27 janvier 2023

Marie-Christine Gaudreau - mcgaudreau@medialo.ca

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©Photo archives - Renée-Claude Doucet

Steve Plante, maire de L’Épiphanie.

« Trois mille dollars, ça commence à faire de l’argent pour rester en campagne. Je n’ai pas l’eau, je n’ai pas les égouts », a exposé André Villeneuve, citoyen du secteur paroisse, lors de la période de questions qui s’est étirée sur plus de deux heures. À l’instar de M. Villeneuve, quelques autres résidents ont soulevé leurs inquiétudes aux membres du conseil.

Ce fut notamment le cas de Jacques Bourbonnais, propriétaire de logements locatifs. « On se retrouve avec 600 $ de taxes de plus à payer. Qui va éponger ça ? », s’inquiète-t-il. Alors que la pénurie de logements abordables se poursuit partout au Québec, M. Bourbonnais déplore qu’il devienne de moins en moins intéressant pour les entrepreneurs d’investir dans les logements locatifs dans ces conditions. « On ne peut pas augmenter nos locataires au-delà de 2,5 %, et puis on veut les aider un peu », a-t-il précisé.

Dans l’impasse

« Je savais que les gens auraient des questions par rapport à la taxation. Quand on est dans une situation difficile comme ça, c’est certain que ça suscite les questions », a réagi le maire de L’Épiphanie, Steve Plante, après la séance.

Attristé par les décisions qui se sont imposées à lui, le maire a pris le temps de répondre à tous les questionnements avec calme et transparence.

Après deux années consécutives à retirer des sommes de l’excédent budgétaire pour alléger le compte de taxes des citoyens en période de pandémie et d’inflation, le conseil municipal s’est rendu à l’évidence qu’il devenait très risqué de répéter la manœuvre pour une troisième année dans le contexte économique qui sévit actuellement. « Nous aurions pu piger encore une fois dans le bas de laine, mais nous aurions mis la ville dans une situation plus vulnérable », a expliqué M. Plante.

À titre d’exemple, afin d’assurer la sécurité financière de la ville jusqu’au premier paiement de taxes, le conseil municipal a dû adopter une résolution permettant l’augmentation du contrat de crédit variable de la ville, le faisant passer de 1,5 M$ à 2 M$.

« La décision n’a pas été facile à prendre, mais je gère la municipalité dans le meilleur intérêt des citoyens. Je me dois de laisser la ville en bonne santé financière », a-t-il ajouté.

Taxe d’harmonisation

Avec plus de deux points et demi de pourcentage de différence entre la variation du compte de taxes des résidents des secteurs Ville et Paroisse, des citoyens ont manifesté leur déception face à cette division qui persiste entre les secteurs près de cinq ans après le regroupement municipal.

Avec la taxe d’harmonisation qui prendra fin l’an prochain, Steve Plante a assuré les gens d’un meilleur équilibre pour l’ensemble de la ville dès 2024.

Enfin, les comptes de taxes devraient arriver dans les boîtes aux lettres autour de la mi-février. Le premier paiement devra être acquitté au plus tard le 28 mars 2023.

La séance en bref

Un règlement d’emprunt d’un peu plus de 2 M$ a été adopté pour les travaux de réfection du barrage de la rivière de L’Achigan. L’ajout de 15 mètres de barrage, devenu nécessaire pour répondre aux normes des crues millénaires, a nécessité l’achat d’une propriété, majorant significativement les coûts de réalisation. Un appel d’offres sera bientôt lancé pour l’octroi du contrat. Le chantier pourrait débuter à l’été 2023.

En prévision de la saison estivale, le conseil a résolu de conclure une entente avec la Sûreté du Québec afin de retenir les services de cadets policiers. Toutefois, les élus ont précisé que l’entente ne serait signée que dans la mesure où une équipe serait dédiée au territoire de L’Épiphanie à temps complet, sans quoi ils se tourneront plutôt vers d’autres alternatives, soit avec les services d’un préventionniste, d’intervenants sociaux et/ou d’une firme de sécurité privée. Chaque année, la ville de L’Épiphanie alloue un budget supplémentaire variant de 50 000 $ à 80 000 $ pour bonifier la surveillance sur le territoire.

Une résolution visant à présenter une demande de subvention dans le cadre du programme fédéral Emploi d’été Canada a également été adoptée. Dans les dernières années, la municipalité s’est vue allouer deux à trois employés subventionnés par été pour l’animation du camp de jour. « Le programme nous aide à offrir de meilleures conditions aux employés en augmentant leur salaire, tout en limitant la hausse des coûts pour les parents qui utilisent le service », a mentionné Steve Plante.