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26 août 2020

Sarah Élisabeth Aubry - seaubry@lexismedia.ca

Victimes d’agressions : des ressources sont disponibles

Mouvement #METOO

Mouvement Metoo

©Depositphotos - Hebdo Rive Nord

Dans les dernières semaines, plusieurs se sont tournés vers le web pour partager une agression, du harcèlement ou des comportements inappropriés

Avec la récente vague de dénonciation, le mouvement #MeToo est revenu en force. Plusieurs se sont tournés vers le web pour partager une agression, du harcèlement ou des comportements inappropriés. Mais qu’en est-il du processus légal? Le journal s’est penché sur les différentes étapes nécessaires pour porter plainte auprès de la police tout en évaluant les services offerts aux victimes par les organismes.

Les victimes peuvent d’abord déposer une plainte officielle à un service de police. Dans un premier temps, un patrouilleur veille à recueillir la plainte et s’assure de la sécurité de la personne. «C’est primordial de voir son état de santé. Chaque cas est différent», soutient la sergente-détective, Geneviève Huppé, du Service de police de Repentigny.

Un rapport de police indiquant sommairement l’histoire est rédigé à ce moment. Le dossier est par la suite acheminé au département des enquêtes criminelles. Les enquêteurs responsables ont suivi des formations spécifiques afin de pouvoir aider les victimes et créer un lien de confiance.

L’enquêteur responsable s’assure de comprendre tous les détails de l’histoire et veille à faire des suivis avec la victime. Les personnes impliquées au dossier, telles que les témoins et le suspect, sont rencontrées. Une fois le dossier finalisé, il est envoyé au Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP), à un procureur.

« Ce n’est pas évident pour les victimes. On est là pour les aider. Le Centre d’aide aux victimes d’actes criminels de Lanaudière (CAVAC) aussi. On travaille tous ensemble. On y va selon les besoins», fait part Mme Huppé. Dans des cas similaires impliquant des mineurs, la police collabore avec la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ).

Assurer un suivi 

Au CAVAC, une agente d’intervention se déplace dans les postes de police et est appelée à rencontrer les victimes. « ­Je fais vraiment une cueillette d’information pour connaître les besoins et les conséquences», exprime l’agente d’intervention, Geneviève Coutu, en précisons qu’il y a deux volets qui se rattachent à son travail, soit l’intervention au poste de police et le fait de diriger les victimes vers les ressources dont elles ont besoin.

Le CAVAC veille sur les victimes et offre un accompagnement, y compris en Cour. Au Palais de justice à Joliette, un local est réservé aux victimes et aux clients du CAVAC. Cependant, il est possible d’avoir recours aux services du CAVAC même sans dénoncer. Les responsables s’occupent de l’intervention psychosociale et post-traumatique.

Avec la pandémie liée à la COVID-19, le Service de police de Repentigny et les responsables du CAVAC n’observent pas une hausse des demandes, d’appels ou de dénonciations jusqu’à présent. Selon les intervenants, une augmentation de dénonciations s’est fait sentir en 2005, lorsque Nathalie Simard a dévoilé son histoire, confessant avoir été victime d’agressions sexuelles. Cette confession a bouleversé des victimes qui ont à leur tour demandé de l’aide.

Pour les prochaines années, les CAVAC souhaitent développer un programme nommé enfants-témoins et des services pour ces derniers. Également, l’organisme veut créer une équipe jeunesse pour mieux répondre aux besoins.

Depuis deux ans, tous les CAVAC bénéficient d’une agente de liaison et d’intervention en violences sexuelles (ALIVS). Cette dernière siège sur des comités et des tables de concertation en agression sexuelle.

Le CAVAC accueille autant des hommes que des femmes. Les services sont gratuits et diversifiés. Ce qui peut notamment décourager les victimes à porter plainte et aller jusqu’au bout du processus, c’est le manque de preuves.

« Nous misons d’abord sur la démarche, et non le résultat», spécifie Annie Courteau. Ainsi, les victimes reprennent du pouvoir sur leur vie et acquièrent de la confiance. « Il y en a à qui ça permet de passer à autre chose. Ça va rester, car c’est une agression. La victime ne pourra effacer ça d’elle-même, sauf qu’il y a tout le processus qu’elle va avoir fait avec son estime », détaille la sergente-détective.

Pour d’autres, le fait de se rendre en Cour, de voir son agresseur et dénoncer est un grand pas. « Chaque victime est unique dans les procédures », explique Geneviève Coutu.

Voies pour dénoncer 

Selon le sergent Bruno Marier, responsable en prévention, communication et soutien à la communauté, la police est maintenant outillée pour recevoir les plaintes en agression. Il s’agit de personnel compétent possédant les formations nécessaires.

« Si tu ne portes pas plainte, il y a plein d’autres ressources aussi. Si tu portes plainte, il y a un processus. C’est à toi de décider le chemin que tu veux prendre. Tout est expliqué selon sa situation et les choix », en convient l’agente en intervention au CAVAC.

Sensibilisation

Le Service de police de Repentigny se déplace dans les écoles pour présenter divers ateliers et faire de la prévention sexuelle chez les adolescents. On y aborde les sextos, les photos et on diffuse des capsules. D’autres sujets ont aussi mis en lumière comme le proxénétisme et l’exploitation sexuelle. De la sensibilisation est aussi faite auprès des adolescents au sein des écoles secondaires avec le Calacs La Chrysalide.  

Agressions

©Photo Sarah Elisabeth Aubry - Hebdo Rive Nord

À gauche, l’agente en intervention du CAVAC, Geneviève Coutu, la directrice clinique au CAVAC, Annie Courteau, au centre, la sergente-détective, Geneviève Huppé et à droite, le sergent, Bruno Marier.

Plus de demandes 

Du côté du Centre d’aide et de lutte contre les agression à caractère sexuel, (CALACS) La Chrysalide, Nathalie Girard observe que plus de personnes demandent de l’information à la suite des récents évènements de dénonciation.

L’organisme est à l’écoute et demeure actif. La porte d’entrée est un contact téléphonique avec un responsable. L’organisme déploie ses services en trois volets : l’aide direct, la défense de droits et la prévention. À partir des besoins identifiés, on offre des rencontres individuelles, des suivis de groupe… Des services s’adressent également à l’entourage des victimes.

Pour le CALACS La Chrysalide, les victimes ont besoin de se faire entendre et c’est pourquoi elles utilisent les réseaux sociaux. « Le fait de parler de son histoire est le premier pas vers la guérison. C’est une façon de reprendre du pouvoir sur leur situation et responsabiliser les agresseurs face aux actes qu’ils ont commis », admet-elle. 

Cette dernière ajoute que de dénoncer sur les réseaux sociaux est une façon sécuritaire et permet de revoir une vague d’appui et de solidarité. « Les gens veulent des actions, pas juste des paroles. Ils veulent que ça bouge et qu’il y ait une amélioration du système de justice », confie-t-elle.

Tout revient au choix des victimes de dénoncer ou non. « Changer les mentalités, ça prend du temps, notamment dans les milieux de travail et d’avoir des politiques de tolérance zéro face au harcèlement sexuel et aux agressions », en convient-elle.

Avec la pandémie, on a revu la façon de procéder en incluant des rencontres Zoom et offrir plus de suivis téléphoniques.

« Quand on entend, pourquoi elle n’a pas dénoncé quand s’est arrivé? Ce n’est pas évident. Il y a des peurs qui sont là et des représailles. Ça peut briser une famille et les femmes se sentent responsables de tout ça », dit-elle. Souvent, elles n’en sont pas à leur première tentative pour aller chercher de l’aide. C’est aussi un vent de solidarité qui fait une différence.

Différentes ressources sont disponibles. Pour en connaître plus sur le CAVAC, on consulte le https://cavac.qc.ca/ ou on téléphone au 450 755-6127 pour le point de service à Repentigny ou 1 888-755-6127 (sans frais). On retrouve également le site du Calacs La Chrysalide en visitant le https://calacslachrysalide.ca/ On peut aussi téléphoner au 450 964-7888. Une ligne est aussi disponible pour une ressource provinciale pour les victimes d’agression sexuelle. On peut composer le 1 888 933-9007.

Statistiques du CAVAC

  • 83% de la clientèle ayant signalé l’acte criminel à la police
  • 58% de la clientèle impliquée dans l’appareil judiciaire criminel
  • Une hausse de 18% des rapports d’événements traités au programme de références policières
  • 80% des personnes victimes ont été rejointes directement dans les demandes traitées au PMRG
  • 751 accompagnements à la Cour pour l’année 2019-2020
  • Hausse de 26% des dossiers ouverts ayant comme source de référence les programmes d’informations

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