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11 septembre 2019

Sarah Élisabeth Aubry - seaubry@lexismedia.ca

Enfin une terre d’accueil pour Roraima Nacarit Sanchez Diaz

Le pouvoir de vivre librement

Dossier Sanchez Diaz

©Photo Sarah Elisabeth Aubry - Hebdo Rive Nord

Dès son arrivée en poste, la députée fédérale de Repentigny, Monique Pauzé a travaillé sur le dossier de Mme Sanchez Diaz, afin de lui apporter tout son support.

IMMIGRATION.Après dix ans de démarches auprès de l’immigration, Roraima Nacarit Sanchez Diaz peut commencer à souffler un peu.

Celle qui a fui son pays d’origine, le Venezuela, craignant pour sa sécurité, a trouvé à Repentigny une terre d’accueil. L’histoire remonte au printemps 2007. Elle obtient dans son pays d’origine un poste à titre de commissaire spéciale du projet « Registre unique des entreprises et des établissements (RUEE) ». Son mandat consiste à agir au nom du gouvernement d’Hugo Chavez.

Témoin de certaines irrégularités avec un bâtiment, elle en fait part dans ses rapports. Elle y découvre une cache d’armes dans une école qui est reliée au parti politique. Au fil du temps, on insiste pour que Mme Sachez Diaz garde ses informations confidentielles. Selon la principale intéressée, ses supérieurs se montraient de plus en plus menaçants et insistants.

On tente ensuite de lui faire comprendre l’obligation d’adhérer au Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV). Elle apprend un peu plus tard, soit en juin 2008, son congédiement et s’enclenche des épisodes de harcèlement, d’intimidation, de violence physique, psychologique, etc.

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Mme Sanchez Diaz se verra dans l’obligation de déménager à plusieurs reprises, de vivre des représailles et de la peur constante. « J’avais épuisé tous mes recours, j’étais épuisée physiquement et moralement, je me sentais complètement impuissante et à la merci d’un gouvernement qui voulait me faire taire », fait-elle savoir.

Dossier Sanchez Diaz

©Photo Sarah Elisabeth Aubry - Hebdo Rive Nord

Mme Sanchez Diaz et sa mère ont trouvé refuge pendant un an au presbytère de l’église de la Purification à Repentigny.

Dès son arrivée au Canada, en décembre 2009, Mme Sachez Diaz fait une demande d’asile politique pour elle et sa mère, Leida Antonia Diaz de Sanchez. Le 22 octobre 2014, la décision du tribunal de la Commission de l’immigration et du statut de réfugié du Canada (CISR) est rendue.

Les demandes d’asile des deux dames sont refusées. Un an plus tard, les deux femmes sont arrêtées et emprisonnées quelques jours à Laval. On les libère à condition qu’elles quittent le pays. La pression et le stress se font sentir.

En juin 2015, elles décident de se réfugier au presbytère de l’église de la Purification à Repentigny. Durant un an, elles y trouvent refuge et l’aide du prêtre Serge Charbonneau.

« J’étais paniquée tout le temps. Chaque fois que tu entends un bruit que tu vois un gyrophare, tu penses qu’ils vont venir te chercher. Tu ne peux sortir tranquillement pour faire une petite marche, car tu as peur », confie Mme Sanchez Diaz.

Intervention de la députée 

Quelque temps après avoir été élue, la députée fédérale de Repentigny, Monique Pauzé, apprend que deux femmes ont trouvé refuge dans une église du secteur. Grâce à son intervention auprès du ministre de l’Immigration, John McCallum, la mère et la fille obtiennent un permis de séjour temporaire (PST) et un permis de travail pour une durée de deux ans, valide jusqu’en avril 2018.

D’autres discussions se poursuivent entre la députée de Repentigny et le ministre de l’Immigration en novembre 2016. On reconsidère sa demande et on doit y ajouter les éléments manquants du dossier faisant part des motifs de la décision.

Si la demande est refusée pour explications insuffisantes le 24 octobre 2016, Monique Pauzé et son équipe travaillent fort à remplir le dossier où on y insère des examens médicaux, des rapports, etc.

En janvier 2017, il y a un remaniement ministériel au parlement du Canada. John McCallum est remplacé par Ahmed Hussein. On ne tend pas à honorer la promesse faite concernant une entente verbale pour le dossier. Tout est à refaire. Une nouvelle demande est envoyée le 19  décembre 2017. En novembre 2018, Mme Sanchez Diaz fait l’objet d’un renvoi. Monique Pauzé réagit rapidement en écrivant une lettre pour traiter en urgence son admissibilité.

Dossier Sanchez Diaz

©Photo Sarah Elisabeth Aubry - Hebdo Rive Nord

Monique Pauzé et son équipe se sont grandement investies pour faire avancer le dossier.

La force de continuer 

Ayant reçu dernièrement une lettre confirmant l’admissibilité pour devenir résidente permanente, Roraima Nacarit est présentement en recherche d’emploi. Elle demeure avec sa mère à Repentigny. Mme Sanchez Diaz songe à écrire un livre s’intitulant « Vivre dans une maison de papier », partage-t-elle.

En parallèle, elle souhaite être officiellement citoyenne canadienne pour voir un jour la mer et sentir l’odeur. À ce jour, son passeport est expiré, mais d’ici quelques années, elle aura la liberté de sortir du pays légalement. « Il y a encore de la paperasse à remplir, mais il n’y a plus de danger qu’elle se fasse arrêter », poursuit Mme Pauzé. Pendant toute cette aventure, c’est la communauté de Repentigny qui a permis à la réfugiée de continuer à croire.

« La communauté m’a offert son appui et a été chaleureuse et humaine envers ma mère et moi », détaille-t-elle. Cette dernière a eu recours à des services pour réussir à passer au travers des épreuves. « De tous les dossiers que j’ai vus en quatre ans, le cas de Mme Sanchez Diaz est unique», termine la députée fédérale de Repentigny. 

Dossier Sanchez Diaz

©Photo Sarah Elisabeth Aubry - Hebdo Rive Nord

Se penchant sur ce cas depuis dix ans, Monique Pauzé et Roraima Nacarit Sanchez Diaz ont développé une belle complicité.

Commentaires

2 octobre 2020

Francine Auger

Bonjour Mme Sanchez Diaz, votre témoignage me touche énormément car je suis en démarche pour aider mon amoureux qui est d’origine Vénézuélienne pour faire sa demande d’asile politique au Canada. Il vit aux États-Unis depuis un an et demi mais sans statut, et nous devons nous marier dès qu’il aura ses documents (certificat de divorce) pour lui permettre d’éviter “L’entente des tiers pas sûrs” car il ne veut pas faire sa demande d’asile aux USA., et notre démarche est très ralentie à cause de la Covid-19. Il ne peut pas retourner au Venezuela pour des motifs similaires aux vôtres, il était capitaine de navire et il a toujours refusé de faire de la corruption donc il a subi des menaces, il s’est fait arrêter à de multiples reprises, il a du payer des sommes d’argent et il a eu des menaces de mort pour lui et pour sa famille, donc il a du relocaliser sa mère et sa sœur en République Dominicaine et sa sœur a subi les mêmes préjudices que vous par rapport à son travail d’avocate et le fait qu’elle dénonçait des « irrégularités » et qu’elle ne voulait pas se soumettre aux règles du gouvernement et elle a été congédiée. Quand je lis votre témoignage par rapport aux conditions inhumaines de votre pays, je comprend combien de courage et de forces vous avez eus pour quitter votre pays et vous exilez dans un nouveau pays, car vous êtes une personne honnête et intègre par contre, je trouve cela tellement inacceptable tous les délais pour faire valoir vos droits et surtout, votre protection. En decembre 2019, mon amoureux a décidé de quitter son travail, il est débarqué aux USA, à cause de ses convictions politiques et de son intégrité, tout comme vous, et qu’il était en danger de menaces de mort et de persécution s’il y retournait, par contre, il ne veut pas vivre aux USA., car ce n’est pas «un pays sûr et accueillant » pour les immigrants. Donc dès qu’il aura son certificat de divorce, je vais retourner à Seattle pour nous marier et nous allons nous rendre à une frontière terrestre (car son passeport du Venezuela est expiré x/ mai 2020) et il attend x/ 2 mois une réponse pour le renouvellement de son visa. Nous avons consulté un excellent avocat qui fera les démarches avec nous pour sa demande d’asile politique et j’espère que les délais seront plus raisonnables et qu’il pourra enfin vivre en liberté et en sécurité, trouver un travail et repartir à zéro ... merci à Mme Pauze, à M. Charbonneau, à M. Hussein et à toute votre communauté pour le support et toutes les démarches pour faire valoir vos droits ... vous êtes une femme courageuse, persévérante et combative et je retrouve ces mêmes qualités auprès de mon amoureux ... je vous souhaite simplement de vivre heureuse et en sécurité, de poursuivre vos rêves et vos nouveaux projets « y sobré todo, de vivir día tras día, la felicidad, la libertad y la seguridad” ... Étant travailleuse sociale de profession, je suis toujours très sensible aux témoignages comme le votre, et à la défense des droits et liberté de la personne et c’est tout à fait par hasard, en faisant une recherche pour les demandes d’asile que j’ai trouvé votre article ... vous êtes une femme très inspirante !

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