« Lorsqu’on arrête de faire de la scène, on a l’impression de vivre à moitié », laisse échapper Richard Abel, en entrevue avec l’Hebdo Rive Nord, en vue de son spectacle au Théâtre Hector-Charland. À l’aube de ses 68 ans, le musicien avoue avoir vécu difficilement la pause pandémique. « Dans 2 ans, j’aurai 70 ans et même si je ne les parais pas, je me dis que je n’ai plus autant d’années devant moi. Donc, de perdre ces années de pandémie, ç’a été un peu triste. »

À présent que la vie culturelle reprend son élan, Richard Abel est plus qu’enthousiaste à l’idée de retrouver son public. Le contact avec les gens, les applaudissements, la complicité avec ses musiciens, ses danseurs et ses invités sont des choses qui enivrent toujours autant le pianiste.

Si certains s’y méprennent toujours, l’artiste se fait un devoir de rappeler qu’il n’a rien d’un pianiste classique. S’il flirte de temps à autre avec ce style musical, Richard Abel se qualifie davantage comme un pianiste populaire qui offre un « variété » à son auditoire.  « Ce sont les États-Unis qui m’ont montré la différence entre un pianiste qui donne un récital et un pianiste « entertainer » qui donne un show. Dans mes spectacles, il y a de l’humour. Je parle aux gens, évidemment. Le public chante dans la salle. Il y a des danseurs et des musiciens sur scène », décrit-il. Le spectacle « 40 ans déjà » n’y fera pas exception. Richard Abel partagera la scène avec 10 musiciens, dont des violonistes, saxophonistes, trompettistes, clarinettistes et flûtistes.

Un cadeau en chanson

« La présence de Claudette, c’est un cadeau que je fais au public », ajoute Richard Abel. Ayant expérimenté le concept il y a une dizaine d’années avec l’ex-académicien Cornéliu Montano, le pianiste s’était rendu compte que la formule était appréciée du public. « On me disait que ça avait ajouté un petit quelque chose de différent dans le spectacle; que ça arrivait comme une petite surprise. Les gens avaient aimé. » Désireux de répéter l’expérience pour son grand retour sur scène, Abel a tout de suite pensé à Claudette Dion, une bonne amie avec qui il est toujours facile et plaisant de collaborer. « Es-tu en train de me dire que je vais chanter avec de vrais violons ? », avait immédiatement rétorqué la chanteuse, enchantée de renouer avec la scène le temps de quelques chansons et de se produire avec un grand orchestre.

En clin d’œil à sa célèbre sœur, elle interprétera une chanson de Céline écrite pour leur mère, maman Dion. Elle chantera aussi l’Hymne à l’amour d’Édith Piaf; chanson qui l’a révélé au grand public.

Tournée d’adieu ?

En plus des nouvelles pièces et des quelques surprises promises, Richard Abel offrira un survol de ses 42 années de carrière en jouant ses plus grands succès, mais aussi en revenant sur des pans importants de sa vie artistique. Celui qui a enregistré un album avec l’orchestre philharmonique de Prague fera notamment un clin d’œil à cet épisode de sa carrière en jouant quelques morceaux classiques. Il reviendra aussi sur ses tournées avec le Glenn Miller Ochestra et sur son concert privé au Prince Philip. « Les pièces seront très variées et la signature très artistique. Après deux reports, je suis très content que cette fois-ci soit la bonne. Ce sera probablement ma tournée d’adieu », avoue Richard Abel. Avec de belles années derrière lui, l’artiste en est à réfléchir à son éventuel retrait de la vie publique. En attendant, il entend bien profiter à fond des moments magiques qui l’attendent sur scène. « J’ai la chance que les gens soient encore au rendez-vous. J’ai toujours la flamme », assure-t-il.