Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Culture

Retour

10 mai 2017

Parcours d'un petit bum devenu grand et épanoui

Nicolas Zorn lance «J'ai profité du système»

©gracieuseté David Cantatore

LIVRE. Nicolas Zorn n'a pas peur de le dire haut et fort: il a profité du système. Mais il n'a pas peur non plus d'affirmer qu'il est aujourd'hui doctorant en science politique et analyste de politiques à l'Institut du Nouveau Monde. L'auteur d'un ouvrage au titre évocateur relate son parcours dans les centres jeunesse et sa vision élogieuse du modèle québécois, souvent mis à mal.

Quand il écrit J'ai profité du système, des centres jeunesse à l'université : parcours d'un enfant modèle québécois, en librairies depuis avril dernier, Nicolas Zorn réagit au documentaire de Paul Arcand, Les voleurs d'enfance.

On en profite tous à un moment ou l'autre de ces programmes qui sont là pour aider les gens. On a du soutien ici pour se remettre sur pied. Pour ma part, chaque fois que je suis tombé, une main m'a été tendue -Nicolas Zorn

Pour celui qui a croisé sur sa route une centaine d'intervenants et qui a sillonné dans une demi-douzaine de centres d'accueil et de foyers de groupe dans le sud de Lanaudière principalement, le documentaire « lui passe en travers de la gorge ».

« Tout le monde a retenu que la Direction de la protection de la Jeunesse (DPJ) faisait partie du problème et non de la solution », partage celui qui n'y a rencontré que des professionnels qualifiés et dévoués.

« Je n'ai pas vu qu'on y reconnaissait le travail mis en place et je me mets à la place d'un intervenant, ce n'est pas encourageant de se faire dénigrer », continue celui qui n'a pas reconnu l'univers de vie dans lequel il a été plongé dès l'âge de 11 ans, trois ans après le décès de son père et cinq ans après la séparation de ses parents.

Enfance difficile

Plus jeune, Nicolas se décrit comme un garçon agressif, impulsif et narcissique, comme son père, un Américain «grand, intelligent et séducteur», énumère-t-il. Après une soirée particulièrement houleuse entre ses parents, son géniteur quitte la demeure familiale une fois pour toutes. Le jeune garçon continue d'entretenir un lien avec son père, jusqu'au décès tragique de ce dernier, trois ans plus tard.

« J'ai très mal accepté sa mort », écrit Nicolas, qui se replie alors sur lui-même et sent monter en lui l'agressivité dont il a hérité.

Malgré de multiples interventions et des suivis avec des professionnels, sa mère n'en peut plus: « c'était au-delà de ses capacités », se souvient-il avant de relater son parcours dans différents foyers d'accueil, qui ne ressemblent en rien avec ceux que dépeint Arcand dans son documentaire.

« C'est plaisant quand on a besoin d'un cadre de vie. La DPJ reçoit les poqués de la vie; ils ne se replacent pas tout le temps, mais la DPJ ne fait pas partie du problème », affirme celui qui croit que le documentaire qui l'a poussé à écrire son livre travestissait la réalité.

Une fois sa majorité atteinte, Nicolas Zorn est ainsi laissé à lui-même après son passage de sept ans en centres jeunesse. Il décrochera deux fois plutôt qu'une, pour définitivement trouver sa voie lors de ses études universitaires, où il peut approfondir ses centres d'intérêts, tels que les inégalités entre les classes sociales.

De l'aide pour tous

Étudiant, il profite du programme de prêts et bourses et insiste aujourd'hui sur le coût peu élevé pour un accès à l'éducation au Québec. À travers le titre de son ouvrage, il fait référence à toute cette aide qui est déployée et mise à la disposition de monsieur-madame-tout-le-monde.

« On en profite tous à un moment ou l'autre de ces programmes qui sont là pour aider les gens. On a du soutien ici pour se remettre sur pied. Pour ma part, chaque fois que je suis tombé, une main m'a été tendue. »

Selon l'auteur de J'ai profité du système, des centres jeunesse à l'université : parcours d'un enfant modèle québécois, il faut voir ces dépenses comme des investissements.

Encore une fois, l'homme n'a pas peur de mettre des chiffres sur la table. « Moi, j'ai coûté 400 000 $, mais je vais injecter 1,7 M $ en plus de mes paiements d'impôts », lance-t-il afin d'illustrer l'efficacité des programmes dont il a bénéficié.

Lorsqu'il est question des jeunes à problèmes, dont il a lui-même fait partie à un certain moment de sa vie, son discours est tout aussi clair; « Si on investit pas dans ces jeunes, ils vont nous coûter plus chers plus tard. Et en quoi c'est rentable? », questionne-t-il.

Tous les droits d’auteur de J'ai profité du système, des centres jeunesse à l'université : parcours d'un enfant modèle québécois, publié aux Éditions Somme Toute, seront versés à la Fondation du Centre jeunesse de Montréal.

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web Repentigny - Caméléon Média