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07 juin 2021

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

De l’espoir pour le réseau de garde en milieu familial

Québec injecte 200 M$ sur cinq ans

garderie

©Photo archives

Les fermetures de services de garde en milieu familial se comptent par dizaines dans la région de Lanaudière dans la dernière année.

Le ministre de la Famille, Mathieu Lacombe, a entendu les responsables de service de garde (RSG) en milieu familial. Lors d’un point de presse le 3 juin, il a fait l’annonce de trois incitatifs financiers pour favoriser la création de nouvelles places et freiner la fermeture massive de services qui s’observait dans les dernières années. L’investissement de 200 M$ sur cinq ans est accueilli favorablement par les différents représentants syndicaux de la région, où l’exode des RSG pèse particulièrement lourd.

« Dans les 12 à 15 derniers mois, 108 de nos responsables ont fermé leur service de garde dans la région de Lanaudière. Cela représente 648 places perdues pour les familles lanaudoises », explique la présidente de l’Alliance des intervenantes en milieu familial de Laval-Lanaudière, Lyne Robichaud. Affiliée à la CSQ, l’Alliance représente 12 000 RSG au Québec. Selon Mme Robichaud, la situation est à l’état critique partout dans la région, mais dans les secteurs de Saint-Lin-Laurentides, Sainte-Julienne, Joliette, Terrebonne et Mascouche il s’avérerait carrément impossible de dénicher une place en garderie dans le réseau présentement.

La présidente de l’Alliance salue la reconnaissance accordée aux RSG déjà en place et l’aide au démarrage. Elle est d’avis que ces incitatifs sauront convaincre de nouvelles personnes à se lancer.  « Il s’agit d’une belle annonce, d’un très bon départ. »

Aide financière

Plus concrètement, le gouvernement octroiera 3000$ par année en 2022 et 2023 aux RSG qui ont maintenu six places comblées dans leur service de garde toute l’année. Jusqu’à 6000$ supplémentaires seront versés aux RSG qui travaillent à deux et accueillent de sept à neuf enfants. Enfin, une somme de 3500$ sera versée aux nouvelles RSG pour soutenir le démarrage. « Pour moi le plus beau des mercis est de travailler concrètement à stabiliser le réseau », a déclaré le ministre Lacombe, faisant référence aux milliers de femmes et aux hommes qui accueillent des enfants dans leur maison.

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En plus des incitatifs financiers, le ministre de la Famille a indiqué qu’un important chantier s’était mis en branle visant à réduire la lourdeur administrative qui incombe aux RSG. Un premier allégement à la législation est d’ailleurs entré en vigueur le 2 juin. Dorénavant, tous les enfants d’âge scolaire des RSG qui sont présents durant une courte période de la journée n’ont plus à être comptabilisés dans le ratio des éducatrices.

Mesures insuffisantes

« Il nous entend, ça doit se poursuivre », martèle pour sa part Lucie Longchamps, vice-présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux. Affiliée à la CSN, le syndicat représente 3000 autres services de garde éducatifs en milieu familial dans la province. Selon Mme Longchamps, la reddition de compte est tout autant responsable des fermetures que la réalité financière de la profession. « Les mesures annoncées ne seront pas suffisantes à contrer l’exode. Dans le meilleur des cas, elles stabiliseront les fermetures. La FSSS poursuivra ses travaux et ses représentations auprès des autorités politiques pour faire avancer la cause », a-t-elle laissé savoir.

De son côté, la présidente du syndicat pour la région de Lanaudière, Patricia Rivest, en arrive au même constat. « Sur le plan financier, c’est une bonne nouvelle, mais il y a autre chose. » Elle souligne notamment la difficulté pour les RSG à trouver des remplaçantes temporaires en cas de rendez-vous ou de maladie. Les exigences prévues pour ces remplaçantes dans la législation actuelle font en sorte que la liste rétrécit, forçant la plupart du temps les RSG à fermer lorsqu’elles sont indisponibles à travailler. Une situation tout aussi inconfortable pour les éducatrices que pour les parents. Bien qu’elle croie que les 3500$ d’incitatifs au démarrage encourageront la création de nouvelles places, elle demeure prudente. « Ces nouvelles personnes vont-elles perdurer? » Pour Mme Rivest, la réponse dépend essentiellement des mesures d’allégements administratifs qui seront mis en place.

RSG manquantes par bureau coordonnateur

Dans la dernière année, la pénurie de services de garde éducatifs en milieu familial s’est exacerbée en raison de la pandémie. Les fermetures se comptent par dizaines.

MRC de Montcalm – Bureau coordonnateur Bout-en-train

  • 19 RSG manquantes

Terrebonne, secteur Lachenaie – Bureau coordonnateur Station Enfance des moulins

  • 14 RSG manquantes

Mascouche – Bureau coordonnateur Gamin Gamine

  • 13 RSG manquantes

Terrebonne, secteur Laplaine – Bureau coordonnateur Jolis-Minois

  • 10 RSG manquantes

Joliette – Bureau coordonnateur Les Joyeux lutins

  • 22 RSG manquantes

Repentigny – Bureau coordonnateur Le Chat Perché

  • 30 RSG manquantes

Matawinie - Bureau Coordonnateur La Chenille et D'Autray - Bureau coordonnateur Aux portes du matin

  • Avec 125 RSG actuellement, les bureaux coordonnateurs La Chenille (Matawinie) et Aux portes du matin (D’Autray) accusent une perte de responsables de l’ordre de 33% au cours des dernières années.

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