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Retour03 juillet 2018
Une odyssée scientifique sous-marine à Repentigny
©Photo gracieuseté - Hebdo Rive Nord
Nathalie Lasselin, plongeuse, cinéaste et conférencière
La plongeuse et cinéaste Nathalie Lasselin a entamé une grande aventure : celle de faire découvrir les dessous du fleuve Saint-Laurent sur pas moins de 350 km, de l’Ontario à Trois-Rivières, en passant par Repentigny.
Nathalie Lasselin avait fait une première plongée dans le fleuve Saint-Laurent à partir du pont Jacques-Cartier jusqu’à l’île à l’Aigle en 2017, une immersion de plus de six heures. Cette excursion l’avait marquée au point de pousser l’expérience plus loin.
« À la suite de cette plongée, j’ai décidé de m’engager pleinement envers le fleuve Saint-Laurent, que nous côtoyons de près, mais que nous ne connaissons pas. En septembre, je réaliserai une plus longue plongée, soit de 70 km, toujours en milieu urbain », explique la plongeuse qui a été intronisée au Women Diver Hall of Fame en mars dernier.
©Photo gracieuseté - Hebdo Rive Nord
Cette odyssée aquatique fera l’objet d’un film documentaire, ainsi que de conférences et expositions photos notamment.
« j’ai décidé de m’engager pleinement envers le fleuve Saint-Laurent, que nous côtoyons de près, mais que nous ne connaissons pas » -Nathalie Lasselin, plongeuse, cinéaste et conférencière
Mais avant cela, pendant juin et juillet, elle s’est associée à une équipe de six chercheurs de l’Université de Montréal pour aller échantillonner, à une quarantaine d’endroits tout le long du fleuve, l’eau et le fond marin.
Cette odyssée scientifique intitulée Urban Water Odyssey sera de passage à Repentigny le 9 juillet. Elle vise notamment à en apprendre plus sur l’état des lieux en profondeur. « On connaît le fleuve en surface, mais il y a peu de documentation sur l’eau et les sédiments dans le fond marin. Y’a-t-il des différences selon que nous sommes en zone agricole ou urbaine? C’est le genre de question que l’on se pose », explique Mme Lasselin.
Périple extrême
Le fleuve Saint-Laurent n’est pas un cours d’eau ordinaire pour la plongée, confirme celle qui est habituée aux conditions extrêmes. « L’eau du fleuve est assez froide. Il faut aussi que je reste très concentrée, car il y a certains courants qui peuvent me transporter sur des rochers ou des objets. Ajouter à cela une visibilité qui varie entre 3 à 4 pieds », explique la plongeuse qui se spécialise en plongée dans des grottes submergées.
Cette odyssée aquatique fera l’objet d’un film documentaire, ainsi que de conférences et expositions photos notamment.
En plus des données scientifiques sur le fleuve lui-même, Mme Lasselin compte aussi documenter les effets de la fatigue lors d’un effort en continue en « milieu hostile ».
Corvée de nettoyage
En parallèle, Nathalie Lasselin a organisé des corvées de nettoyage avec quelques volontaires plongeurs ou pas, dans le secteur de Montréal, afin de sensibiliser la population.
Déjà, près de 1500 livres de déchets ont été sortis de l’eau jusqu’à maintenant aux abords du fleuve avec cette initiative de nettoyage sous-marin : des vélos, des bancs de parc et même des cônes oranges… Lors de sa plongée en 2017, Nathalie Lasselin avait aussi aperçu des épaves de vieux voiliers et des débris industriels.
Ainsi, le beau et le moins beau seront montrés dans le documentaire de Nathalie Lasselin. « L’idée est aussi de montrer aux gens ce qu’ils ne peuvent voir autrement », souligne la plongeuse.
Une campagne de sociofinancement est en cours pour ce projet, qui a déjà dépassé son objectif initial : https://makeachamp.com/fr/urbanwaterodyssey/30666
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