« Je suis très heureux d’entendre cela parce qu’il était temps que la décision se prenne, affirme François Delaney de Delaney Technologies. Ça fait 21 ans que je travaille sur des concepts. J’ai 17 plans. Aujourd’hui, j’en ai cinq à leur présenter. »

Le 25 octobre dernier, le Conseil des ministres a mis une réserve de 250 millions de dollars pour autoriser Parc olympique de Montréal (POM), anciennement la Régie des installations olympiques (RIO), pour le changement du toit.

À la suite de plusieurs analyses, les responsables opteront pour une version en toile, souple, légère, chauffée et occasionnellement démontable.

« On va se mettre sur le marché des salons, des expositions et des spectacles, a expliqué le président-directeur général de POM, Michel Labrecque, lors d’une entrevue à Gravel le matin. Le parc is back. Il mérite d’être revisité. »

Selon lui, un nouveau toit permettrait d’accueillir des évènements d’envergure à l’année au lieu des 180 jours actuels. On parlerait donc de 25 évènements par année, soit une dizaine de plus que maintenant : des retombées économiques passant de 70 M$ à au moins 85 M$.

« On veut un toit démontable pour des évènements clés pour lesquels on analysera le rapport retombées/coûts, expliquait M. Labrecque à M. Gravel. On veut une toiture qui va durer 50 ans. On a eu deux essais. On n’a pas les moyens de se tromper une troisième fois. »

Recette Delaney

Ce discours a été bien compris par François Delaney : il soumettra cinq projets, dont deux qui respecteront à la lettre le cahier de charges à venir dans les 18 prochains mois.

« Je propose un toit souple démontable ou rétractable pour seulement 125 M$, assure le concepteur de L’Assomption. Pour ma part, je suis déjà à l’étape de projet. J’ai des soumissions en main de fournisseurs pour la fabrication et les travaux d’installation. J’ai aussi trois importants constructeurs québécois intéressés par le projet. Je suis prêt. Le cahier de charges permettra des avant-projets. Moi, je travaille déjà sur ce qui est prêt. »

La recette de M. Delaney pour présenter un toit fiable pour la moitié de la facture prévue : simplicité, choix de matériaux de qualité à moindre coût et moins grande marge de profits.

Un nouvel essai

C’est la seconde fois que François Delaney dépose un projet pour le stade. La première fois remonte à 2009. À ce moment, la RIO n’avait pas considéré sa soumission, puisqu’il était en retard de cinq ans à leur appel de candidatures.

Dans 18 mois, François Delaney sera prêt et ne passera pas à côté de l’occasion.

« Je me suis bien entouré avec des gens pesants et passionnés qui ont une mission avec ce toit », dit-il.

Il est tellement confiant pour son projet qu’il est en train de créer une maquette de six mètres de haut. En décembre 2018, il l’exposera au public dans le Complexe Desjardins.

« Je prends cela avec détachement, confie le concepteur-inventeur. Si je l’ai, tant mieux. Sinon, tant pis. Pour moi, c’est simplement un projet professionnel. »