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24 mars 2020

Renée-Claude Doucet - rcdoucet@medialo.ca

« Vivre ici et maintenant »

Entrevue avec la psychologue Ariane Hébert

COVID-19

©Depositphotos

La meilleure attitude à adopter selon la professionnelle en ce moment est de demeurer ancrer dans le moment présent.

« En bon québécois, c’est très facile de capoter », partage la psychologue et auteure de Repentigny, Ariane Hébert, interrogée par le journal sur la réaction de l’humain en temps de crise. La meilleure attitude à adopter selon la professionnelle en ce moment est de demeurer ancrer dans le moment présent.

Notre réaction face à une catastrophe ou à une pandémie telle que celle de la COVID-19 est comparable à celle vécue lors d’un deuil, explique Mme Hébert. « Les deux suivent la même courbe. Il y a d’abord la phase de déni, où nous sommes fâchés, en colère… Ensuite, nous tombons dans un creux. Nous ressentons alors de la tristesse et sommes dépressifs. Nous craignons pour notre avenir. Puis, tranquillement, nous mettons en place des ressources personnelles et collectives pour remonter la pente et arriver au stade d’acceptation et de gestion. »

 

À ce jour, ce n’est pas tout le monde qui se trouve au même stade, ce qui peut parfois causer des frustrations.


Des réserves de papier de toilette

 

Tout le monde en parlait il y a quelques jours de cette saga entourant le papier de toilette. On se rappelle qu’au début de la crise entourant la pandémie, nombreux étaient les citoyens à se ruer dans les magasins pour en faire des réserves, alors qu’il n’y avait pas nécessairement de pénurie annoncée de ce côté.

 

Mme Hébert explique ce phénomène : « L’être humain est un être d’imitation. On observe donc certaine personne qui ne sont pas paniquées, mais par imitation qui se disent : « si tout le monde se rue dans les magasins, le jour où moi je vais en maquer, il n’en restera plus, alors je vais quand même aller de l’avant et faire des réserves. » C’est à ce moment que l’on met de l’eau au moulin et contribue à l’effet d’effervescence. »

Ariane Hébert

©Gracieuseté - Hebdo Rive Nord

Ariane Hébert, psychologue

La gestion du stress

 

Si le stress se fait sentir dans les magasins, il est encore plus palpable du côté des entreprises, qui doivent composer avec un avenir incertain. « Lorsque l’on voit son entreprise couler et que l’on perd le contrôle pour les trois prochains mois, par exemple, les techniques de gestion de stress sont limitées dans leur portée, partage la psychologue. N’empêche que si l’on se fie aux études qui ont été effectuées à la suite des grandes catastrophes, la Deuxième Guerre mondiale ou encore les attentats du 11 septembre 2001, ce qui porte ses fruits est de se mettre dans l’action, à savoir ce que l’on peut faire. »

 

Ariane Hébert invite donc les entrepreneurs et travailleurs à coucher sur papier leurs idées, sous forme de plan de relance, notamment. « L’idée est de développer des stratégies de reprises de contrôle. Ainsi, on calme notre niveau d’anxiété et de stress, qui sont toujours en lien avec l’imprévu, l’inconnu et le manque de ressources. »

 

Enfin, l’autre stratégie consiste à ne pas se projeter trop loin dans le temps. « Dans le concret, on essaie de ne pas anticiper ce qui se passera dans 24h. Premièrement, nous n’avons pas le contrôle là-dessus et deuxièmement, personne ne le sait. Il faut donc limiter la pensée catastrophe à moyen et long terme, ce qui fait en sorte que nous sommes en mesure de gérer ce qui se passe « ici et maintenant ». Il s’agit d’une stratégie d’ancrage. »

 

Préserver la santé mentale

 

La professionnelle le confirme, nous vivons une période difficile en termes de santé mentale. Pour les gens qui sont déjà fragiles ou anxieux, l’isolement peut devenir nocif. 

 

« Il y a des gens qui ne vivaient pas de solitude jusqu’à présent qui seront appelés à y goûter, souligne Mme Hébert. Il y a également une sorte de dépression collective… le côté négatif des médias sociaux est que les gens peuvent s’encourager dans leur détresse. C’est un danger. De plus, les ressources sont moins accessibles. »

 

Il s’avère donc essentiel selon la psychologue de veiller les uns sur les autres et d’effectuer des suivis réguliers auprès de nos proches.

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