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18 juillet 2019

Sarah Élisabeth Aubry - seaubry@lexismedia.ca

Partir à la découverte du théâtre près de chez nous

Cet été

Fous de théâtre

©Photo gracieuseté – Maxime Lapostolle - Hebdo Rive Nord

Plusieurs artistes, comédiens, créateurs étaient présents lors du dévoilement de la programmation officielle à l’Ange Cornu à L’Assomption.

THÉÂTRE. Fous de Théâtre est de retour pour une troisième édition du 14 au 17 août et cette fois-ci, à L’Assomption. C’est l’occasion de plonger et de se tourner vers de nouveaux genres théâtraux. Au moment du dévoilement de la programmation à l’Ange Cornu, plusieurs artistes se sont confiés au journal pour partager leurs impressions, la liberté octroyée et ce qui attend le public lors de ces quatre journées où le théâtre sera à l’honneur.

On part à la rencontre de l’interprète Patricia Goulet et du metteur en scène Stéphane Guay. Ils ont eu le défi de créer toute une pièce avec une seule comédienne sur scène, soit Patricia Goulet. Écrit par Stefano Massini, O-dieux, l’interprète se voit jouer trois femmes différentes pour aborder la question israélo-palestinienne. À travers ces personnages, on fait la rencontre d’une jeune fille palestinienne, une Israélienne juive et une Américaine, qui exposent des visions différentes.

O-Dieux

©Photo gracieuseté – Maxime Lapostolle - Hebdo Rive Nord

Patricia Goulet se lance dans toute une interprétation seule à travers la pièce « O-Dieux. »

«C’est une pièce fictive, ce n’est pas du documentaire », partage l’interprète. Vivant toutes la même réalité, elles sont pourtant si différentes. Le mandat d’incarner les trois personnages représente un beau défi pour la comédienne. « Au final, c’est trois fois plus de plaisir. Tu te crées trois personnages, des façons de parler, de la gestuelle. C’est tellement enrichissant », indique-t-elle.

La vision de livrer le texte est partagé par Stéphane Guay qui souligne tout le travail accompli par sa collègue. Ayant collaboré conjointement à la mise en scène, le défi reste de faire comprendre que Patricia change de personnages, sans changement de costume, mais avec des gestes, puis un contact visuel avec le public.

« On a fait ça très intégré. On savait exactement où la pièce s’en allait et le message qu’on voulait transmettre à la fin. Il s’agit de l’implication des Occidentaux dans des conflits qu’on n’a peut-être pas à avoir comme en Irak par exemple », détaille le metteur en scène. À travers la pièce, on traite de l’implication des Occidentaux, de leur pouvoir de régler des enjeux auxquels ils ne comprennent pas toutes les nuances.

Expérience unique

On plonge dans un créneau différent grâce au concours Inspirations gourmandes. Six courtes pièces de dix minutes sont présentées par des artistes de la relève. Le jury se voit remettre des bourses aux trois gagnants qu’il choisira.

Ayant été couronné lauréat l’an dernier, Marjorie Gauvin et d’autres comédiens iront présenter « Trois clowns quèque part », la pièce qui leur a permis de remporter le concours lors de la dernière édition. « On a gagné l’an dernier et on est invité cette année. On est super contents. C’est tellement un beau festival avec de belles personnes à rencontrer », raconte Marjorie Gauvin.

Constituant un trio de jeu clownesque, les comédiens ont décidé de pousser leurs limites et ne pas s’arrêter à monter un numéro de dix minutes. « On voulait que ce numéro soit le début d’une grande suite», exprime-t-elle.

Richard, le polichineur d’écritoire

©Photo gracieuseté – Maxime Lapostolle - Hebdo Rive Nord

Le comédien Sylvain Massé revisite trois chefs-d’œuvre de William Shakespeare sur la rue Saint-Joachim à L’Assomption.

Un peu d'improvisation

De son côté, l’interprète Sylvain Massé et aussi responsable de l’adaptation s’est fait un cadeau en reprenant Richard, le polichineur d’écritoire. « Quand j’ai vu ce spectacle, je suis tombé follement en amour. Je me suis dit, je veux jouer ça», partage-t-il.

Il a rencontré le créateur belge derrière le projet, a acheté les droits et l’a adapté, afin d’ajouter des références locales. L’histoire est racontée par Richard qui prétend être un professeur de littérature. On revisite trois grands chefs-d’œuvre de William Shakespeare.

Il amène le public dans l’univers de « Hamlet » à l’aide d’un journal, « Roméo et Juliette » grâce à ses vêtements et « Richard III »avec un rôti de porc. Le comédien s’est plongé dans le théâtre d’objet, modifiant la pièce initiale particulièrement la fin. On assiste à des moments d’improvisation, du théâtre de rue, etc.

« Quand je dis que c’est un cadeau de moi à moi, c’est mes passions d’acteur, d’animateur, de marionnettiste réunies dans un même spectacle », dit-il. La pièce se déroulera dans la rue Saint-Joachim à L’Assomption. Adapté pour un spectacle de rue, ce dernier a gagné plusieurs prix.

Philippe Jetté et Mélanie Boucher

©Photo gracieuseté – Maxime Lapostolle - Hebdo Rive Nord

Philippe Jetté et Mélanie Boucher présentent « Chansons et réflexions intimes, dans un salon ouvert »où la chanson traditionnelle, répertoire et réflexions se croisent.

Veillée traditionnelle 

De leur côté, Philippe Jetté et Mélanie Bouché invitent le public dans un salon ouvert, là où ils partagent leurs chansons, répertoire et leurs réflexions sur la pratique du chant traditionnel. «Chansons et réflexions intimes, dans un salon ouvert, c’est un essai vivant la chanson de tradition orale qui croise le théâtre, le spectacle, la veillée traditionnelle et la médiation culturelle », explique Philippe Jetté.

Les spectateurs sont invités à découvrir la richesse culturelle en passant par plusieurs genres tels que la berceuse, les balades, les chansons à répondre, etc. « Il y a un paquet d’émotions qui ressortent de ça, de plaisir et de questionnements », précise Mélanie Boucher. Le public entre ainsi dans la tradition familiale du chant oral.

Le public rentre dans la tradition familiale de chant oral. Cette dernière a hérité de tout ce bagage grâce à son grand-père. Pour arriver à préparer leur spectacle, les deux passionnés ont fait la rencontre de familles de chanteurs lanaudois, afin de percevoir comment ils vivent encore aujourd’hui cette tradition.

Ils mettent aussi en valeur des enregistrements et des archives obtenus grâce à des entrevues réalisées avant de concevoir le spectacle. Le cœur de l’histoire se tisse à travers la relation privilégiée entre Mélanie et son grand-père. Par les chansons traditionnelles, les familles, les partages et les liens, les générations poursuivent la transmission pour conserver ce répertoire vivant.

« C’est participatif. Ça peut prendre une autre tourne, bien que le noyau reste là », partage Mélanie sur l’ambiance du spectacle. On termine la soirée en veillée traditionnelle où le public peut partager son répertoire.

On peut contacter la billetterie du Théâtre Hector-Charland en composant le 450 589-9198 poste 5. Visitez le www.fousdetheatre.ca.

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