Défi relevé pour «Laurel et Hardy»

À quelques jours de la première, André Robitaille (Laurel), qualifiait de «costaud» le spectacle proposé à L’Assomption cet été. Mais il faut croire que le public était prêt puisque c’est une foule conquise qui a quitté la salle lors de la soirée de première.

L’œuvre entièrement québécoise, écrite par Patrice Dubois et Luc Michaud et signée par Monarque Productions (André Robitaille et Mario Provencher), a été soigneusement pensée pour la scène. L’équipe nous présente ici les fruits de plusieurs années de labeur.

«Vous assistez à l’accomplissement d’un rêve : faire renaitre sur scène le premier et plus grand duo comique de l’histoire», souligne Robitaille et Provencher. Le public a donc la chance de retrouver les interprètes de Laurel et Hardy, soit Stan et Oliver, sur les plateaux de tournage, mais aussi dans leur vie personnelle.

La pièce se déroule sur trois décennies, des années 30 à 50. Les costumes et les accessoires ont été choisis avec le souci du détail, invitant les spectateurs à revivre cette époque où le cinéma était encore muet.  

Quant au décor, celui-ci bouge au gré des scènes. Il est d’ailleurs impressionnant de voir les comédiens déplacer eux-mêmes les pièces, disposées sur roulettes. Ces changements sont orchestrés avec précision, donnant même place à des chorégraphies colorées.

Du rire aux larmes

Nul besoin d’avoir connu les deux comiques pour apprécier la pièce. Le scénario dépeint très bien les protagonistes, et ce, dès la première scène, qui nous rappelle la fameuse ritournelle : «C’est moi Laurel, c’est toi Hardy, c’est toi le gros et moi le petit…»  

Chaque segment de l’œuvre est mis en place par une narration, assumée par Stéphane Archambault, qui campe un journaliste. D’une scène à l’autre, on sourit, et on pleure, parfois. L’histoire rehaussée par le jeu des comédiens transporte le public sur une gamme d’émotions. On peut penser à ce matin de tournage où Stan avait choisi de se présenter au studio au moment où il venait tout juste de perdre son nouveau-né. Ou encore de cette dernière discussion entre Stan et Oliver, alors que ce dernier était hospitalisé à la suite d’une crise cardiaque. Cette rencontre aura d’ailleurs été la dernière des deux fidèles amis. Car au-delà du travail, des parties de golf, des verres de scotch et des aventures, les deux hommes n’ont jamais remis en question le lien qui les unissait, leur profonde et sincère amitié.

Soulignons que la pièce met en vedette neuf comédiens sur scène; André Robitaille et Louis Champagne, qui incarnent Laurel et Hardy, Martin Héroux, Alexandre Bergeron, Myriam Leblanc, Stéphane Archambault, Brigitte Lafleur, Marie-Ève Soulard La Ferrière et Bernard Fortin. Carl Béchard et Normand Chouinard assurent la mise en scène.