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17 avril 2024

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

Une initiative environnementale inclusive à l’école de la Paix

Projet Compost

Projet Compost école de la Paix

©Photo gracieuseté - CSSDA

Les élèves Ardins Bien-Aimé, Carl-Alexandre Dibula et Yanis Laouche en compagnie de leur éducatrice spécialisée Audrey Forest et de leur enseignante Myriam Tremblay Boisvert.

À l’image du dicton « faire d’une pierre deux coups », à l’école primaire de la Paix, à Repentigny, prend vie un projet doublement admirable. À l’initiative de l’enseignante en adaptation scolaire, Myriam Tremblay Boisvert, cinq élèves présentant un trouble du spectre de l’autisme avec déficience parcourent l’école deux fois par semaine afin de faire la collecte des bacs à compost. Le tout, dans un objectif de conscientisation environnementale, oui, mais surtout d’inclusion et de participation à la vie scolaire.

Nous sommes mardi, l’horloge indique 14 h 15. Dans la classe de Mme Myriam, les élèves commencent à s’activer. C’est jour de compost. Ardins, Carl-Alexandre et Yanis feront la tournée aujourd’hui. Audrey Forest, leur éducatrice spécialisée, les accompagne comme à l’habitude. Elle explique avec fierté que les garçons sont de plus en plus autonomes. Ils maitrisent le trajet et savent bien ce qu’ils doivent faire. Ils ont beaucoup progressé depuis l’automne.

À la porte d’une classe du régulier, une enseignante répond au groupe, tout sourire. Un élève arrive rapidement derrière elle, un bac brun à la main. Il a reconnu les élèves de Mme Myriam et il est fier et heureux de contribuer à leur projet. De local en local, les trois garçons âgés de 11 et 12 ans récupèrent tous les bacs à compost dans leur grand chariot. Ils se dirigent ensuite à l’extérieur où ils vident un à un les petits bacs dans les grands bacs avant de rapporter les contenants à leur propriétaire.

Collecte compost

©Photo Marie-Christine Gaudreau

Yanis participe chaque semaine à la tournée de récupération des bacs à compost dans les classes de l’école.

Un projet gagnant à tous les niveaux

Tout au long de l’exercice, ils s’exécutent avec assurance et bonne humeur; une grande victoire pour des élèves qui, pour certains, n’acceptaient pas même de sortir de leur local de classe habituel au début du projet. « Entrer en interactions avec d’autres était quelque chose de très difficile pour certains élèves. Aujourd’hui, ils ont les habiletés sociales pour se présenter et faire une demande claire. Ils ont une voix qui porte », rapporte Myriam Tremblay Boisvert.

Pour l’enseignante en adaptation scolaire, le projet compost présentait un grand potentiel d’apprentissages pour ses élèves à besoins particuliers. « C’est un projet qui nous permet de venir tirer plusieurs ficelles autour de la pédagogie qu’on exerce », exprime-t-elle.

Dans un premier temps, il permettait de sensibiliser ses élèves aux bonnes habitudes en ce qui a trait au tri des déchets ainsi qu’à l’impact de cette saine gestion sur l’environnement. Puis, il rejoignait le principal objectif du programme CAPS auquel participent les élèves de Mme Myriam. « Le programme CAPS est un programme qui est axé sur la participation sociale. On essaie d’aller chercher des contextes signifiants; donc comment on peut avoir nos élèves engagés dans leur environnement, dans quelque chose de réel, d’utile, qui participe à la vie scolaire.

On s’est dit que le projet compost qui relie un enseignement au niveau des bonnes habitudes de vie, des déplacements et de la socialisation était tout indiqué. »

Compost école de la Paix

©Photo Marie-Christine Gaudreau

Une fois la tournée terminée, ils disposent des déchets compostables dans les bacs prévus à cet effet, à l’extérieur.

« Je suis ébahie par les pas gigantesques que ces enfants ont faits cette année. » - Myriam Tremblay Boisvert, enseignante. 

Un engagement qui rayonne

De plus, Myriam Tremblay Boisvert remarquait que le compostage affichait une faible popularité dans l’école. Les bacs bruns étaient présents dans les classes depuis un moment déjà, mais peu s’en servaient. « Dans l’école, ça ne démarrait pas; personne ne s’engageait, donc on s’est dit que si on le supportait, qu’on créait tout ce qu’il faut, tout le monde allait embarquer. Et ç’a été instantané, le projet a été super bien reçu », soutient l’enseignante.

En effet, depuis que le projet compost a démarré, Mme Myriam constate un plus grand engouement pour le tri des matières résiduelles dans l’école. Les enseignants peuvent notamment se servir du projet pour faire leur enseignement en ce qui a trait aux habitudes écoresponsables, tout en sensibilisant leurs élèves à l’ouverture face aux différences.  

« Le projet les fait rayonner eux aussi, évoque l’enseignante, des étoiles dans les yeux. Ils ont plein de petites réussites et ça fait du bien que ces petites réussites, ils les ressentent et qu’ils voient que ça se propage; que les autres, au régulier, les remercient. Que les élèves sur la cour les saluent et les reconnaissent. »

Elle se réjouit par ailleurs que son projet ait permis de rendre plus accessible la différence au sein de l’école; une plus grande cohabitation s’étant installée entre les deux secteurs. Les questions suscitées par ce côtoiement régulier représentent une tout aussi belle occasion d’enseignements pour ses collègues enseignantes du cheminement régulier.

Myriam Tremblay Boisvert

©Photo gracieuseté - CSSDA

Myriam Tremblay Boisvert saisit toutes les opportunités d’amener ses élèves plus loin et de vivre de belles réussites.

Pas de géant

Aujourd’hui, six mois se sont écoulés depuis le jour où Mme Myriam a parlé pour la première fois du projet compost à ses cinq élèves. Ce jour-là, bien des obstacles, certains pouvant paraître infranchissables, se dressaient devant le petit groupe. Malgré tout, ils sont maintenant tous capables d’y prendre part avec plus d’autonomie dans leurs déplacements, plus de confiance dans leurs relations avec les autres et de nouvelles considérations environnementales qu’ils sont fiers de partager. « C’était un grand pas de démarrer un projet comme celui-là, qui est assez complet pour eux, conçoit finalement Myriam. Ça leur a pris plusieurs mois, mais c’est une grande réalisation, considérant qu’il y a beaucoup d’aspects dans ce projet. Au final, ça leur apporte beaucoup de fierté et ils sont contents de contribuer. »

©Photo Marie-Christine Gaudreau

©Photo Marie-Christine Gaudreau

©Photo Marie-Christine Gaudreau

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