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15 novembre 2022

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

Les Glaces : Ode à la solidarité féminine

Théâtre Alphonse-Desjardins

Les Glaces - Rébecca Déraspe

©Photo gracieuseté - Suzane O'Neill

Comment et pourquoi la perception d’un même événement peut-elle changer sous le poids du temps ? Rébecca Déraspe tâche d’y répondre avec la pièce « Les Glaces ».

Avec sa nouvelle pièce de théâtre « Les Glaces », l’auteure québécoise Rébecca Déraspe propose une réflexion toute en nuance sur les notions de consentement et de relations hommes-femmes. Inspirée par le courant #METOO, elle confronte, à travers le vécu de ses personnages, la perception d’un même événement à vingt ans d’intervalle. Le tout, sur une trame de solidarité féminine. 

Écrite sur une période de cinq ans, Les Glaces est le fruit d’une mûre réflexion de l’auteure qui souhaite avant tout ouvrir le dialogue sur la question de notre responsabilité collective et de notre devoir d’éducation en ce qui a trait aux notions de consentement et de violences sexuelles.

Brièvement, l’histoire va comme suit : Vincent et son ami Sébastien sont accusés de viol, vingt ans après les faits, par une amie de jeunesse, Noémie. Les impacts sont brutaux sur les deux hommes et sur leurs familles. Pris de court par ce pan de leur passé qui refait surface, les deux amis d’enfance se retrouvent dans leur Bas-du-Fleuve natal, là où ils devront trouver le courage de faire face à un geste qu’ils avaient tenté d’enfouir au plus profond d’eux-mêmes.

Le consentement d’hier à aujourd’hui

« Comment et pourquoi la perception d’un même événement peut-elle changer sous le poids du temps ? », se questionne notamment Rébecca Déraspe. Ce saut en arrière n’est pas anodin, explique l’auteure. « J’avais envie d’aller voir du côté des agresseurs. De m’approcher du bout des pieds de ces personnages et d’essayer, non pas d’avoir de l’empathie pour les gestes; bien sûr que je condamne, mais de comprendre les humains derrière ces gestes. »

Le choix de cet angle lui a permis, dit-elle, d’aborder ses personnages avec un peu d’empathie. « S’ils avaient posé ces gestes il y a 10 mois, j’aurais seulement été capable de les condamner. »

Si elle considère qu’il s’agit d’enjeux de grande importance qui doivent faire partie du discours en éducation des futures générations, Rébecca Déraspe n’avait aucune envie de tomber dans un narratif lourd. « Oui, c’est une pièce qui est difficile, mais ce n’est pas seulement ça. J’ai pris un sujet extrêmement délicat que j’essaie de traiter avec humanité, nuances, et un certain humour. »

Les Glaces - Rébecca Déraspe

©Photo gracieuseté - Richmond Lam

L'un des grands thèmes qui traverse la pièce est la solidarité féminine.

« La pièce des femmes »

« Un grand thème qui traverse la pièce est la solidarité féminine », poursuit l’auteure. Sur le coup de l’émotion engendrée par le courant #METOO, celle-ci avoue avoir dans un premier temps tisée son récit autour des dialogues entre les deux hommes hantés par leur passé qui refait surface.

Une résidence d’écriture aux Archives nationales, où elle a pu faire plusieurs lectures, dont des correspondances amoureuses l’aidant à mieux comprendre comment le désir se traduisait à travers les années, a toutefois fait évoluer sa perspective de l’histoire. « En lisant le discours d’ouverture de Marie Gérin-Lajoie à la création de la Société Saint-Jean-Baptiste au début des années 1900, j’ai réalisé qu’elle parlait de solidarité féminine, de sororité et de l’importance de l’éducation dans les questions d’ordre sexuel. Ce n’est pas un sujet qui est à la mode en ce moment. Ça existe depuis 100 ans », constate Mme Dérapse.

Ce travail de recherche a réaligné sa façon d’aborder le thème dans Les Glaces. « Je me suis dit : il faut que cette pièce, ce soit la pièce des femmes. C’est comme ça que toute la scène de solidarité féminine qui traverse la pièce a commencé à exister. »

Ultimement, Rébecca Déraspe espère semer chez son public la graine de courage nécessaire pour replonger dans son passé et relire certains événements avec notre œil d’aujourd’hui, notamment pour sensibiliser nos adolescents. « Amenez-les au théâtre! », s’exclame-t-elle d’ailleurs.

La production mettant en vedette Anna Beaupré Moulounda, Daniel Gadouas, Marine Johnson, Valérie Laroche, Debbie Lynch-White, Christian Michaud et Olivier Normand sera de passage au Théâtre Alphonse-Desjardins de Repentigny du 23 au 26 novembre.

 

Pour vous procurer vos billets, rendez-vous au : alphonse-desjardins.com

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