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14 juin 2017

Les allergies alimentaires, tout un casse-tête pour les écoles

Ambivalence au sein des différentes commissions scolaires

ALLERGIES. Mathis ne peut ingérer des arachides sous peine de voir son petit corps se couvrir de boursouflures et de plaques rouges. Il fait partie des 7 à 8 % d'enfants souffrant d'allergies alimentaires qui peuvent parfois être fatales. S'il n'y a aucune directives encadrant les aliments allergènes à la Commission scolaire de Montréal (CSDM), qu'en est-il plus près de chez nous, à la Commission scolaire des Affluents (CSA)?

Le cas de la CSDM a soulevé plusieurs questionnements dernièrement alors que l'organisation a transmis une note à son personnel et sa clientèle concernant la Politique pour une saine alimentation où il est question des allergies alimentaires. « La politique de la CSDM en matière d’allergies n’a pas changé. Les notes transmises ne visaient qu’à rappeler les bonnes pratiques », se défend Alain Perron, responsable des relations de presse à la CSDM.

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À la CSA, il y a plus de 15 ans qu'un protocole a été mis en place par la Santé publique dans le chapitre des aliments allergènes au sein d'établissements d'enseignement. -

La nouvelle a tout de même vite fait de susciter de l'inquiétude, particulièrement au sein des foyers où vivent des enfants allergiques.

À la CSA, il y a plus de 15 ans qu'un protocole a été mis en place par la Santé publique dans le chapitre des aliments allergènes au sein d'établissements d'enseignement.

« Les seuls aliments interdits sont les noix et les arachides, puisque ce sont les allergènes les plus répandus et qui peuvent entraîner une réaction grave », détaille Éric Ladouceur, coordonnateur aux communications à la CSA.

Il précise que les jeunes allergiques doivent se doter d'auto-injecteurs de type Epipen, mais qu'en plus, les quelque 64 écoles primaire et secondaire en sont aussi munies.

Miser sur l'éducation

À l'heure actuelle, chaque école sur le territoire de la CSA possède une certaine latitude lorsqu'il est question d'alimentation en ses murs. Toutefois, trois aliments sont favorisés lors des collations, soit les fruits, les légumes ou le fromage. « Ce sont des aliments qui manquent dans les repas, selon la Santé publique », rapporte M. Ladouceur.

Autant du côté de la Santé publique que de la CSA, on dit miser sur l'éducation des enfants. « On leur dit de se laver les mains et de laver les surfaces après les repas, de ne pas partager ou échanger de nourriture, etc. Mais on ne pourra jamais garantir un milieu sans allergènes », illustre-t-il.

Si on ne connaît pas la prévalence de l’allergie, la Santé publique estime qu’au canada 2 % de la population est à risque d’anaphylaxie provoquée par des aliments ou des piqûres d’insectes. Le plus fréquent est l’allergie aux arachides.

Une liste plus longue

La tendance soulevée à la CSA au niveau des produits allergènes, c'est qu'ils sont plus nombreux qu'avant, remarque le coordonnateur aux communications. La liste des aliments susceptibles d'entraîner une réaction allergique chez l'enfant est donc plus longue qu'il y a 15 ans, lorsque le protocole a été mis en place.

Lorsqu'il est question d'introduire les noix et les arachides parmi la clientèle de près de 34 000 élèves de niveau primaire et secondaire de Lanaudière, la CSA ne peut certifier que le virage ne sera jamais emprunté, d'autant plus que le protocole est actuellement en révision.

Éric Ladouceur rappelle cependant que la mission de son organisation est d'offrir un milieu sain et sécuritaire aux enfants tout en misant sur un volet préventif et en usant de sensibilisation.

« Non, nous ne nous déresponsabiliserons pas », conclut celui qui ajoute que chaque année des informations pertinentes sur le sujet sont transmises aux parents et que le Code de vie de l'école constitue aussi une source de référence.

Une solution alternative

Patrick Knap est enseignant en éducation physique à la CSA depuis 13 ans et souhaite pour sa part proposer une approche différente, à mi-chemin entre le fait de bannir les aliments allergènes ou de les autoriser sans restrictions. Aussi père de deux jeunes enfants, le lanaudois croit qu'un apport plus élevé en protéines, dans les collations notamment, serait bénéfique pour les jeunes. « Je vois les enfants arriver tôt le matin, prendre une collation vers 9h30, par exemple une pomme, et certains dîner vers 12h20, et je me questionne à savoir si c'est suffisant. » Ce que M. Knap propose est selon lui « une demi-mesure plus adaptée » à l'image des écoles à vocation particulière pour enfants à besoins particuliers. « S'il y a six écoles primaires dans une ville par exemple, il y en aurait une qui serait complètement sans allergènes, mais pas les cinq autres. Le parent pourrait avoir le choix d'envoyer son enfant allergique dans l'un ou l'autre des établissements. Ça pourrait être une mesure transitoire ou permanente si l'enfant a une allergie sévère, mais ça permettrait aux enfants non-allergiques d'avoir des collations plus protéinées pour les soutenir », suggère-t-il en incitant à la réflexion.

Le saviez-vous?

-          La proportion des élèves du secondaire déclarant avoir eu un diagnostic d'allergies alimentaires est plus élevée chez les filles que chez les garçons. Dans le sud de Lanaudière, on parle de près de 10% chez les filles contre près de 7% chez les garçons.

-          Le bagage héréditaire propice et l’exposition répétée avec un allergène sont les deux conditions favorables au développement des allergies alimentaires.

-          Les allergènes alimentaires les plus souvent associés à des réactions graves sont en plus des arachides en tête de liste, les noix, le lait, les œufs, les graines de sésame, le soya, blé, les produits de la mer et la moutarde.

Source: Santé publique de Lanaudière

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