Pour Sylvie Marinelli, présidente de l'Association motocycliste Rive-Nord et résidente de L'Épiphanie, le plaisir se renouvelle depuis les 15 dernières années lorsque vient le temps de sortir sa moto du garage et de sillonner les routes du Québec.

Mais elle avoue que sa passion ne vient pas seule, puisqu'elle ressent une certaine crainte lorsqu'elle circule sur son bolide. « Je me sens beaucoup plus en sécurité lorsque je me promène en groupe que lorsque je roule seule. Avec l'association, quand on roule 30-40 motos, les gens nous voient. »

La présidente confie d'ailleurs avoir changé sa conduite automobile depuis qu'elle est propriétaire d'une moto.

Deux accidents

Victime de deux accidents de la route alors qu'elle circulait à motocyclette, Mme Marinelli a songé à remiser son véhicule sur deux roues, malgré la grande passion qui l'habite.

« Les automobilistes ne savent pas qu'il y a des distances à respecter lors des dépassements, sinon, ça crée des turbulences pour les motocyclistes », détaille celle qui observe pour sa part plus d'imprudences des automobilistes que des camionneurs.

Mais le fardeau de la sécurité routière ne revient pas seulement au conducteur d'un véhicule de classe 5, les motocyclistes ont aussi des devoirs à faire, selon la présidente.

« Le danger à moto, c'est d'être trop sûr de soi, parce que tu ne sens pas le danger. Il faut être à l'affût, vigilant et conduire pour les autres », mentionne-t-elle avant d'ajouter que l'expérience est un grand atout.

Pas d'âge pour suivre un cours

La sécurité représente par ailleurs un sujet prisé au sein de l'Association motocycliste Rive-Nord qui conscientise ses membres et offre aussi des formations sur cette thématique, car pour sa présidente, il n'y a pas d'âge pour suivre un cours sur la sécurité à moto.

« Quand cela fait six mois que tu n'as pas fait de moto, ça ne se perd pas, mais les réflexes sont moins là », estime la résidente de L'Épiphanie.

L'expérience de conduite est si importante aux yeux de Sylvie Marinelli qu'elle croit que les motocyclistes inexpérimentés ne devraient pas avoir le droit de se procurer un modèle de performance.

Ce serait d'ailleurs ces «bombes sur deux roues» qui contribueraient à l'image parfois négative que se fait la population lorsqu'il est question de motos. « On paie pour ceux qui roulent en fou sur une roue et pour ceux qui dépassent dans le trafic. »

Celle qui ressent un sentiment de liberté inexplicable lorsqu'elle chevauche sa Victory de Polaris ne sait pas quand elle accrochera son permis de moto, mais estime que l'apparition des véhicules sur trois roues constitue une belle alternative pour les motocyclistes d'expérience qui recherchent un plus grand sentiment de liberté.

Décès et collisions avec blessés graves impliquant une motocyclette

Au total, pour les sept dernières années, le territoire ciblé a connu 29 collisions mortelles et 61 collisions avec blessés graves, impliquant un motocycliste.

-          2010: 3 décès et N/D pour les collisions

-          2011: 4 décès et 11 collisions

-          2012: 3 décès et 14 collisions

-          2013: 3 décès et 9 collisions

-          2014: 4 décès et 7 collisions

-          2015: 7 décès et 9 collisions

-          2016: 5 décès et 11 collisions

Les statistiques concernant les collisions mortelles ont été fournies par la Sûreté du Québec et proviennent des postes de la MRC de D’Autray (Berthierville, Saint-Gabriel-de-Brandon et Lavaltrie), de la MRC de Matawinie (Rawdon et Saint-Michel-des-Saints), de la MRC de Joliette et de la MRC de Montcalm. Les données en lien avec les blessés graves sont tirées de la SAAQ de 2011 à 2016.

Constats d’infraction où la vitesse d’un motocycliste était en cause

563 constats ont été émis depuis 2013 sur le même territoire

-          2013 : 165

-          2014 : 175

-          2015 : 128

-          2016 : 96