Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Actualités

Retour

01 mars 2018

Et si on laissait les enfants s’amuser librement?

Conférence sur le jeu libre et actif et ses bienfaits

Par Olivia Nguonly - equiperedaction@tc.tc  

©Photo Hebdo Rive Nord - Olivia Nguonly

DÉVELOPPEMENT. L’autonomie, la créativité, la persévérance, l’estime de soi constituent autant d’aptitudes que souhaitent voir développer les parents chez leurs enfants. Offrons-nous vraiment à nos jeunes un environnement propice à leur développement? Comment pourraient-ils parvenir à s’épanouir de la sorte? La clé, selon Bruno Durand, se trouve à travers une pratique simple, mais pourtant en voie de disparition : le jeu libre et actif.

C’est devant 300 parents, enseignants ou éducatrices en service de garde que le kinésiologue a livré sa rafraichissante conférence, le 20 février dernier, à Repentigny, sur le développement des enfants.

©Photo Hebdo Rive Nord - Olivia Nguonly

Bruno Durand s'est adressé aux parents, enseignants et éducateurs le 20 février dernier.

S’il devait occuper seulement la première partie de la soirée, faisant place par la suite à Bianca Longpré, la femme derrière la page Facebook «Mère ordinaire», M. Durand a plutôt été l’invité vedette à la suite de l’annulation inattendue de la célèbre bloggeuse.

Qu’est-ce que le jeu libre et actif?

« Mais, c’est quoi au juste le jeu libre?, s’est en premier lieu questionné le formateur pour mettre ses convives au diapason. Il doit en premier lieu être initié par l’enfant et deuxièmement, il doit également être autorégulé par lui. Le jeune décidera ainsi de sa durée, avec qui il jouera et comment, etc.»

Oubliez donc ici les sports d’équipe et les activités de bricolage où le petit doit reproduire un cœur rouge bien ondulé et d’autres étapes ou modèles. Il n’y a rien de tout ça dans le jeu libre et actif comme l’entend le kinésiologue.

Toujours les écrans

Si son application semble plutôt simple et logique à première vue, questionnez-vous sur les temps libres des enfants d’aujourd’hui et dites-moi que vous n’avez jamais entendu « dans le temps, les jeunes jouaient dehors et marchaient pour aller à l’école ». Est-ce toujours le cas? Non, selon M. Durand. La technologie, donc les écrans, aurait remplacé le jeu actif.

« Des études ont démontré que les enfants consacrent un sixième de temps au jeu libre en comparaison à ceux des années cinquante. Même si d’autres études démontrent que 90% des jeunes préféreraient aller jouer au hockey dans la ruelle avec d’autres enfants, plutôt que de jouer à l’ordinateur. »

L’une des principales conséquences évoquées par le kinésiologue à la suite du déclin du jeu libre est la sédentarité. Sans compter les sphères de développement qui ne seront pas déployés à leur plein potentiel, telles que les habiletés motrices et sociales, l’autonomie, la persévérance, la confiance en eux, et bien plus.

« Les hyperparents »

Pourtant, tous ces aspects qui contribuent à l’épanouissement des petits feraient partie des valeurs des parents actuels, rappelle-t-il. « Pourquoi les enfants se sont désintéressés du jeu actif? », a questionné le conférencier, avant d’identifier l’hypersécurité et l’hyperencadrement comme principaux facteurs.

D’un côté, il y aurait la crainte irrationnelle que quelque chose de grave pourrait arriver à son enfant et de l’autre, la pensée que le plaisir passerait par une activité structurée où le parent devrait intervenir, explique Bruno Durand.

Les médias nourriraient selon lui la tendance actuelle des mères et des pères à surprotéger leur progéniture : fini les marches pour se rendre à l’école, les après-midis au parc et encore plus les journées dans le boisé à incarner un explorateur ou un pirate.

« Il faut remettre en perspective nos craintes. Paradoxalement, notre société est plus sécuritaire que jamais et il y a une chance sur 14 millions qu’un enfant rencontre un adulte mal intentionné », tempère-t-il.

Même les jeux de tiraillage et de chamaillage n’ont plus leur place dans les cours d’école ou les garderies. « C’est pourtant une façon d’apprendre quelles sont nos limites, qu’est-ce que j’aime me faire faire ou pas et ça développe un apprentissage vital, qu’est l’empathie. »

©Photo Hebdo Rive Nord - Olivia Nguonly

M. Durand voit une corrélation entre les problèmes de santé mentale que connaissent les jeunes d’aujourd’hui, comme l’anxiété, et le déclin du jeu libre.

M. Durand voit une corrélation entre les problèmes de santé mentale que connaissent les jeunes d’aujourd’hui, comme l’anxiété, et le déclin du jeu libre. « Ce n’est pas le seul facteur, mais il est très important, puisque ce qui prédispose au stress, c’est la perception que nous n’avons qu’un faible contrôle sur notre vie », conclut-il en appelant tous les intervenants à faire une prise de conscience et à transformer leur milieu.

« La première chose qui amène du plaisir aux enfants dans le jeu, c’est d’être avec leurs amis », rappelle-t-il.

La conférence sous la thématique « Changer les règles » était présentée par 100° Lanaudière, la Commission scolaire des Affluents (CSA), Santé vous en forme, Plateau Lanaudois intersectoriel et le comité de parents de la CSA.

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web Repentigny - Caméléon Média