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24 juillet 2018

Le Boisé des Terres noires, terrain de jeu des scientifiques

BIOLOGIE. En plus d’être un espace naturel désormais conservé à perpétuité, le Boisé des Terres noires situé à L’Assomption, d’une superficie de 37,4 hectares, contribue à l’avancement de la science notamment avec le projet de recherche collaboratif mondial « IDENT ».

Lorsque la Fiducie de conservation des écosystèmes de Lanaudière (FCEL) est devenue responsable de ces terres à la fin septembre 2017, l’équipe de biologistes attitrée aux travaux de réaménagement a eu toute une surprise : pas moins de 14 tonnes de déchets, dont 275 pneus, ont dû être retirées de ce milieu naturel. « C’est comme lorsqu’on achète une nouvelle maison, il faut faire le ménage! », lance Michel Leboeuf, directeur général de la FCEL en contournant les petits arbres récemment plantés avec soin.

Cet espace naturel est un des rares milieux humides d’importance encore existants dans la couronne métropolitaine. C’est la Régie de transport métropolitain (RTM, anciennement l’AMT), qui en a fait l’acquisition pour compenser d’autres milieux humides affectés lors de la construction du train de l’Est. Puis, la RTM l’a légué à la Fiducie de conservation.

Dans les années ’80, l’extraction de la terre noire a mis à nue une grande partie de cette aire aujourd’hui protégée. Résultat : le roseau commun (phragmite), une plante envahissante tenace, en a fait son domicile de choix et a proliféré sur plusieurs hectares déboisés.

Boisé des terres noires L'Assomption

©Photo gracieuseté

Des travaux d’excavation avaient lieu en mars pour créer l’étang.

 Phragmite

©Photo gracieuseté

Le roseau commun, ou phragmite, est une plante envahissante qui peut atteindre facilement 6 à 7 pieds de hauteur.

Travaux d’envergure

Le contrôle de cette plante indésirable a nécessité plusieurs mois d’intervention massive dans une phase 1, qui a débuté en février dernier : fauchage massif du phragmite, création d’un immense étang pour décourager la plante indésirable de repousser, et plantation de pas moins de 4800 arbres, protégés par des bâches et des clôtures individuelles. Il faudra aussi venir faucher régulièrement le phragmite. « Sans ces précautions, celui-ci aura le dessus rapidement sur les jeunes arbres et les cerfs vont se régaler des pousses », explique M. Leboeuf, directeur général de la FCEL.

Déjà, les résultats sont là : la création de huit étangs plus petits a attiré sept espèces d’amphibiens, ce qui est de très bon augure, selon le biologiste.

Qu’est-ce que le phragmite?

Le roseau commun, ou phragmite, est une plante envahissante qui peut atteindre facilement  6 à 7 pieds de hauteur. On la voit très souvent proliférer en bordure des autoroutes. La plante possède un système racinaire coriace, formé de grosses tiges souterraines pouvant mesurer plusieurs mètres.

Recherche mondiale

La FCEL accueille aussi un projet de recherche collaboratif mondial, dirigé par Alain Paquette et Daniel Kneeshaw, chercheurs au Département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Ces derniers collaborent avec d’autres scientifiques de tous les continents afin de mieux comprendre comment la perte de biodiversité affecte le fonctionnement des forêts.

Les chercheurs et leurs étudiants ont installé au Boisé des Terres noires un enclos dans lequel on trouve trois espèces d’arbres à des distances variables prédéfinies. La croissance des arbres sera mesurée et le sol analysé au fil du temps.

On pourrait croire qu’un arbre isolé pousse mieux, car moins en compétition, mais ce n’est pas nécessairement le cas. « Un arbre seul est plus exposé aux éléments, à la compétition des herbacées et aux écarts de température. Alors il y a des bénéfices à être associé avec d’autres. Toutefois, au-delà d’une certaine limite, peut-être que ça devient de la compétition », explique M. Paquette.

Les données recueillies dans ces recherches pourraient éventuellement guider les aménagements forestiers en ville par exemple, ou encore les cultures forestières.

Est-ce que ce qui est mesuré ici est aussi vrai sous d’autres climats? C’est la raison du réseau de recherche collaboratif auquel participent des chercheurs en Italie, en Allemagne, en Australie, en Chine, au Brésil… Plus d’un million d’arbres plantés sur la planète, dont à L’Assomption!

La FCEL en bref

La Fiducie de conservation des écosystèmes de Lanaudière a pour mission d’acquérir, de protéger à perpétuité et de mettre en valeur des espaces naturels à valeur écologique exceptionnelle qui lui sont confiés dans la région. En tout, déjà huit milieux naturels, dont plusieurs milieux humides, font partie du patrimoine de la FCEL : Vallée de la rivière Noire à Sainte-Émélie-de-l’Énergie, le Bois de Mascouche, deux tourbières de Saint-Calixte et d’autres.

Les inventaires biologiques qui y sont faits par l’équipe de la FCEL donnent de bonnes indications sur la biodiversité de la région de Lanaudière. (www.fcelanaudiere.ca)

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