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26 août 2021

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

Anxiété et embonpoint: ces maux de la pandémie qui touchent aussi les enfants

Les dommages collatéraux de la sédentarité

Les enfants et les écrans

©Photo depositphotos

Une transition significative du temps consacré à l’activité physique vers le temps alloué aux écrans a été observée depuis le début de la pandémie.

En restreignant les opportunités de bouger durant la dernière année et demie, la pandémie de COVID-19 a contribué à une diminution observable du temps consacré à l’activité physique chez les enfants au profit d’une hausse significative du temps passé devant les écrans. Résultats? L’anxiété et les problèmes d’embonpoint ont gagné du terrain auprès des 5 à 17 ans.

Le pédiatre et chercheur au centre hospitalier universitaire Sainte-Justine et professeur adjoint au département de pédiatrie de la faculté de médecine de l’Université de Montréal, Olivier Drouin, a commenté la situation en entrevue avec L’Express Montcalm. « C’est assurément un gros problème de société. Seulement le tiers des enfants âgés de 5 à 17 ans rencontrent les recommandations, soit de faire une heure d’activité physique par jour », explique-t-il.

Alors qu’il s’agissait déjà d’une problématique connue dans le milieu de la santé, la situation s’est encore dégradée depuis l’arrivée de la pandémie. « Il y a eu une transition du temps accordé à l’activité physique vers le temps alloué aux écrans qui a augmenté autant au niveau du loisir qu’au niveau scolaire », ajoute Dr Drouin.

Récemment, une étude publiée par Femmes et sport au Canada levait le drapeau quant aux chiffres inquiétants témoignant de l’abandon du sport chez les jeunes filles. Or, le pédiatre Drouin nuance; la diminution du niveau d’activité physique touche l’ensemble des enfants. « Le taux est même un peu plus important chez les garçons », indique-t-il. Ce dernier explique le phénomène par le fait que les garçons sont généralement plus enclins que les filles à pratiquer un sport à la base. Sans égards au genre, toujours est-il que la tendance à la sédentarité inquiète les professionnels de la santé.

Des impacts à long terme

Les experts s’entendent sur ce point; l’inactivité a des effets pervers autant sur la santé physique que mentale, et ce, chez les jeunes comme chez les moins jeunes. L’étude Alerte COVID : Impact de la pandémie sur les filles dans le sport identifiaient d’ailleurs ces impacts négatifs comme étant les principaux nommés, avec le lien social, par les filles sondées. Sans équivoque, le docteur Drouin peut affirmer que les consultations liées à la santé mentale des enfants ont augmenté à l’hôpital Sainte-Justine dans la dernière année. « Pour beaucoup d’enfants, le sport sert d’échappatoire. Il permet de socialiser et il contre l’envie de décrocher de l’école. »

Sur le plan physique, le gain de poids s’est aussi accéléré chez les enfants durant la pandémie. « Mes collègues américains ont observé ce phénomène dans le cadre d’études menées aux États-Unis », rapporte le pédiatre. En ce sens, la revue spécialisée Obesity estimait en octobre dernier que la pandémie pourrait avoir eu un effet à la hausse de plus de quatre points de pourcentage sur le nombre de jeunes souffrant d’obésité aux États-Unis. La trajectoire inactive influencée par la pandémie qu’on observe présentement doit être prise au sérieux selon Dr Drouin. Ce dernier est d’avis que les comportements sous-jacents à la sédentarité, la mauvaise alimentation par exemple, sont très problématiques et méritent une attention particulière puisque les habitudes de vie adoptées durant l’enfance ou l’adolescence ont tendance à perdurer à l’âge adulte.        

Aggraver les iniquités

Au-delà de la motivation à pratiquer un sport, les experts s’inquiètent aussi de l’aggravation des iniquités qui a pu s’opérer avec la pandémie. « Les impacts financiers peuvent restreindre davantage l’accessibilité aux activités chez les moins fortunés », expose Dr Drouin. Depuis toujours, il existe un lien entre le milieu socioéconomique et la pratique du sport. De ce fait, il applaudit la reprise graduelle des activités sportives dans les écoles qui s’est amorcée durant la dernière année scolaire et la tenue des différents camps cet été.  

Heureusement, le médecin assure que le corps des enfants ait l’avantage d’être assez résilient, malgré un environnement défavorable. Puisqu’il n’est jamais trop tard pour prendre le virage santé, il encourage les parents à prêcher par l’exemple. « Chez les enfants, les activités avec papa et maman sont très importantes. » Selon Dr Drouin, la clé du succès est de commencer pas à pas, sans être trop ambitieux. « Sortir prendre une marche, une quinzaine de minutes, après le souper suffit pour commencer. »

Enfin, il ne faut pas hésiter à essayer une variété d’activités pour trouver celle qui procure le plus de plaisir. Les parents devraient veiller à rendre la pratique du sport ludique, plutôt que d’en faire une obligation, insiste en terminant, le pédiatre Olivier Drouin.  

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