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17 février 2016

«On avait des dizaines de vies entre nos mains»

Rétrospective 10 ans plus tard

mega carambolage 2006

©Photo Archives

Comme plusieurs, les paramédics Alain Langois et Sylvie Morin gardent un souvenir indélébile de cette journée infernale sur l'autoroute 40 du 17 février 2006

Les paramédics Sylvie Morin et Alain Langlois ont été les premiers à constater la scène du carambolage monstre survenu le 17 février 2006 au km 116 de l'autoroute 40 à L'Assomption.

mega carambolage 2006

©Photo gracieuseté

Les pompiers et ambulanciers ont travaillé d'arrache-pied pour sauver les automobilistes prisonniers de leur véhicule.

«En nous dirigeant sur les lieux, on savait déjà, à cause des communications radios, qu'un bouchon s'était formé derrière et que la scène ne serait pas accessible. Comme nous avions constaté que plus aucun véhicule ne circulait à cette hauteur, on a pris l'autoroute en sens inverse. Sur place, c'était du jamais vu», déclare Alain Langlois qui cumule pas moins de 42 ans de services ambulanciers.

En effet, sur près de 500 mètres, des dizaines de véhicules étaient compactés en un amoncellement, parfois jusqu'à quatre de haut. «Quand les gens nous ont vu,  certains sont sortis de leur voiture et se dirigeaient vers nous. D'autres étaient au bord de la route, complètement désorientés. Rapidement, on a su qu'il nous fallait un autobus pour les transporter ailleurs et un local pour les accueillir. Je savais que L'Assomption avait un plan de mesures d'urgence. J'ai donc demandé aux pompiers, qui ont rapidement ouvert le centre communautaire», raconte Sylvie Morin.

mega carambolage 2006

©Photo gracieuseté

Pendant ce temps, les pompiers et au moins un autre ambulancier ont ouvert la voie pour les véhicules d'urgence qui arrivent derrière. Étant les premiers appelés sur les lieux, ils ne savaient pas vers quoi ils se dirigeaient. «On a dû courir sur presque deux kilomètres pour demander aux automobilistes de tasser leur véhicule afin de faire passer les camions qui arrivaient derrière, raconte Benoît Dalpé. Les premières secondes tu te demandes: "mais qu'est-ce que c'est ça?"»

«Ça arrive une fois dans une carrière. J'avais un an d'expérience à ce moment-là et c'est le genre d'événement qui t'amène à vivre des choses que tu n'apprends pas à l'école», ajoute Ariel Poitras, paramédic de Joliette en service ce jour-là.

Urgence et triage

Dès le début, les deux paramédics prennent en charge le triage des victimes selon la gravité de leur état, organisent leur transport ambulancier et donnent les indications aux pompiers qui vont réaliser les désincarcérations.

«Nous avons divisé en deux cohortes le transport des victimes. Ceux qui étaient dans le second carambolage (il y avait en réalité deux gros points d'impacts), étaient transportés vers Joliette, en sens inverse sur la 40. Ceux qui étaient dans le carambolage devant, étaient transporté vers Pierre-Le Gardeur, qui a reçu la majorité des patients», explique M. Lalonde.

Une dizaine d'ambulanciers ont transporté des victimes durant de nombreuses heures. «J'ai une pensée pour nos collègues de travail qui ont fait 4 ou 5 aller-retour dans des conditions routières très difficiles», indique Alain Langlois. On parle de personnes qui ont été hospitalisés pour des fractures sévères aux jambes, au bassin, parfois des traumatismes crâniens.

En tout, les deux paramédics ont été sur place pendant près de sept heures au froid et au vent à coordonner le sauvetage des automobilistes. « On mettait des rubans sur les véhicules qui avaient été vérifiés et à la fin on les a tous revérifié», se souvient Mme Morin, qui a aussi accompagné des gens en autobus jusqu'au centre communautaire.  Au bilan, on a dénombré 76 véhicules et 110 personnes impliqués, 33 blessés et 2 décès.

Soulignons aussi que les policiers et les employés de Transports Québec ont dû effectuer l'évacuation, en sens inverse, des nombreuses voitures qui étaient prises dans la circulation.

Un travail d'équipe exemplaire

Tous les corps de services d'urgence ont travaillé rondement, soutiennent les paramédics. Au Centre hospitalier de Pierre-Le Gardeur, le Code orange a été déclenché et Valérie Boucher de L'Assomption, alors nouvellement préposée au bénéficiaires, en a été témoin privilégiée.

«Il y avait une vaste mobilisation du personnel pour prêter mains forte à l'urgence. J'étais en charge de diriger les patients et les accompagner aux soins. Les patients étaient en état de choc, plusieurs ont souffert d'hypothermie et d'autres étaient envoyés aux rayons X pour examiner les fractures», raconte celle qui est devenu infirmière et qui enseigne maintenant les soins infirmiers.

«Le souvenir que j'en garde est que ce fut un formidable travail d'équipe, empreint d'entraide et de professionnalisme», conclut Mme Boucher.

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