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25 février 2018

Coupable d'avoir tué d'un coup de tête celui qui l'accusait d'avoir volé son pichet de bière

©Photo- Hebdo Rive Nord - Archives

JUSTICE. Le jeune homme de 25 ans ayant asséné un coup de tête fatal à celui qui l'accusait d'avoir volé son pichet de bière sur la terrasse du Skratch de Repentigny en juillet 2015 a été déclaré coupable d'homicide involontaire, vendredi.

Même si Dany Doiron, 25 ans, a, lors de son procès, admis avoir frappé Jason Santos, 23 ans, avec sa tête, il alléguait toutefois avoir agi par réflexe et invoquait la légitime défense parce qu'il aurait craint de se faire agripper ou frapper par Jason Santons.

Or, le juge Serge Cimon ne l'a pas cru. Il a plutôt qualifié son témoignage d'« invraisemblable », de « contradictoire » et d'« imprécis ».

Pas une menace sérieuse

Le juge n'a pas non plus cru que Jason Santos représentait une menace sérieuse pour lui, même si son appréhension était raisonnable quant à la menace de Jason Santos d'utiliser la force contre lui.

Le soir de l'évènement, le 30 juillet 2015, lui était à jeun, alors que Jason Santos était en état d'ébriété avancé, a expliqué le magistrat. Lors de l'autopsie, son taux d'alcool dans le sang correspondait à un peu plus de deux fois la limite permise pour conduire.

Par ailleurs, selon le juge, rien dans la preuve n'a montré que l'emploi de la force était imminent de la part de Jason Santos, même s'il parlait fort et était insultant.

« De simples paroles non accompagnées d'un geste manifeste ne constituent pas des voies de fait, une attaque ou une agression donnant ouverture à la légitime défense », a souligné le juge.

Insultes

Peu après 2 h, le 30 juillet, Jason Santos, a accusé Dany Doiron, assis près de leurs places, de lui avoir volé son pichet de bière et a commencé à l'insulter, notamment en le traitant de « fif ». Une insulte décisive qui a fait lever Dany Doiron de son siège.

Il était alors « exaspéré » et voulait que ça cesse, selon le juge.

Il a ainsi marché vers Jason Santos qui lui barrait le chemin. Il s'est avancé nez à nez de Jason Santos, et l'a sommé de s'écarter immédiatement.

Selon le juge, il a alors décidé volontairement de défier Jason Santos en s'approchant à une très courte distance de lui.

« Ce faisant, il pose un geste à la fois agressant et hostile », a-t-il souligné.

« Pas un pissou »

Pour expliquer sa réaction, Dany  Doiron avait mentionné lors de son témoignage qu'il était « un homme capable de régler ses choses » et qu'il ne voulait pas « passer pour un pissou » et qu'il n'avait pas « à reculer devant les gens ».

C'est alors qu'il aurait perçu un mouvement de la part de Jason Santos et qu'il lui a asséné un coup de tête qui entraînera sa chute mortelle. Le décès de Jason Santos a été constaté à 3 h 36 à l'hôpital. Il est décédé d'un trauma craniocérébral contondant dû à une fracture derrière la tête causée par l'impact sur le sol de ciment de la terrasse.

Autres solutions

Plutôt que d'affronter Jason Santos, Dany Doiron bénéficiait de divers autres moyens pour mettre fin à ce conflit, a souligné le juge.

« Plusieurs minutes s'écoulent entre l'arrivée de Jason Santos et le moment où l'accusé décide de s'avancer nez à nez avec lui. Ce temps de réflexion offrait de nombreuses options à l'accusé pour éviter l'usage de la force physique », a-t-il dit.

Ainsi, Dany Doiron aurait pu ne rien faire et rester assis, aller chercher de l'aide auprès des portiers de l'établissement, appeler les autorités policières ou même seulement repousser Jason Santos plutôt que de lui asséner un coup de tête.

Après l'altercation, Dany Doiron a pris la fuite vers chez lui où il a été arrêté le lendemain matin.

Il doit revenir devant le tribunal en mai, moment où devraient avoir lieu les représentations sur la peine qui lui sera imposée. Il est passible de la prison à vie.

Déjà condamné

Ce n'est pas la première fois que Dany Doiron doit faire face à la justice.

En juillet 2016, il a été condamné à une probation de 12 mois après avoir été reconnu coupable de voies de fait et de menaces de mort contre un homme de Mascouche en mai 2014. Il a aussi été reconnu coupable de méfaits.

En plus de sa probation, il a dû verser une amende de 1000 $ et un dédommagement de 500 $ à sa victime.

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