Justice
Retour08 mars 2017
Jacques Taillefer aurait abusé de deux de ses élèves de musique

©Photo TC Media - Archives
JUSTICE. L'ancien professeur de musique Jacques Taillefer aurait fait des attouchements sexuels à deux de ses élèves qui prenaient des cours privés de piano avec lui, dans le sous-sol de sa maison de Charlemagne.
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Jacques Taillefer a déjà été professeur de musique dans une école primaire de Charlemagne. C'est là que Sabrina* l'aurait rencontré, alors qu'elle était en quatrième année.
« C'était mon prof de musique [à l'école] », a-t-elle relaté, mercredi, au procès de son ex-professeur accusé d'avoir commis, sur une période de 40 ans, une multitude de crimes sexuels envers dix victimes, dont neuf étaient mineures au moment des faits reprochés.
Plus présent
Au début des années 1990, Sabrina avait environ 10 ans.
Elle était alors en cinquième année et elle venait de déménager à Charlemagne. Elle aurait alors aperçu une affiche à la maison de Jacques Taillfer mentionnant qu'il proposait des cours privés de piano, auxquels elle se serait inscrite.
« J'ai suivi des cours pendant environ un an. Au début, ça se passait bien, il me complimentait. Après, il est devenu plus présent. C'était d'abord la main sur l'épaule, ensuite elle descendait vers le galbe de mes seins », a-t-elle dit.
Selon elle, Jacques Taillefer lui aurait aussi déjà mis la main sur la cuisse en montant vers ses parties génitales.
« Ça se passait pendant que je jouais du piano », a-t-elle relaté.
Fréquents
Sabrina affirme que ces gestes étaient fréquents.
Après un an, elle dit avoir décidé de ne plus suivre de cours, prétextant qu'elle n'aimait pas ça, mais, selon elle, ce n'était pas la vraie raison.
« Je n'en pouvais plus qu'il me touche », a-t-elle dit.
Selon elle, sa mère aurait dit à Jacques Taillefer qu'elle n'avait plus d'argent pour payer les cours. Il l'aurait relancée en lui offrant de donner des cours gratuitement à Sabrina.
« Je n'ai pas porté plainte à l'époque parce que j'avais peur, j'avais honte. Je ne voulais pas en parler à ma mère ni m'embarquer là-dedans », a-t-elle témoigné.
Embrasée
Au milieu des années 1990, Jacques Taillefer aurait récidivé avec une autre de ses élèves, Sophie*, qui était alors âgée de 20 ans.
Sophie aurait mis un terme à ses cours privés avec Jacques Taillefer quand il l'aurait embrassée de façon « forte et directe » sur la bouche en plus de frotter ses fesses avec sa main.
« C'était assez fort aussi, a-t-elle témoigné. Avant de quitter, il m'a [dit] que j'étais la bienvenue pour suivre des cours à Saint-Jean-de-Matha et j'ai dit non » a-t-elle témoigné.
Camp de vacances
En plus d'avoir enseigné dans une école primaire et d'avoir donné des cours privés, Jacques Taillefer a aussi offert des camps de vacances musicaux à sa résidence secondaire à Saint-Jean-de-Matha dans le milieu des années 1980, selon le témoignage qu'a livré son ex-femme, lundi.
Selon elle, les camps auraient eu lieu pendant deux ou trois étés et duraient quatre semaines par été, à raison de 15 enfants par semaine qui dormaient à la résidence secondaire, sous la surveillance de monitrices.
« Certains des enfants dormaient dans la résidence et d'autres dans un chalet sur le terrain », a-t-elle dit.
À l'écurie
Jacques Taillefer avait été arrêté le 10 juillet 2014 par la police de L'Assomption. Il aurait alors fait sa dixième victime depuis 1974.
Il avait été arrêté pour des actes qui se seraient produits au début de l'été 2014 alors qu'il travaillait dans une écurie à L'Assomption. Il aurait profité de l'occasion pour toucher les parties génitales d'une jeune fille d'âge scolaire, geste pour lequel il a été accusé de contact sexuel.
Cette victime, toujours mineure, devait témoigner mercredi au procès de Jacques Taillefer, mais à huis clos.
Avis médiatique
Après son arrestation, un avis avait été publié dans les médias puisque la police était à la recherche d'autres victimes potentielles.
C'est d'ailleurs à la suite de la parution de cet avis que les victimes alléguées venues témoigner depuis lundi au procès de Jacques Taillfer ont décidé de porter plainte.
« Il faut agir, il faut que personne ne reste avec seul avec lui », a plaidé Sophie devant le juge, mercredi.
*Il s'agit de noms fictifs afin de protéger l'identité réelle des victimes alléguées de Jacques Taillefer.
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