« Je ne suis pas capable de m'assoir devant un ordinateur, alors j'improvise devant le monde », explique celui qui cherchait un endroit un peu plus tranquille qu'un bar il y a 13 ans avant de tomber sur le Monte Carlo, où il n'a pas cessé de se produire depuis.

« Je ne me mets aucunes règles, ni aucunes lois et je n'ai pas de canevas établi d'avance. »

Dès que Jean-Marc pénètre dans la salle de 180 places, il est accueilli par une musique assourdissante et des convives qui achèvent leur souper. Aussitôt qu'il grimpe sur la scène, la magie opère: il enfile les histoires les unes après les autres avec son franc parlé et il n'en faut pas plus pour que l'humoriste ne devienne un ami, un oncle ou un voisin.

« Que je parle à 180 individus ou à 20 000, comme au Forum, c'est la même chose: je parle toujours à une personne. Quand je conte une histoire, je m'accroche au regard d'une personne et tous se sentent concernés de la même façon », affirme celui que l'on surnomme amicalement JMP.

Un large public

Avec ses 30 années d'expérience derrière la cravate, l'humoriste natif de Saint-Jean-sur-Richelieu est toujours parvenu à rejoindre un public varié, allant de 7 à 97 ans, et c'est ce dont il est le plus fier. « Avec le concept de Il était une fois, tout le monde se retrouve. »

Avec l'improvisation n'est heureusement jamais venue l'angoisse de la page blanche, en plein spectacle. « S'il y en a une, je vais m'en servir pour faire une heure avec ça. Je jase avec les gens et je repars », illustre Jean-Marc qui se dit conscient des risques liés à son approche spontanée.

S'il y a une chose en laquelle il croit dans le domaine à travers lequel il excelle, c'est qu'on peut y parler de tout, à condition d'y trouver le bon angle pour le faire.

Dans ses deux précédents one man show, Urgence de vivre et Torture, il a tour à tour abordé la question de la méchanceté humaine et du suicide.

« J'aime beaucoup parler de nos dépendances et de nos travers. Pour ma part, je mange trop et dans mes spectacles, je ne manque pas de me ramasser avant de ramasser les autres », sourit-il.

Tant que personne n'est blessé, tout est possible, selon lui.

« Des fois, il arrive des choses ultra plates dans la vie, et la seule façon de casser ça, c'est avec de l'humour », ajoute-t-il en pensant à la fois où il avait donné un show-bénéfice pour les sinistrés de son patelin qui ont vécu les inondations de 2011.

JMP en toute simplicité

Mais attention, malgré ses observations de la vie quotidienne, ses questionnements et ses remises en question, l'humoriste se défend bien de vouloir faire la morale à son public.

« C'est toi qui décide, moi je n'impose pas d'idées à personne », se défend Jean-Marc.

Et si c'était ça le secret de sa longévité artistique: l'absence de jugement. Parce que Jean-Marc, sur scène, c'est vraiment quelqu'un qu'on a l'impression de connaître, un vieux chum qu'on avait peut-être perdu de vue et qui revient avec ses histoires attachantes et qu'on a ensuite envie d'inviter à la maison plus souvent.

À Charlemagne, en tout cas, dans la salle de spectacle de la rue Saint-Paul qui fait salle comble dès que l'humoriste annonce sa présence sans fanfare ni trompette, son public a répondu présent déjà 200 fois et les soupers entre amis ne sont pas prêts de s'arrêter là.