Mettre des mots sur le mal-être

©Photo Hebdo Rive Nord Nathalie Vigneault

Les soirées Cœur de femmes organisées par Nathalie Bernier depuis un peu plus d'un an, offre l'occasion de venir entendre des parcours de femmes qui ont trouvé le chemin de la guérison à la suite d'une grande épreuve.

Nathalie Bernier a elle-même vécu l'adversité au cours de sa vie et aujourd'hui, elle souhaite offrir aux femmes qui souffrent, parfois sans connaître la cause exacte, cet outil que sont les conférences-discussions.

«Une des choses que plusieurs m'ont dit à propos des soirées Cœur de femmes c'est: "ça nous aide à mettre des mots sur nos blessures"», affirme Mme Bernier.

Selon elle, plusieurs femmes portent un lourd fardeau de leur passé, à cause du «non-pardon», généralement lié à la famille, à leur entourage proche. «Je tiens à ce que les témoignages soient livrés par des femmes qui ont trouvé la paix, afin de donner l'espoir que c'est possible d'atteindre la victoire. Pas que c'est facile, mais que c'est possible», fait valoir Mme Bernier.

La première invitée de Cœur de femmes il y a plus d'un an, fut Monique Lépine, la mère du tueur de Polytechnique. Mme Lépine, mère monoparentale, a aussi perdu sa fille par la suite, puis a sombré dans une grande dépression. Sa reconstruction a notamment passé par le désir d'aider autrui.

C'est aussi ce besoin d'aller vers l'autre qui nourrit Nathalie Bernier, elle qui affirme avoir vu sa mère enfermée dans sa douleur, sans avoir pu l'aider à s'ouvrir. «J'ai grandi dans un univers familial dysfonctionnel et ma mère en a aussi été victime. Quelques années après son décès, le souvenir de la voir accablée par cette «grande fatigue» dans les derniers moments, m'a ouvert les yeux. C'est ainsi qu'est né Coeur de femmes», raconte-t-elle.

En accord avec soi

Le mardi 6 mars pour souligner la Journée de la femme, Mme Bernier reçoit Monique Dion, sœur de l'ancien joueur des Nordiques de Québec, Michel Dion. Elle parlera de sa victoire contre l’épuisement professionnel et la dépression. «Vivant en permanence avec un sentiment d'infériorité, elle n'avait aucune confiance, ni estime de soi. Aujourd'hui, elle fait partie des têtes dirigeantes de l'organisme international Vision mondiale», explique Mme Bernier.

La fondatrice de Cœur de femmes a d'ailleurs un avis bien clair sur la condition des femmes de nos jours, en lien avec cette pression constante. «Je considère que les femmes ont beaucoup à porter: la famille, la carrière et ce, sans jamais avoir à sentir le besoin d'être supportée. C'est encore plus vrai aujourd'hui avec toute cette pression de la performance sur tous les plans», affirme Mme Bernier.

Elle ajoute que trop souvent on attend des autres qu'ils nous donnent une valeur. «L'important n'est pas de devenir première ministre ou avocate, l'important est de connaître sa propre valeur et d'être épanouie dans ce que l'on fait», estime Mme Bernier.

Pour plus d'informations: www.facebook.com/coeurpourlesfemmes

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