'est comme ma fête.»

Le jour de l'accident, la jeune femme de 21 ans a échangé son quart de travail dans un restaurant où elle est serveuse pour aller rendre visite à son oncle qui fête ses deux ans de sobriété, à Trois-Rivières. Cindy est aussi mannequin à ses heures, un domaine où elle rêve de percer parmi les grands noms.

Cette journée-là, quatre de ses amis, incluant son amoureux de l'époque, doivent l'accompagner dans ce périple de 300 km, à partir de La Tuque, où elle a toujours résidé. À la dernière minute, tous se désisteront et elle sera la seule à prendre la route.

Scénario catastrophe

« À cette époque, mon apparence physique était très importante. Quand j'avais un bouton, c'était la fin du monde et je pouvais m'empêcher d'aller travailler ou d'aller à l'école si je n'étais pas satisfaite de mon apparence», se souvient-elle.

Même si Cindy n'a aucun souvenir de l'accident, on lui a raconté en détail l'impact de 180 km qu'elle a encaissé, les témoins la croyant morte qui l'ont ensuite aperçue bouger, les quatre héros qui l'ont extirpée du véhicule en flamme avant d'éteindre son corps avec de l'eau recueillie dans le Saint-Maurice…

Le récit est digne d'un film dramatique. Même l'explosion, 30 secondes avant que l'on sorte la victime du brasier, n'aurait pas pu être mieux scénarisée.

Pendant les trois mois suivants l'accident, Cindy Loyer est plongée dans le coma. Elle échappera trois fois à la mort et restera brûlée au 3e degré sur une surface de 34% sur le haut de son corps.

« J'étais noire, carbonisée et brûlée jusqu'au crâne. C'était difficile de m'identifier.»

Quelques semaines après son réveil, elle veut se voir dans le miroir, mais ses proches refusent et ont même masqué le miroir de sa chambre avec du papier journal. Malgré ses multiples fractures, la jeune femme parvient à se dégager de son lit, à défaire le papier et à examiner son reflet.

Une grande force

« Mes parents avaient laissé une photo de moi avant l'accident sur la porte de mon armoire pour que les gens à l'hôpital voient qui j'étais avant. J'ai pleuré et je me suis demandée ce que j'avais pu faire pour mériter ça, car j'avais arrêté de consommer six mois auparavant. Aussitôt, j'ai ressenti une force et j'ai dit ''merci mon Dieu d'être encore vie''.»

Durant les jours et les mois qui suivront, la grande brûlée n'aura jamais de pensées négatives, préférant adopter la philosophie que rien n'arrive pour rien dans la vie et que c'est dans les épreuves que l'on découvre notre force.

« Je n'étais pas une mauvaise personne avant, mais j'étais plus dans le paraître et je n'avais pas les mêmes valeurs», affirme celle qui est maman de deux enfants et porte-parole de la Fondation des pompiers du Québec au profit des grands brûlés.

Un retour aux études en 2009 a même amené Cindy Loyer à décrocher un diplôme en études spécialisées. « Aujourd'hui, j'aide des gens et je suis entourée de personnes qui m'aiment pour qui je suis vraiment» partage celle qui est mieux que jamais dans sa peau et qui multiplie les conférences depuis les dernières années.

Cindy Loyer sera présente à L'Assomption à l'occasion des conférences offertes par le nouveau groupe de discussion Cœur de femmes qui se rencontre chaque premier mardi du mois à 19h, à la salle de réception Le Cerf Blanc, située au 1115, boul. L'Ange-Gardien Nord, à L'Assomption. Pour information: coeurdefemmes@videotron.ca

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