Êtes-vous immunisés à la COVID-19?

Un test de dépistage pourra le dire bientôt

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Un test de dépistage pourra bientôt nous dire si nous sommes immunisés à la COVID-19.

Tandis que certains demeurent confinés à la maison pour freiner la propagation du coronavirus, d’autres le scrutent à temps plein afin de mieux le combattre. C’est le cas d’une équipe de chercheurs de l’Université de Montréal, qui planche sur un test de dépistage entourant la COVID-19; un outil qui promet de faire gagner beaucoup de temps au personnel médical.

Il y a un peu plus de deux semaines, l’équipe de Jean-François Masson, professeur au Département de chimie de l’Université de Montréal, recevait l’aval des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) pour développer un appareil qui permettrait de détecter si une personne est immunisée à la COVID-19.

« L’instrument pourrait indiquer si un échantillon sanguin contient les anticorps du coronavirus, une opération qui prend actuellement plusieurs heures », précise le chercheur originaire de Repentigny.

M. Masson et son équipe, composée d’une dizaine d’étudiants, ont un accès privilégié aux laboratoires de l’Université de Montréal pour poursuivre leurs travaux pendant la période de confinement. Ils travaillent en collaboration avec une autre équipe de l’Université Laval, qui se penche de son côté sur le volet infectieux.

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Jean-François Masson, professeur au Département de chimie de l’Université de Montréal

Douze mois de travaux

L’outil en développement s’apparente à celui qui avait déjà été mis sur pied par M. Masson pour mesurer les réactions allergiques dans le traitement de la leucémie. « Nous avons la base, mais il faut l’adapter pour la COVID-19. Nous devons donc changer les molécules que l’on utilise. »

De plus, une fois l’appareil de dépistage complété, ce dernier devra être homologué par Santé Canada, une démarche qui nécessite un certain temps. « Nous allons tout de même condenser tout ça en 12 mois », indique M. Masson.

Ainsi, le test ne sera probablement pas utilisé concrètement pour la crise actuelle, mais son importance n’en demeure pas moindre. « S’il y a une deuxième vague du virus ou si un vaccin est développé, il sera très pertinent de savoir qui est immunisé. Nous avons d’ailleurs un lien avec les spécialistes qui développent les vaccins à Québec. »

L’instrument devient d’autant plus utile lorsque l’on pense aux professionnels du milieu de la santé, qui œuvrent auprès des personnes atteintes. « Beaucoup de gens ont été exposés au virus et n’ont pas eu de symptômes. Ils n’en auront pas non plus dans le futur. Le test permettra d’identifier ces personnes. »

Le fonctionnement

L’appareil en question ressemble à un petit dictionnaire, précise le chercheur. « Le concept est comparable à un glucomètre, qui mesure le taux de glucose d’une personne diabétique. C’est donc un lecteur, dans lequel on insère une puce. La puce contient les molécules nécessaires pour détecter les anticorps de la COVID-19. C’est un outil indépendant, qui est portable, qui peut donc être utilisé près d’un patient, par exemple. La mesure se fait avec un petit échantillon de sang. »

Le test effectué présentement dans le milieu de la santé pour mesurer l’ADN du virus et ainsi le détecter va demeurer en place. Le test de l’Université de Montréal, qui permet de savoir si une personne est immunisée à la COVID-19 complètera le dépistage.

Enfin, à travers le chaos de la pandémie, Jean-François Masson et son équipe sont fiers d’assister à la mobilisation des chercheurs de partout à travers le monde. « C’est du rarement vu. Ce genre d’événement nous permettra d’être encore mieux préparés dans le futur », termine-t-il.