CieNOV veut toujours aller plus loin

Développement de l’emploi dans la MRC de L’Assomption

©Photo gracieuseté

Jacques Prescott est le nouveau président de CieNOV.

Les deux dernières années marquées au fer rouge par une pandémie mondiale n’ont pas été de tout repos pour tout le monde et les entreprises œuvrant dans divers domaines ne font pas exception. Chez CieNOV, un organisme sans but lucratif mandaté par la MRC de L’Assomption dont la mission est d’assurer le développement économique de son territoire, on a toujours répondu présent pour aider ces entreprises avec toutes les ressources que l’on pouvait fournir. Maintenant, l’heure est à la reprise et au développement d’outils afin de créer des emplois payants pour la grande région de Lanaudière.

En entrevue avec le journal Hebdo Rive Nord, dans le cadre du cahier de l’emploi, le nouveau président de CieNOV, Jacques Prescott, récemment élu au conseil municipal de Repentigny, et le directeur général de la corporation, Joffrey Bouchard, ont tracé les grandes lignes qui vont définir les divers enjeux pour CieNOV au cours des prochaines années.

Pour Jacques Prescott, il est primordial de bien fixer les objectifs à atteindre: «Il faut absolument retrouver un équilibre au niveau de l’emploi, au niveau des emplois des gens qui vont travailler dans la région, et aussi l’équilibre au niveau de la qualité des emplois qui seront offerts aux gens.»

D’ailleurs, le président de CieNOV dit apprécier la démarche réalisée par le journal afin de parler du développement économique: «CieNOV est sur le territoire depuis des années et a créé des emplois malgré la pandémie qui nous a frappé. On est responsable du développement économique dans cinq municipalités, Repentigny, L’Assomption, Charlemagne, Saint-Sulpice et L’Épiphanie, et je tiens à les remercier, car le travail va bien.»

Selon les propos de Jacques Prescott, les entreprises d’ici ont eu à vivre des choses pas faciles avec la pandémie. La COVID-19 a durement frappé partout, mais dans la MRC de L’Assomption ç’a été encore plus difficile non seulement dans le secteur de la restauration, mais dans tous les emplois qui ont été centrés vers le télétravail. Ce n’est pas évident pour les entreprises de se mettre à jour là-dessus: «Lorsque l’on parle d’emploi, pour nous, c’est de rétablir cet équilibre-là afin de garder les gens qui travaillent ici dans la MRC. On a deux exemples d’initiatives économiques qui vont bien, soit CIETECH [Centre d’intégration et d’expertise en technologies d’expérience client] et la Zone Agtech [zone géolocalisées dédiée qui regroupe l’ensemble de l’écosystème pour propulser la nouvelle agriculture] qui vont aider à ce type de développement de l’emploi pour les gens d’ici. Nous, ce que l’on veut faire, ce n’est pas de renoncer à l’aide que l’on a réalisée avec les prêts offerts aux entrepreneurs. Il y a près de 7 millions $ qui ont été offerts aux entreprises locales, ça a vraiment monopolisé notre personnel en place chez CieNOV, mais maintenant on veut vraiment s’occuper de développement économique. On a ajouté une ressource ici qui va s’occuper spécifiquement du volet lié à l’emploi. On ne veut pas remplacer les services qui fonctionnent bien, mais on veut travailler ensemble à la bonification de l’offre afin de donner plus de chances de garder le monde ici.»

Le nerf de la guerre: créer des emplois dans la région

Pour le directeur général, Joffrey Bouchard, la création d’emplois s’avère sans aucun doute un incontournable si on veut être compétitif sur le marché. «C’est vrai que le taux de chômage est bas, à peine 5 %, mais il ne se crée pas assez d’emplois pour que l’on puisse garder le monde ici. Quand Electrolux a fermé, on l’a dit, on n’a peu de grands employeurs dans la région, on n’a plus de terrains pour développer de grandes entreprises, ça n’ira pas bien pour l’économie dans la MRC de L’Assomption. Bien que le gouvernement de l’époque avait dit: "on va vous aider à faire des projets pour améliorer la capacité d’accueil d’entreprises" […] Eh bien! Les chiffres sont sortis, entre 2011 et 2021, ici sur le territoire, l’emploi s’est contracté à chaque année. On a diminué, oui, le monde de la région travaille, mais il ne travaille pas ici; 55 % des gens qui se lèvent le matin vont travailler ailleurs, à Terrebonne, Laval, dans l’Est de Montréal et même au centre-ville de Montréal. Le président [de CieNOV] l’a bien dit, c’est à bout de bras que l’on maintient le réseau. Oui, avec [la Zone] Agtech, on va commencer à voir des compagnies qui vont venir s’installer ici sur les espaces réservés à L’Assomption et Repentigny.»

Pour Joffrey Bouchard, un autre dossier devient très important pour la région soit celui de la requalification du parc industriel au sud de la 40, un dossier prioritaire au cours des prochaines années: «Il faut créer des emplois ici pour garder nos gens dans la région […] Notre développement économique est au ralenti, et ça, pour le gars qui fait ça comme travail depuis longtemps, c’est lourd à porter et il va falloir nous aider davantage. On est dans la CMM [Communauté métropolitaine de Montréal], on adhère au fait que nous ne sommes plus dans une ère de dézonage. On valorise nos zones agricoles, on développe les technologies agricoles avec Agtech, et on va être le garde-manger de la métropole, mais il faut se rappeler qu’il y a des gens ici qui, comme dans les MRC voisines, vont vouloir avoir des services. Ça devient une question d’équité fiscale entre les communautés»

Pour développer des emplois, c’est difficile dans une MRC où il n’y a plus de terrains disponibles. Toutefois, le directeur général de CieNOV ne baisse pas les bras: «Il faut être créatif, on a identifié un vecteur qui est la vitrine autoroutière, le parc industriel de première génération de Repentigny. On ne peut pas développer un territoire mature de la même façon; ça veut dire d’avoir des outils spécifiques, d’avoir des leviers économiques pour accélérer le développement de vieux quartiers industriels, qui sont actuellement sous-utilisés.»

Avec la nouvelle vision du conseil municipal, qui veut travailler à la refonte du parc industriel, l’avenir semble prometteur pour CieNOV et le développement économique local. Des dossiers à suivre au cours des prochaines années.

Joffrey Bouchard, directeur général de CieNOV.

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