21 mars 2017

Pierre Chartier - pchartier@medialo.ca

Partager sur les réseaux sociaux

©(Photo TC Media – Pierre Chartier)

Un témoignage bien senti par la foule qui s'est déplacée en grand nombre pour l'événement présenté dans le cadre de la tournée «Quel âge ont vos oreilles?»

Il faut savoir que la majorité de la population est peu informée sur les indicateurs de la perte auditive et des conséquences néfastes que cela entraîne sur la qualité de vie de ceux qui en souffrent.

Dans Lanaudière, une très forte majorité de personnes de 65 ans et plus, soit un peu plus de 61 000 individus, vivent dans un ménage privé, que ce soit en couple, seules ou avec d’autres personnes apparentées ou non. Selon les statistiques, ce handicap invisible touche une personne sur trois âgée de 65 ans et plus et une personne sur deux pour les 75 ans et plus.

L’ADSMQ s’est questionnée sur la manière de rejoindre ces personnes. De ce double état de fait, l’idée d’un projet intergénérationnel est née. Ce projet expérimental «Quel âge ont vos oreilles?» a pour but de sensibiliser l'entourage de la personne aînée, particulièrement leurs petits-enfants de 12 ans et plus.

C'est bien connu, un lien indéfectible unit les grands-parents à leurs petits-enfants. Ce dernier devient donc ici un atout fort intéressant pour faire de la prévention et aider l’aîné à surmonter les résistances qui l’empêchent de faire les démarches nécessaires auprès d’un professionnel de la santé concernant la perte auditive.

Selon de récentes études, plus d'un milliard de jeunes dans le monde seraient menacés de perdre leur acuité auditive. L'usage inadéquat de dispositifs audio en serait la cause. La tournée «Quel âge ont vos oreilles?» a aussi comme objectif d’informer les adolescents de niveau secondaire et collégial de Lanaudière sur les causes de la perte auditive.

Marie-Josée Taillefer et sa fille Rosalie ont donc pris la parole devant une foule de 75 personnes. Fort touchante, leur belle histoire de résilience a aussi permis aux personnes présentes de bien comprendre les étapes qu'a franchi cette famille bien connue de tous.

«C'est la première fois que nous avons la chance de partager notre histoire avec des gens, mais avec les nombreuses demandes que nous avons reçues, ce n'est pas la dernière», s'entendent-elles.

Un pas à la fois

Marie-Josée Taillefer et son conjoint, René Simard, ne l'ont pas eu facile, car leurs deux enfants, Olivier et Rosalie, sont nés avec la surdité. Mais à travers les épreuves, les petits gains et aussi les déceptions, ils ont su vivre cette expérience de vie de façon constructive. Pour Rosalie, le tout s'est déroulé selon les règles prévues.

«Oui, nous avons travaillé fort, mais tout ce cheminement s'est fait dans le respect des individus et, surtout, avec beaucoup d'amour de la part de nos parents. Ça n'a pas été facile tous les jours, les changements d'écoles et tout, mais nous avons réussi à faire notre place et je suis vraiment heureuse de ce que j'ai accompli à ce jour.»

Pour Marie-Josée, le choix d'opter pour des implants cochléaires a été marquant pour la vie de la famille. «Ça n'a pas été un choix facile pour René et moi, je dirais même que ç’a été un choix déchirant, mais nous avons décidé d'aller de l'avant et nous ne le regrettons pas du tout», raconte-t-elle.

Pour la présidente de l'ADSMQ, Jocelyne Cordeau, c'est le genre de témoignage qui fait du bien. «C'est merveilleux de voir l'implication des gens qui sont pris avec ce genre de problème et qui, ensemble, s'en sortent très bien. C'est un message inspirant.»

Après la rencontre, les deux conférencières ont répondu à plusieurs questions tout en se livrant au jeu de la prise des photos avec les gens qui s'étaient déplacés spécialement pour l'occasion.