Enfant, elle se souvient des feux de la chapelle qui éclairaient son quartier de Pointe-aux-Trembles tous les dimanches d'été. Avant ceux-là, il y a eu ceux du voisin de son grand-père, sur le fleuve, à Lanoraie, qui ont marqué son imaginaire.

« Pour moi, c'est féérique, ça m'amène dans un autre monde, j'oublie mes problèmes et je me sens seule », mentionne celle qui est éducatrice en service de garde à la Commission scolaire des Affluents.

Animée par cette grande passion pour le domaine de la pyrotechnie, Mme Tremblay décide même d'aller suivre un cours comme artificière il y a quelques années et obtient ses cartes de compétence.

« Après avoir fait cinq feux, à la Saint-Jean de Repentigny et dans d'autres événements estivaux, je trouvais ça dangereux et je ne me sentais pas à l'aise. Je me suis rendu compte que j'aimais mieux les regarder », raconte-t-elle.

La plus prestigieuse au monde

Après avoir vu naître les feux d'artifice sur le site de La Ronde en 1985, Marie-France Tremblay décide ainsi de s'inscrire afin de prendre part à la composition du jury à l'occasion de la 33^e édition de la compétition pyrotechnique la plus prestigieuse au monde.

Parmi les 300 candidatures cette année, seuls 19 membres ont été sélectionnés afin d'évaluer la compétition qui se tiendra jusqu'au 5 août.

La synchronisation, la conception, la luminosité des pièces, l'occupation de l'espace et le respect du thème ne sont que quelques-uns des critères que doivent juger Mme Tremblay et ses pairs. Elle précise que son implication en tant que juge est entièrement bénévole.

« J'ai un bon bagage en pyrotechnie, une bonne mémoire et je suis passionnée », répond-elle lorsqu'on lui demande pourquoi sa candidature a été retenue.

Agoraphobie

C'est d'ailleurs l'amour des feux d'artifice qui a contribué à guérir la femme de L'Assomption d'une certaine façon, puisque celle-ci a déjà souffert d'agoraphobie par le passé.

« Je n'étais pas capable de sortir dans la foule et ça m'a aidée énormément. Cette passion a fait en sorte que je suis allée de l'avant. Je ne voulais pas laisser tomber parce que je voulais aller m'amuser », confie l'éducatrice en service de garde.

« La pyrotechnie a été un sauveur », renchérit-elle.

Aussi intéressée par la musique qui accompagne les feux, la dame de L'Assomption ne se laisse toutefois pas distraire par ses préférences musicales et tente de demeurer la plus objective possible au cours de son mandat.

« Il faut vraiment juger dans son ensemble et ne pas se laisser aller avec une musique que l'on aime, par exemple, ou avec nos attentes. Il est important aussi d'apprécier chaque seconde du spectacle et de ne surtout pas juger seulement sur la finale », croit la juge attitrée qui ne quitte jamais le spectacle des yeux.

L'Angleterre (29 juillet) et la Finale (5 août) composeront les dernières soirées illuminées de Marie-France Tremblay qui confie vivre de merveilleux instants de pur bonheur tous les mercredis soirs d'été aux abords du fleuve Saint-Laurent.

Pour infos sur l'International des Feux Loto-Québec: www.laronde.com/fr/larondefr/linternational-des-feux/programmation