« Dans le cadre des élections provinciales, exigeons que les partis politiques prennent des engagements qui feront une différence pour le personnel enseignant et les élèves», appuient les enseignants.

Leurs demandes se déclinent ainsi en trois cibles. D’abord, ils souhaitent assurer une composition de classes équilibrée et des services suffisants. « Nous demandons aux politiciens ce qu’ils ont l’intention de faire pour ramener une classe régulière, parce que présentement, cette classe-là n’est pas équilibrée, témoigne Karine Nantel, vice-présidente du syndicat de l’enseignement de la région des Moulins (SERM). La composition de la classe c’est ce qui s’est le plus détérioré à travers le temps; disparition des classes spécialisées, perte d’expertise au niveau des professionnels, pénurie du personnel de soutien et même des enseignants…»

D’ailleurs, le manque d’enseignants se fait criant dans la province et le secteur des Affluents ne s’en sauve pas. «Il est difficile d’attirer des nouveaux candidats puisque les conditions de travail ne sont pas alléchantes», partage Mme Nantel.

Charge de travail et salaire

Les enseignants demandent également de reconnaître l’autonomie professionnelle et offrir une charge de travail respectueuse de personnel enseignant. « On a beaucoup pelleté dans la cour des profs au cours des dernières années… mais nous ne sommes toujours pas reconnus pour le travail que l’on fait », de dire Mme Nantel.

Enfin, ils souhaitent qu’on leur accorde une rémunération à la hauteur du travail accompli. « On a misé sur nos médecins, sur notre économie… mais jamais sur l’éducation », estime Mme Nantel.

«Le salaire d’un enseignant qui débute dans la profession se compare à celui d’un employé de la SAQ… l’enseignant possède pourtant un baccalauréat de quatre ans», ajoute pour sa part, Jean-Louis Bray, président du SERM.  Le gouvernement en place a fait de la santé sa priorité et c’est correct. Mais nous nous disons qu’un jour, il faudra que l’éducation soit une priorité au Québec », termine-t-il.

Soulignons que dans le cadre de leur action de visibilité, les enseignants et leurs syndicats ont profité de leur plus récente séance du conseil des délégués pour convier des candidats de chacun des partis politiques dans leurs locaux, à Mascouche. Mathieu Traversy, député péquiste sortant dans Terrebonne, Lucie Lecours, de la Coalition Avenir Québec dans Les Plaines de même que deux candidats dans Repentigny, Olivier Huard de Québec Solidaire et Émilie Therrien, du Parti Libéral étaient présents. 

Les enseignants ont ainsi pu leur présenter les trois points revendiqués, tout en échangeant sur différents sujets reliés à l’enseignement. Plusieurs employés étaient présents sur place pour poser des questions. La vice-présidente à la Fédération des syndicats de l’enseignement (FSE), Brigitte Bilodeau, s’était également déplacée pour prendre part à l’échange.