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08 mai 2024

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

Face à l’adversité, Sophie Williams chante la beauté du monde

Vieux Palais

Sophie Williams

©Photo gracieuseté - Christyna Mérette

Sophie Williams sera sur la scène du Vieux Palais le 24 mai prochain.

L’histoire de Sophie Williams n’est pas banale. Entre la fillette de 5 ans qui tomba follement amoureuse d’un piano et l’artiste qui monte aujourd’hui sur scène pour partager sa musique, la route fut par moment sinueuse. Mais, une fois lancée, même la plus vigoureuse des tempêtes ne l’aurait empêchée d’aller au bout de ses rêves; de faire naître à travers ses chansons, la lumière dans la noirceur, la beauté dans la laideur. Atteinte d’un cancer métastatique, Sophie Williams clame haut et fort qu’elle chantera tant qu’elle le pourra. Elle sera de passage au Vieux Palais de L’Assomption le 24 mai prochain.

« Ce que je vis a influencé mon parcours. La maladie est venue ancrer des choses en moi encore plus profondément. […] Ça m’a donné le goût de créer de la beauté à ma manière », raconte l’artiste originaire de Québec.

Alors qu’elle avait d’ordinaire l’habitude d’écrire pour elle-même, pour se libérer des émotions qui l’envahissaient, s’inspirant tantôt d’une peine d’amour, tantôt de la nature ou des arts visuels, Sophie Williams a ressenti avec l’annonce de son cancer l’urgence de laisser quelque chose de différent derrière elle.

Naturellement, le rapport avec l’autre est devenu prédominant. L’écoute et la sensibilité face au vécu et au ressenti de l’autre ont pris une plus grande place dans son processus créatif. Sur cette lancée, elle a imaginé l’album et le récit La saison du désordre. Celui-ci fait suite au premier opus de Sophie Williams, Motel, avec lequel elle devait partir en tournée tout juste avant le diagnostic, en 2020.

Sophie Williams

©Photo gracieuseté

En spectacle, l’artiste chérit le lien privilégié qu’elle tisse avec le public.

Résilience dans la tourmente  

Ironie du sort, accordant enfin la priorité à ses rêves après les avoir longtemps mis de côté pour sa famille, pour son travail d’enseignante, le cancer lui mettait de nouveaux bâtons dans les roues. Malgré tout, plutôt que de voir cet affront comme un incitatif à l’abandon, l’artiste s’est servie de cet obstacle sur son chemin pour nourrir sa soif d’accomplissement.

« Je voulais montrer la beauté qui se dégage de toute la « merde » dans nos vies. Dans tous les coups durs, les épreuves difficiles, il y a toujours quelque chose qui en ressort : un cadeau, un apprentissage; on devient plus fort », constate Sophie Williams.

C’est donc avec conviction qu’elle s’empresse de boucler son album durant la maladie, mais également après, puisque l’artiste bénéficie momentanément d’une rémission complète. Elle est sur le point d’achever son projet lorsque son prochain combat se présente à elle.

« Je commençais à avoir de la misère avec les mots et la mémoire », se rappelle-t-elle. Peu de temps plus tard, le verdict tombe. Deux grosses métastases sont venues se loger dans son cerveau. « On était en train de me dire que j’allais mourir », raconte Sophie Williams avec un calme impressionnant. C’était à l’automne 2022. Sans intervention, on lui allouait quelques mois à peine. L’artiste passe sur la table d’opération, puis accepte une médication expérimentale. Elle est déterminée à voir ses projets menés à terme « avant de partir ». À ce moment, il lui reste la chanson William et Willis, « un hommage à ses deux hommes », à terminer et son récit à publier.

« Il n’était pas question que je parte sans avoir terminé mon album et fini mon récit. » - Sophie Williams    

Sophie Williams

©Photo gracieuseté - Christyna Mérette

À travers son œuvre, l'autrice-compositrice-interprète navigue entre noirceur et lumière.

Du temps pour transmettre son message

« C’est grâce à la science qu’on peut se parler aujourd’hui », réalise-t-elle. Et bien qu’elle soit consciente que la maladie frappera à nouveau un jour ou l’autre, Sophie Williams est reconnaissante de bénéficier d’un sursis, avec une bonne santé générale qui lui permet maintenant d’aller vers le public; une étape attendue depuis longtemps, qui était très importante pour elle.

« Le lien avec le public, pour moi, est tellement important parce qu’on est face à face. Il y a un échange qu’on ressent et c’est une façon de transmettre tout ce que j’ai vécu », mentionne l’autrice-compositrice-interprète. Déjà, elle a eu la chance de toucher à cette douce sensation de partage lors de ses lancements à Québec et Montréal.

Maintenant, elle est impatiente de renouer avec ce plaisir au Vieux Palais, à L’Assomption, un lieu significatif pour elle, d’abord pour l’histoire de celle qui en assure la programmation artistique.

Si son spectacle est teinté de noirceur, elle assure au public qu’on y ressent aussi tout son amour de la vie avec des sonorités « uptempo ». Pour l’occasion, elle sera accompagnée sur scène de Jordane Labrie (2e voix), Patrice Jacques (basse) et nul autre que Tire le coyote pour un moment musical où piano, guitares ambiantes, harmonies vocales et arrangements électros se côtoieront à la manière Sophie Williams.   

 

Billets : www.vieuxpalais.com

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