« Je n’ai aucunement peur du terme féministe, assume pleinement l’autrice originaire de Repentigny. Si nous revenons à la définition du féminisme, c’est que l’on pense que les femmes sont des humains qui méritent les mêmes conditions que les hommes. C’est dommage de craindre de brandir l’étendard féministe… Pour moi, il fait partie de la trame de ma vie. C’est tout à fait normal de souhaiter une meilleure perception des femmes dans toutes sortes de domaines, de leur donner une place et une voix. »

 

Marie-Christine a vécu aux États-Unis pendant six ans. Elle se veut donc particulièrement sensible aux enjeux d’équité. « Que ce soit par la représentation du corps des femmes ou simplement par la place des femmes dans la société, j’ai été confronté à une vision moins reluisante que celle partagée au Québec. Cette image m’accompagne toujours. »

 

L’autrice a également fait des études de haut niveau universitaire sur la place des femmes dans le monde du sport. « Je demeure ainsi à l’affût de tout ce qui a trait à la condition féminine, souligne-t-elle. La Journée des droits des femmes est très importante selon moi. Il s’agit d’une journée, qui n’en est pas moins un combat de tous les jours. »

 

Si ses écrits ne se déclinent pas comme des essais féministes à proprement dits, le travail de l’autrice se voit teinté par ses valeurs. « Je mets de l’avant des relations saines et positives. Malgré les sujets qui sont parfois lourds ou tristes, les personnages présentés sont sensibles à la réalité d’aujourd’hui, autant les hommes que les femmes. »

 

Les défis des histoires d’amour

Sur la scène littéraire, en tant que femme qui écrit des histoires d’amour, Marie-Christine se voit parfois confronter à des préjugés. « Souvent, lorsqu’on écrit des histoires d’amour, ce que l’on véhicule c’est que ce sont des livres pour les femmes, que c’est de la romance… C’est parfois fâchant pour moi, car il y a tellement d’hommes qui écrivent des histoires d’amour et on ne considère pas pour autant que leurs œuvres ont une valeur moindre. »

 

L’autrice nuance en expliquant qu’elle écrit simplement sur les relations humaines. D’ailleurs, depuis un an, Marie-Christine aborde davantage ce pan de sa réalité. « J’en ai fait en quelque sorte mon cheval de bataille. J’essaie de soulever ce point lorsque j’en ai l’occasion parce que nous sommes plusieurs femmes qui écrivent sur les relations humaines et dont les œuvres sont considérées moins littéraires. Les femmes ont ce défi supplémentaire pour se faire prendre au sérieux. »

 

Il n’en demeure pas moins que Marie-Christine compte de plus en plus d’hommes parmi son lectorat. « Au fil du temps, j’ai approfondi les sujets que j’aborde au sein des relations. Je crois que c’est de cette façon que je suis en mesure d’élargir mon public. J’ai toujours compté des hommes parmi mes lecteurs, mais de plus en plus, ceux-ci le disent. Les hommes se sentent maintenant à l’aise de venir me voir, dans les salons du livre par exemple, et de me dire qu’ils ont aimé mes livres. »

 

Son écriture à plusieurs voix et le fait qu’elle met en scène des personnages masculins font également en sorte que les hommes s’y reconnaissent, conclut Marie-Christine.

 

L’autrice promet un sixième roman à ses lecteurs d’ici les prochains mois. Ce dernier se peaufine présentement à l’étape de l’édition. D’ici là, on lit ou relit : L’allégorie des truites arc-en-ciel, Tout comme des tortues, Le sommeil des loutres, La floraison des nénuphars et En plein cœur de saturne.

 

Le prochain roman de Marie-Christine Chartier sera publié auprès des Éditions Hurtubise. À surveiller: editionhurtubise.com