De plus en plus de BD dans nos écoles

Lancement du tome 5 de La Bande à Smikee

©Photo gracieuseté

CULTURE. Depuis le lancement de leur premier tome, en 2013, Smikee et sa bande ont fait bien du chemin; idem pour la BD dans l’univers littéraire québécois. L’auteur et bédéiste mascouchois Frédéric Goyette en témoigne.

Il y a trente ans, vivre de l’art de la BD au Québec était quasi impensable. «Les bédéistes l’ont eu dur, partage Frédéric, que l’on connait sous le diminutif Freg. À cette époque, les enseignants disaient qu’une BD n’était pas un vrai livre. Aujourd’hui, ils s’aperçoivent que la BD apportent quelque chose de différent par rapport au roman; la relecture par exemple. En relisant une BD, on redécouvre des choses et avec les images, on s’amuse et apprend d’une autre façon. La BD est donc mieux intégrée dans les écoles. Automatiquement, s’il y en a à l’école, les parents se disent que c’est correct d’en avoir à la maison.»

Il y a trente ans, les enseignants disaient qu’une BD n’était pas un vrai livre. Aujourd’hui, ils s’aperçoivent que la BD apportent quelque chose de différent par rapport au roman -Freg, dédéiste

Aujourd’hui, Freg estime qu’il se positionne dans le même contexte que les auteurs en général. «Il y a peu d’élus qui en vivent. C’est un peu comme les comédiens ou tous les métiers reliés au milieu artistique. Plusieurs ont besoin d’une deuxième source de revenus». Pour sa part, Freg travaille également comme infographiste; il a sa propre compagnie.

Le livre familial

En lien avec La Bande à Smikee, Freg offre des ateliers BD dans les écoles primaires. Il se déplace en compagnie de sa sœur Katherine, alias Makina, avec qui il signe les textes de ses récits. Ensemble, ils souhaitent transmettre le goût de lire aux enfants.

Si les jeunes représentent le principal lectorat de La Bande à Smikee, les parents ne sont pas laissés-pour-compte. «Ça devient le livre familial. Le contexte relationnel est très apprécié des plus vieux. Par exemple, notre zombie ne mange pas les gens, il est plutôt accro à la caféine. Il y a beaucoup d’adultes qui se retrouvent dans ses aventures lorsqu’ils n’ont pas leur café.»

Le bédéiste ajoute: « Il y a aussi les relations amoureuses entre les personnages; comme celle de Trolina, qui est à l’image de la femme forte, et Ramone, le romantique qui se laisse manger la laine sur le dos. Les gens y associent une de leurs connaissances. C’est une forme de caricature».

«La fiesta du loup garou»

Maintenant disponible en libraire, le tome 5 de La Bande à Smikee met en vedette Franky dans «La fiesta du loup garou». «L’histoire découle du tome 4. Trolina devait se marier avec Dracula, que l’on réinvente dans notre bande dessinée. Mais le mariage a échoué, au grand bonheur de Ramone, qui est en amour avec Trolina. Toutefois, les invitations avaient déjà été envoyées dans le tome 3. Donc, ne sachant pas que le mariage est annulé, le père de Trolina se présente. Étant donné que c’est un troll, il fait très peur à Dracula, qui cache que le mariage n’aura pas lieu. Une fiesta est donc organisée, prétextant qu’il s’agit des festivités en lien avec le mariage», raconte l’auteur.

Si chaque tome de La Bande à Smikee se suit, il est possible de se lancer dans l’aventure avec le tome 5. «Même s’il y a un fil conducteur, c’est une page/une blague. C’est donc facile de s’y retrouver. Et à chaque début de BD, il y a un récapitulatif des autres tomes», termine Freg.

Freg et Makina travaillent déjà sur le sixième tome de La Bande à Smikee, qui devrait sortir à l’automne. À surveiller: un deuxième «Cherche et trouve» avec les personnages vedette de même qu’un jeu La Bande à Smikee, où les personnages confronteront la bataille et la magie.

Fredéric Goyette, alias Freg

Freg et Makina travaillent déjà sur le sixième tome de La Bande à Smikee, qui devrait sortir à l’automne.

Léo P. Détective privé

Freg travaille également sur le projet Léo P. Détective privé, une série de romans pour les jeunes du début du secondaire, signée par Carine Paquet, une auteure de Québec. À travers le récit, on retrouve des illustrations et des portions BD. «Comme c’est une enquête, il y a certains éléments cachés dans les illustrations. Le lecteur peut ainsi découvrir des portions de l’enquête que même Léo n’aurait pas vue. C’est dynamique.»

À travers le récit de Léo, on retrouve des illustrations et des portions BD.

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