Carrières dans votre région Avis de décèsÉdition Électronique Rabaischocs.com

Recherche

Recherche par terme

Journaliste

Date de parution

_

Catégories

Société

Retour

31 mars 2017

Enfants doués, maman débordée

©Despositphotos

DOUANCE. Xavier* et Zackary ont un an de différence. Bébés, les deux frères apprenaient vite, résume leur mère. Le langage, la marche, la compréhension des choses, les jeux, « ils étaient toujours à l'avance sur les autres ». Les garçons ont reçu un diagnostic de douance et aujourd'hui âgés de neuf et huit ans, leur maman a choisi de les retirer de l'école.

Il y a aussi la petite Mathilde, 5 ans, la benjamine de la famille, qui présente aussi les mêmes caractéristiques surprenantes que ses frères. Jacynthe, la maman, est ainsi à la tête d'un petit trio de génies, qui malgré ses facultés extraordinaires, présente aussi son lot de tracas.

Publicité

Défiler pour continuer

À 2 ans, leur langage était assez développé; ils employaient des expressions comme, ''c'est extraordinaire'', et à 3 ans, ils pouvaient faire des casse-têtes de 100 morceaux -Jacynthe, maman de trois enfants

« À 2 ans, leur langage était assez développé; ils employaient des expressions comme, ''c'est extraordinaire'', et à 3 ans, ils pouvaient faire des casse-têtes de 100 morceaux », illustre celle qui est enseignante de profession.

N'ayant pas fréquenté de service de garde avant de faire leur entrée à la maternelle, Jacynthe se souvient que tout se passait bien à la maison pour ses garçons. Elle était consciente du haut potentiel intellectuel de ceux-ci, mais n'avait pas poussé les investigations plus loin.

L'entrée à l'école a ensuite bouleversé le quotidien de la famille lanaudoise.

« L'école a beaucoup changé mes enfants. Les frustrations et l'agressivité ont commencé à apparaître à partir de là », relate la maman.

« Je me sens débordée. C'est très demandant et exigeant », ajoute-t-elle.

La douance et les autres diagnostics

En deuxième année, Xavier commence à développer des troubles de comportement à la maison. « À l'extérieur, il se comportait de manière parfaite, mais rendu à la maison, il explosait, comme s'il avait un trop plein. C'est l'effet de l'anxiété qu'il retenait. Il s'ennuyait aussi à l'école. »

À partir de ce moment, Jacynthe commence à s'informer sur le sujet des enfants à haut potentiel intellectuel. « C'est comme si je lisais la vie de mon fils », confie celle qui ne connaissait pas les enjeux liés à la douance et même en tant qu'enseignante, elle avoue ne pas avoir été formée en ce sens.

Un premier diagnostic est ainsi posé pour Xavier: douance avec fragilité attentionnelle. Plus tard, d'autres diagnostics s'ajouteront: trouble exécutif et dyslexie.

« L'impulsivité et l'agressivité étaient devenues intenses. Nous étions rendus à la médication, mais à cause de la douance, la médication aurait l'effet d'une bombe dans son cerveau », évoque Jacynthe en ajoutant que l'école était devenue une grande source de frustrations pour son cadet.

Pour Zackary, c'est une hypersensibilité extrême que sa mère remarque en premier. « Il ne peut pas tolérer les coutures des vêtements sur sa peau. Il a de fortes réactions aux changements de température et le moindre petit bobo devient la fin du monde. Il a aussi une hypersensibilité émotionnelle », énumère-t-elle.

Dans son cas, en plus de la douance, on lui diagnostique une dyspraxie. « L'un cachait l'autre », résume la maman.

De mini adultes

Mais les enfants à haut potentiel intellectuel n'amènent pas que des difficultés, tient à préciser Jacynthe. « Ils sont capables de plein de choses. Ce sont comme de mini adultes avec qui on peut entretenir une grande complicité et une belle dynamique », avance-t-elle en mentionnant que pour sa part, les garçons sont souvent impliqués dans les prises de décision.

À présent, afin de soutenir la motivation scolaire de ses enfants, qui était rendue à plat, et favoriser leur épanouissement, la mère de famille a donc récemment pris la décision de leur « faire l'école à la maison ».

« Je ne connais pas l'avenir, mais pour l'instant, c'est positif. Nous sommes passés de 30 crises par jour à 0. Aujourd'hui, je veux les raccrocher à leurs intérêts », partage-t-elle.

La maman de Xavier, Zackary et Mathilde croit que ses enfants pourraient bien retourner sur les bancs d'une école éventuellement… mais probablement plus de niveau secondaire, où plus de programmes particuliers sont disponibles.

*Tous les noms dans le texte ont été changés pour des noms fictifs afin de préserver l'anonymat des enfants.

La CSA évalue les besoins

À la Commission scolaire des Affluents (CSA), lorsqu'il est question de douance, « on y va cas par cas », affirme Éric Ladouceur, coordonnateur aux communications. Il est possible pour un enfant qui présente un haut potentiel intellectuel de procéder à une accélération scolaire, ce qui signifie de lui faire sauter une année. «Une analyse est faite au préalable pour s'assurer que l'élève pourra s'intégrer aux plus vieux», explique M. Ladouceur. Une conseillère pédagogique est aussi en place pour travailler de pair avec l'enseignant afin de stimuler les apprentissages des élèves doués. Mais pour le moment, il n'y a pas de classes spéciales pour ces enfants à la CSA, mais celle-ci affirme étudier le dossier et en être à évaluer les besoins.

Commentaires

Inscrivez votre commentaire

Politique d'utilisation Politique de confidentialité

Agence Web Repentigny - Caméléon Média