« L'univers de NATAQ, c'est l'histoire d'une grande saga qui a eu lieu il y a 20 000 ans avec nos premiers migrants qui sont partis de la Sibérie vers l'Alaska par le détroit de Béring », amorce l'artiste.

La suite? Une femme enceinte inuite en survivance parle à son homme et le supplie de quitter la savane pour aller accoucher son enfant sur des terres plus clémentes, en tentant la grande traversée.

Cette histoire a été chantée et exécutée au piano par Richard Desjardins lui-même à M. Paquin il y a 25 ans, et elle n'a pas quitté depuis l'homme qui exerce avant tout le métier d'illustrateur.

« Je me suis dit que je devais la mettre en images», relate celui qui a tenu parole et qui est allé de l'avant en soulignant le quart de siècle de la chanson mythique du grand auteur-compositeur-interprète québécois.

Un projet ambitieux

Yves Paquin a ainsi consacré les dix dernières années à penser à NATAQ et son imaginaire visuel. « J'ai commencé par quatre tableaux et quand je les ai montrés à Richard, il m'a dit qu'il aimait ça et que les Inuits aimeraient ça.»

Avec un grand souci du respect de l'art dont il s'est inspiré, Yves Paquin a fait des recherches et est demeuré fidèle à la simplicité et la naïveté des dessins innus. « Je ne voulais pas dénaturer leur monde.»

Celui qui se définit comme un conteur d'images et un passeur croit d'ailleurs que nous aurions intérêt à écouter la sagesse de nos ancêtres. « J'ai l'impression que nous n'avons pas de mémoire. On pense que l'on possède tout, mais il nous manque quelque chose pour se ''grounder'' et sortir de notre individualisme. Il y a tellement à connaître », partage l'artiste.

Au final, la série de huit gravures qui raconte l'arrivée des premiers humains en terre d'Amérique et qui sont aujourd'hui réunies dans un coffret ont été réalisées à l'aide d'un processus de sérigraphie.

«Plus de gens peuvent ainsi en bénéficier et ils sont offerts en tirage de 100 exemplaires limités avec un papier fait à la main et l'écriture scripte de Richard Desjardins et sa signature», détaille Yves Paquin.

À l'occasion de l'exposition, les visiteurs pourront découvrir la réalité autochtone vue par des jeunes inuits de Kuujjuaq à travers des courts-métrages qu’ils ont eux-mêmes réalisés. Le Centre d’art Diane Dufresne propose aussi de découvrir l’exposition à travers des visites commentées et dirigées par un guide spécialisé les samedis 21 janvier, 11 février et 18 février à 11 h et 14 h. Pour informations: www.ville.repentigny.qc.ca/cadd