Au bureau de Joliette, l'équipe composée de neuf avocats et une stagiaire roule à plein régime et traite près de 10 000 dossiers par année. Quant à Repentigny, dans les locaux situés à l'intersection du boulevard Brien et de la rue Notre-Dame, on compte deux avocates qui transigent en moyenne 2000 dossiers par an.

« De plus en plus de gens pourraient être admis à nos services, mais je me suis aperçu que le nombre de dossiers a stagné à Repentigny au fil du temps », remarque M^e Charbonneau.

Est-ce une bonne nouvelle qui indique que les résidents de ce secteur n'ont pas besoin de services juridiques? Si c'était le cas, il s'en réjouirait d'une certaine façon, mais le directeur des deux bureaux qui dépendent du district juridique de Joliette croit plutôt qu'il y a une méconnaissance en lien avec les critères d'admissibilité.

« Il y a eu une démarche gouvernementale pour l'accès à la justice et avec l'aide juridique, nous sommes loin des honoraires affichés au privé. De plus, notre bureau de Repentigny est situé sur un axe parfait pour le déplacement », continue-t-il en mentionnant que le bassin desservi par l'équipe de Repentigny s'élève à près de 150 000 habitants.

Des barèmes plus larges

Depuis le 31 mai 2017, les barèmes d'admissibilité financière à l'aide juridique ont en effet été élargis et depuis 1996, un volet contributif a fait son apparition. Signe que tout n'est pas noir ou blanc.

Ainsi pour obtenir gratuitement des services juridiques, le revenu annuel une personne seule doit être inférieur à 20 475 $ alors qu'une personne seule avec un enfant peut gagner jusqu'à 25 050 $. Pour un ménage composé des deux conjoints et de deux enfants et plus, le requérant doit encaisser un maximum de 33 574 $ annuellement.

Il est important de rappeler que dans tous les cas, un volet avec contribution permettrait, par exemple au requérant avec un conjoint et deux enfants et gagnant de 33 575 $ à 46 894 $ par an, de bénéficier de services juridiques à coûts réduits.

« Nous sommes dans une société de droits: nous sommes donc là pour aider. Ça peut être juste pour un conseil, car comme les hôpitaux, on n'y va pas seulement pour une opération à cœur ouvert, on peut aussi y aller pour un mal de gorge qui persiste », illustre M^e Charbonneau.

Aide temporaire

À Repentigny, l'avocat remarque justement que les services octroyés le sont souvent de manière sporadique, à une clientèle qui traverse par exemple une situation difficile, mais temporaire.

« Ça peut être lors de la séparation d'un couple par exemple, où la personne qui faisait le moins gros salaire aura recours à l'aide juridique le temps de la séparation. Même si les gens du Sud de Lanaudière ont une certaine aisance financière, personne n'est à l'abri de la perdre, ça peut arriver à tout le monde et nous sommes là pour les aider avec le volet juridique. »

Benoît Charbonneau offre aussi des conférences au sein des organismes afin de faire connaître les services de son organisation. Imprégné par la mission qu'il défend, il souhaite outiller les gens qui en ont besoin.

« J'espère que nous ne ratons pas notre mission à Repentigny à cause de la méconnaissance entourant nos services. Il y a peut-être des gens chez eux qui se questionnent et ne savent pas qu'on est là », conclut-il en ajoutant qu'habituellement un rendez-vous est fixé avec le requérant à l'intérieur de deux semaines.

Le bureau d'aide juridique de Repentigny est situé au 10A boulevard Brien. Pour informations: 450 581-8691 ou www.ccjll.qc.ca ou csj.qc.ca