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Journée des femmes

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06 mars 2024

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

Marie-Claude Barrette invite les femmes à écrire leurs propres étiquettes

Je suis plus que

Marie-Claude Barette

©Photo gracieuseté - Andréanne Gauthier

Marie-Claude Barrette a repoussé ses limites pour lancer un message fort à toutes les femmes : « Libérons-nous de nos étiquettes ! »

Lorsque Emma Dunn a joint Marie-Claude Barrette pour l’inviter à prendre part à une campagne prônant le refus des étiquettes et l’affirmation de soi, cette dernière a acquiescé sans hésitation… Jusqu’à ce qu’on lui dévoile qu’elle devrait poser en lingerie. D’une grande pudeur, l’animatrice ne pouvait imaginer se prêter à un tel exercice. Sa confiance en Emma et sa volonté de soustraire des femmes le poids du regard de l’autre ont toutefois eu raison de ses réticences. Marie-Claude Barrette revient sur son expérience.

« Jamais je n’aurais pensé un jour faire une campagne où on voyait mon soutien-gorge. Puis, je me suis dit qu’on devait être un paquet de femmes comme ça; qui a peur de se montrer pour plein de raisons », raconte Marie-Claude Barrette, en entrevue avec l’Hebdo Rive Nord. C’est donc dicté par la voix de son cœur que l’animatrice de 55 ans a accepté de se livrer au jeu.

« J’ai toujours encouragé les femmes à négocier leur salaire, à parler d’argent, à prendre la place qu’elle veule et non la place de quelqu’un d’autre, à refuser de se faire dire qu’elles sont fatiguées, qu’elles sont hystériques, qu’elles parlent trop fort, qu’elles prennent trop de place », remarque-t-elle. Il allait de soi qu’elle appuie la campagne « Je suis plus que ! », qui s’inscrit en parfait accord avec sa philosophie.

Le regard de l’autre, puis après ?  

De plus, en se dévoilant pour porter ce message crucial, Marie-Claude Barrette a le sentiment d’offrir aux femmes l’opportunité de prendre un temps d’arrêt pour se questionner quant aux étiquettes qu’elles portent et qui ne sont pas les leurs. Elle voit également cette campagne comme un appel à se détacher du regard de l’autre. « Quand on entend un commentaire qui nous affecte, parce qu’on sera toujours perméables; on est des humains, des êtres d’émotions, qu’est-ce qu’on en fait ? […] Cette campagne va nous aider à ramener les choses à nous, à enlever le pouvoir aux autres de nous mettre des étiquettes. Parce que c’est un pouvoir qu’on leur donne », propose-t-elle. Si on ne peut totalement échapper aux paroles, aux regards ou aux soupirs de l’autre; on peut se demander « qu’est-ce qu’il a tant le regard de l’autre ? Est-ce que je m’aime assez pour aller au-delà des regards, des mots, des soupirs et m’affirmer ? », suggère Marie-Claude Barrette. Croyant au pouvoir d’une telle campagne, elle espère d’abord et avant tout que les femmes, après leur lecture de la lettre ouverte « Je suis plus que ! », prendront le temps d’écrire leurs propres étiquettes, celles qu’elles choisissent de porter.

Je suis plus que

©Photo gracieuseté - Andréanne Gauthier

Marie-Claude Barrette s'est sentie comblée de partager cette tribune avec Saskia Thuot, Lulu Hugues, Kim Richardson, Tyo et Emma Dunn.

Toucher droit au cœur

Si cet enjeu ne promet pas d’être réglé demain matin, la diffusion de la campagne de Lingerie Emma a néanmoins incité des milliers de femmes à témoigner de leur expérience personnelle ou de leur appui à la cause. Des résultats qui ne surprennent pas la signataire. En effet, l’émotion palpable lors de la séance de photos, puis la réaction de ses proches lors de la présentation des premières épreuves l’ont convaincu que quelque chose de grand émanerait de ce projet.

« Ma belle-sœur, qui est une femme magnifique, les larmes lui sont tout de suite montées lorsqu’elle a vu les photos. Elle m’a dit : « sais-tu que je n’ai jamais mis un bikini de ma vie ? Je me suis fait dire des mots quand j’étais jeune et je n’ai jamais porté de bikini justement à cause des étiquettes. Que toi, tu décides de te faire photographier en soutien-gorge, ça va me faire réfléchir. » Je les ai aussi montrés à Sonia Vachon et elle s’est mise à pleurer tout de suite aussi. Elle m’a dit merci, au nom des femmes. »

Si elle se voyait déjà assumée et capable de se défaire des étiquettes qu’on tente de lui apposer, Marie-Claude Barrette admet avoir retiré beaucoup de positif de son expérience. « C’est libérateur d’avoir fait ça; un moment de liberté, de grande dignité, de respect pour notre corps. » Elle se réjouit par ailleurs de sentir qu’elle a un impact sur d’autres femmes pour qui l’acceptation de soi représente un plus grand défi.

Gravitant dans un univers où les étiquettes peuvent se multiplier rapidement et devenir prétexte à une date d’expiration, Marie-Claude Barrette s’est récemment exprimée sur la place publique quant à l’étiquette de l’âge à la télévision. « Pourquoi on a de la misère à voir quelqu’un qui vieillit à l’écran ? Pourquoi on a de la misère à voir des cheveux blancs sur une femme ? se questionne-t-elle. Nous sommes dans une période où on parle d’inclusion, mais l’inclusion sur la base de l’âge ne se fait pas. » Un constat qu’elle s’explique difficilement; elle qui a toujours fait fi de l’âge au moment de recevoir des invités sur son plateau. « As-tu quelque chose à raconter ? Es-tu prêt à t’ouvrir ? Oui ? Viens-t’en ! Je ne pense pas à l’âge, mais à la pertinence des propos », conclut-elle. Comme quoi il n’y a pas d’étiquette qui vaille lorsqu’on s’intéresse vraiment à la personne devant nous.

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