C'est à l'âge de 25 ans que le diagnostic d'une maladie est venu écourter la carrière de l'homme dans le domaine de l'automobile. Atteint de polyarthrite rhumatoïde, celui qui avait un intérêt marqué pour la peinture a alors été déclaré invalide deux ans plus tard.

En 2002, lors d'une visite au Musée des Beaux-Arts de Montréal, M. White aura une forme de révélation devant les œuvres d'un peintre québécois bien connu.

« Lorsque j'ai visité l'exposition de Riopelle, tout de suite les couleurs m'ont interpellé. Je me retrouvais facilement dans l'ensemble de ses toiles. L'émotion qui s'en dégageait, comme si Riopelle me comprenait à travers les épreuves que la vie m'a envoyées », raconte-t-il.

Les œuvres colorées de l'artiste décédé la même année le chavirent complètement. « Je me suis senti si bien et une voix très forte dans mon cœur, comme un appel de Dieu, me disant de faire de ces couleurs ma médication. Que même moi, malgré la maladie, je pouvais me libérer de mon mal à travers la beauté de ces éclats de peinture. »

500 œuvres et 15 ans de création

Depuis les 15 dernières années, malgré la dégénérescence de sa maladie, Regis White n'a pas cessé de mettre en couleur les émotions qui l'habitent, tout écoutant et respectant son corps. Il compte à son actif près de 500 œuvres qui ont fait l'objet de diverses expositions.

« Certes, j'aimerais refaire de très grosses fresques comme avant, mais je suis limité. Mais c'est ce qui donne à mes plus petites œuvres tout le concentré d'émotion que j'y mets. Car chaque œuvre, chaque goutte de peinture appliquée, est un soulagement de ma douleur et c'est le sentiment le plus beau du monde que je partage avec les gens à travers celles-ci », confie-t-il.

Le Gaspésien d'origine a d'ailleurs dû quitter sa terre natale pour la grande ville de Montréal afin de bénéficier des meilleurs traitements pour sa maladie.

Peindre s'avère aujourd'hui plus que jamais une forme de soulagement et de bien-être pour celui qui oublie en quelque sorte ses souffrances et se laisse envahir par le plaisir de créer le temps de donner vie à une œuvre abstraite.

Lorsque l'on questionne M. White sur l'apport de la peinture dans sa vie, au quotidien, sa réponse laisse transparaître l'importance capitale de cet art pour lui. « Pour moi, c'est mon exutoire. J'ai passé très souvent proche de la mort et quand je revenais, c'était pour ma passion, mes couleurs, toujours avec Dieu à mes côtés.»

Le vernissage de Regis White aura lieu le vendredi 17 mars, de 16h à 21h. 50% de la vente de toiles sélectionnées sera remis à la Société de l'arthrite. Pour information: www.mgalerie.ca ou au 450.589.0565. L'Académie des Arts est située au 340, boul. L'Ange-Gardien à L'Assomption.