Coupables de l'avoir assassiné devant chez lui

JUSTICE. Trois jeunes dans la vingtaine ont été reconnus coupables jeudi d'avoir tué un homme de 31 ans devant chez lui, à L'Assomption en juin 2013.

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Le soir du 28 juin 2013, vers 19 h 35, Yvon Lafond, rentrait chez lui sur la Fontaine. À peine descendu de sa voiture, il a été criblé d'une douzaine de balles de 9 mm, dont la majorité l'a transpercé dans le dos. Cinq d'entre elles lui ont été fatales, dont quatre au dos et une à la tête.

Yvon Lafond a rapidement été retrouvé par des voisins étendu de tout son long dans ses escaliers. À ses pieds gisait l'arme du crime, une arme de style mitraillette.

Verdict rapide

Jeudi, après à peine quelques heures de délibération, un jury a trouvé Jetro Dejala, 25 ans, Ketih Henry Acelin, 24 ans, Richerson Paul, 23 ans, coupables de meurtre au premier degré pour avoir commis l'assassinat d'Yvon Lafond.

Les trois coaccusés, qui sont demeurés impassibles depuis le box des accusés, ont automatiquement écopé d'une sentence à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans, au terme de leur procès de plusieurs semaines.

En avril 2016, leur quatrième complice, Gordy Joseph, aujourd'hui 18 ans, mais mineur au moment des faits, a aussi été condamné à l'emprisonnement à perpétuité après avoir été également reconnu coupable de meurtre au premier degré par un jury. Il a été assujetti à une peine pour adulte et il ne pourra être admissible à une libération conditionnelle avant d'avoir purgé dix ans de détention.

Arrêtés à trois kilomètres du crime

Les quatre jeunes hommes, tous de Montréal, avaient été arrêtés moins de cinq minutes après le crime, à bord d'un Chrysler 300 gris loué par l'un d'eux.

Le véhicule avait été intercepté par la police dans la bretelle d'accès de la route 343 menant à l'autoroute 40 en direction de Montréal, à environ trois kilomètres de la résidence d'Yvon Lafond.

Ce même Chrysler 300 gris avait été vu par des témoins non loin du lieu du crime partir rapidement. Une voisine avait aussi témoigné avoir vu un jeune homme en sortir puis s'y être engouffré peu de temps après.

Des balles dans la voiture

Lors de la fouille du véhicule, les policiers avaient découvert deux sacs à dos, dont l'un contenait six balles non utilisées.

L'une d'elles était de même marque et de même calibre que celles des multiples douilles retrouvées devant la résidence d'Yvon Lafond et que celles retrouvées dans l'arme à feu, selon la preuve présentée par la poursuite.

Des vêtements foncés dans un sac en plastique et deux cellulaires avaient aussi été saisis.

Selon des données extraites de ceux-ci, les quatre complices s'étaient mis en route depuis Montréal vers L'Assomption peu après 18h.

D'autres données extraites de ces cellulaires et déposées en preuve ont montré que Gordy Joseph s'était mis à la recherche d'une entreprise de location de voiture dès le 21 juin 2013. Deux jours avant le meurtre, lui et Jetro Dejala ont échangé pour la location de la voiture, qui a été faite au nom de Jetro Dejala.

Photos et conversations

Le jour du meurtre, des conversations cellulaires ont eu lieu entre Jetro Dejala et Keith Henry Asselin et entre le mineur et Jetro Dejala, selon des documents déposés en preuve.

Des photos extraites de ces mêmes cellulaires et aussi déposées en preuve avaient montré Gordy Joseph tenant un objet ressemblant à un chargeur puis aux côtés d'un individu tenant une arme ou une imitation d'arme ressemblant à celle qui a servi à tuer Yvon Lafond. Vingt secondes après ces clichés, une photo de Richerson Paul a été prise, vraisemblablement dans la même pièce, selon ce qu'avait avancé la poursuite lors de ses plaidoiries.

En appel

Dès l'annonce du verdict, les trois avocats des accusés semblaient sous le choc.

L'avocat de Richerson Paul, Me Patrick Davis, a affirmé qu'il ferait appel.

L'avocate de Jetro Dejala, Me Danièle Roy, a quant à elle mentionné qu'il était trop tôt pour se prononcer.

Me Davis, Me Roy et Me Mathieu Rondeau-Poissant, avocat de Keith Henry Acelin, avaient demandé au jury d'acquitter leurs clients parce qu'ils estimaient que la preuve de la poursuite était trop mince pour faire condamner leurs clients.

Gordy Joseph a quant à lui déjà porté son verdict et sa sentence en appel.

De son côté, l'avocat de la poursuite, Me Éric Côté, était visiblement satisfait du verdict rendu par le jury. Il a affirmé que la décision a été prise par un jury « consciencieux qui a pris son rôle au sérieux ».

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