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20 mars 2024

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

Une carrière florissante pour Jonathan St-Armand

Portrait

Jonathan St-Armand

©Photo gracieuseté - David Lafontant

Dans les dernières années, on a pu voir Jonathan St-Armand dans plusieurs téléséries québécoises, mais aussi au grand écran et au théâtre.

Au cours des dernières années, l’acteur repentignois Jonathan St-Armand s’est frayé un chemin dans le paysage télévisuel québécois; un rêve pour lequel il a travaillé si fort et dont il a encore du mal à réaliser l’ampleur. De 30 vies à Indéfendable, en passant par Toute la vie, Jonathan St-Armand est reconnaissant qu’on lui ait laissé la chance de faire sa marque, et ce, en dépit de son parcours atypique. L’Hebdo Rive Nord a rencontré cet acteur de chez-nous qui carbure de mille et un projets.

Contrairement à la majorité des collègues qu’il croise sur les plateaux, le jeune homme d’origine haïtienne n’a pas fait l’École nationale de théâtre. Pourquoi ? Parce qu’il ne croyait pas en ses chances de faire de son rêve une carrière, tout simplement. Néanmoins, son audace et son ambition naturelles, de même que sa passion pour le jeu lui dictaient de tenter quelque chose, malgré tout. Il travaillerait seulement plus fort, voilà tout.

C’est que même si l’idée lui semblait improbable, il n’y a jamais vraiment eu de plan b pour Jonathan St-Armand. Briller sous les projecteurs; c’est ce qui lui faisait réellement envie. C’est donc naïvement qu’il a écrit à Fabienne Larouche, lui envoyant du même coup une vidéo de présentation. La glace était brisée. Peu de temps après, il faisait de la figuration dans 30 vies, pour ensuite décrocher la saison suivante le rôle de Théo, un élève de la classe turbulente d’Isabelle Cousineau, interprétée par Julie Perreault.

Apprendre à la dure

Tout de suite après, Jonathan St-Armand fait ses premières armes au cinéma, dans La chute de sparte, de l’auteur Biz, puis au théâtre, dans la pièce tirée du livre de Steve Gagnon, Pour qu’il y ait un début à votre langue. « Ça, c’était vraiment « tough ». C’est là que j’ai réalisé que je n’avais aucun bagage [scolaire], parce que je jouais avec des profs de l’École nationale de théâtre. […] C’est l’expérience la plus dure que j’ai vécu. Je me rappelle, parfois j’arrivais chez moi et je pleurais parce que je me sentais pourri comparé aux autres. Ils étaient durs avec moi, ils voulaient me briser comme on appelle dans le langage théâtral… pour m’amener ailleurs ! Ils m’ont brisé; ils l’ont eu. Après, ç’a vraiment été bien », raconte l’acteur.

Parallèlement à cette première expérience de scène, Jonathan St-Armand a dû suivre des formations, notamment en ce qui a trait à la diction et à la projection de voix, afin de pallier le manque de technique. Aucun obstacle cependant n’aurait raison de sa motivation, s’était-il juré. Et bien que la télé lui procure un plus grand confort, il ne renoncerait pas au théâtre qui le « challenge » et lui permet de grandir comme acteur.

Jonathan St-Armand

©Photo gracieuseté

Jonathan St-Armand en compagnie de Roy Dupuis, sur le plateau de Toute la vie.

Viser haut

Depuis les dix dernières années, le jeune homme de 28 ans a donc usé d’audace et d’ambition pour faire sa place parmi les grands de la télévision. « Si tu me dis non, je vais aller voir toutes les options… et je travaille vraiment fort. J’ai un grand sens critique envers moi-même », décrit-il comme les qualités essentielles pour évoluer dans son métier.

Cette éthique de travail fait ses preuves pour Jonathan, car il décroche peu de temps après son plus grand rôle; celui de Mesac dans la télésérie Toute la vie. « J’arrivais d’Haïti, se souvient-il; j’avais passé les frontières illégalement avec ma femme et la première scène que je faisais, je devais enterrer mon bébé. Wow, c’était quelque chose; ça commençait fort ! »

Dans cette production de Fabienne Larouche, il a eu la chance de jouer aux côtés de Roy Dupuis et de collaborer avec le réalisateur Jean-Philippe Duval; une expérience qu’il a particulièrement appréciée. C’est d’ailleurs ce dernier qui lui a offert son plus récent rôle dans Doute raisonnable, et ce, sans auditionner.  

« [Mon rôle dans Toute la vie, c’est le] rôle qui m’a fait réaliser que je peux vraiment commencer à me mettre une place dans l’industrie », avance-t-il. Et de fait, l’acteur a enchaîné plusieurs rôles depuis. En plus de Doute raisonnable où on a pu le voir dans les dernières semaines, St-Armand a joué récemment dans Indéfendable, Plan B et Je voudrais qu’on m’efface. De plus, il s’envolait dans les derniers jours vers la République dominicaine afin de tourner un court métrage de Juan-Sébastien Hernandez Francoeur; son premier projet professionnel à l’étranger.

Jonathan St-Armand

©Photo gracieuseté

L'acteur de Repentigny a récemment été au cœur d'une intrigue dans la quotidienne Indéfendable.

Diversité culturelle

Mais, au-delà de la mission de divertissement qu’il soutient en se prêtant à ses rôles sur scène et à l’écran, Jonathan St-Armand est animé d’un souhait plus grand; paver la voie aux aspirants acteurs de la diversité culturelle. « Défendre les rôles de la communauté [haïtienne], c’est important pour moi. Je veux montrer aux gens qu’on est un peu les mêmes; on a seulement des combats différents. Je pense que j’ai un but dans ce métier et ce n’est pas seulement de jouer pour jouer. Je dois amener l’autre génération. » Il explique notamment qu’il souhaite inspirer les jeunes de toutes les cultures à oser rêver. Si les choses ont bien évolué, Jonathan St-Armand se rappelle ses débuts comme d’une période difficile où peu de personnes à la peau noire trouvaient leur place devant la caméra.

« C’est encore difficile, mais c’est moins pire. Il y a une ouverture qui s’est faite depuis Georges Floyd. J’ai vu un vent de changement avec le mouvement Black Lives Matter. Il y a des quotas à respecter dans les télévisions. Ils veulent la représentation, ils veulent nous entendre et nous écouter », se réjouit-il aujourd’hui.

Se consacrant aussi à l’écriture, Jonathan St-Armand imagine des histoires qu’il espère adapter pour le petit et le grand écran et où il pourra faire rayonner les familles de toutes les origines. « Comme auteur, je me donne des avenues. J’ai plusieurs projets, évoque-t-il, dont une série en développement avec Éric Piccoli et Florence Lafond, qui ont écrit Je voudrais qu’on m’efface. »

Des projets pleins la tête et le cœur rempli de rêve, l’acteur repentignois se souhaite une longue carrière dans les écrans québécois. Il n’écarte pas, toutefois, la possibilité de s’évader vers le Canada anglais ou encore les États-Unis pour pouvoir vivre de sa passion le plus longtemps possible.

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