19 juin 2018

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©Photo Renée-Claude Doucet - Hebdo Rive Nord

Mehdi Ached, président, et Karima Chebrek, membre de la nouvelle Association kabyle de Repentigny, présente l’habit traditionnel des femmes kabyles.

« Cela fait 16 ans que je suis au Québec et je constate que nos communautés vivent en parallèle à l’extérieur de la vie active dont le travail, l’école, etc », indique le président Mehdi Ached. 

« Nos jeunes grandissent ensemble, que ce soit dans les équipes de sport, à l’école en passant par les CPE, ça se fait naturellement. Du côté des adultes, on vit en parallèle, on ne se croise pas », se désole M. Ached. 

Il laisse savoir qu’à cause de leur nom ou de leur teint, ils sont amalgamés avec les communautés arabes musulmanes par exemple, ce qu’ils ne sont pas. « Nous souhaitons donc vivre en harmonie au Québec et atténuer les préjugés et la méfiance, causée par le manque d’information sur notre culture », insiste-t-il. 

D’ailleurs, historiquement, les Kabyles, les peuples autochtones d’Algérie qui habite aujourd’hui la région de Kabylie notamment, auraient essuyé plusieurs invasions de diverses civilisations : les Byzantins, Turques, Espagnols, Arabes, Français… « Malgré toutes les tentatives d’assimilation, on a résisté», raconte M. Ached. 

Climat politique difficile 

Le manque d’ouverture des élites de la société algérienne force beaucoup de Kabyles à émigrer, explique M. Ached. « Même là-bas, on se bat pour la reconnaissance de notre culture et de notre identité que l’on a tenté d’effacer, à travers l’éducation entre autres », raconte M. Ached. 

Le Printemps noir de Kabylie en 2001, une série d’émeutes qui avait suivi la mort d’un jeune lycéen de 18 ans par arme automatique de policiers, a convaincu M. Ached de quitter son pays natal, ce qu’il a pu faire en 2002. 

Tisser des liens 

Les fondateurs de l’Association kabyle de Repentigny croient fermement que c’est à travers leur mission qu’ils parviendront à promouvoir leur culture et aider à l’intégration des nouveaux arrivants. « Nous souhaitons contribuer à l’épanouissement de la Ville de Repentigny et à sa diversité culturelle tout en nous faisant mieux connaître », indique M. Ached. 

C’est ainsi qu’ils souhaitent s’impliquer dans la vie socioculturelle de Repentigny, collaborer avec les autres organismes communautaires et fournir de l’entraide. « Ça commence par inviter son propre voisin à manger du couscous et je suis convaincu que ça va faire boule de neige », soutient le président. 

Les Kabyles seraient environ une centaine de familles à Repentigny et se chiffre augmente d’année en année, car ils sont attirés par la banlieue plus abordable qu’à Montréal. Il existe différentes associations kabyle au Québec, dont à Montréal. Celle de Repentigny est en lien avec celles-ci.